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Histoires vraies
Marchand de mort (1re partie)
Publié dans Info Soir le 14 - 08 - 2006

Dans la salle d'un café tranquille, tandis que la serveuse apporte d'énormes pichets de verre remplis à ras bord d'un litre de bière mousseuse, deux personnes, discrètement assises dans un coin sombre, échangent à voix basse des propos inaudibles. L'une d'entre elles est un barbu à lunettes, le visage rond, le regard clair, l'allure d'un bon médecin de famille ; l'autre est un être qui souffre depuis longtemps d'une maladie qui n'en finit pas de le ronger. Maladie physique ou maladie psychologique, dégoût de la vie, peu importe.
Au bout d'un petit moment de conversation, le barbu sort de sa serviette de cuir un petit sachet qu'il remet à son interlocuteur. L'autre lui tend en échange une enveloppe de papier kraft qui semble remplie de billets. Le barbu, discrètement, vérifie la somme. On ne sait jamais, quoique, il faut bien le dire, la plupart de ses clients n'ont même pas l'idée de tricher sur la somme promise. On ne fait pas cela quand on est au seuil de la mort. Et à quoi servirait d'escroquer le fournisseur ? Le client sait que, d'ici quelques jours, quelques heures peut-être, il va partir pour un pays où l'on n'a vraiment pas besoin de ses économies...
Le barbu sympathique est un certain Hans Z., fondateur et président-directeur général de la Société allemande pour une mort humaine. Les bureaux de cette société sont confortables et discrets, de bon aloi. Des salles de conférences, des ordinateurs, du matériel pour la vidéo. Le progrès technique qui indique la réussite et la prospérité. En y pénétrant, on se croirait dans les bureaux d'un homme d'affaires prospère. Mais, comme le titre l'indique, il s'agit de tout autre chose.
La loi allemande concernant l'euthanasie est assez flexible. Et la «Société» de l'honorable M. Hans en profite. Une association milite donc pour obtenir pour chacun le droit de choisir, si l'on peut dire, sa propre mort, en tout cas le droit de refuser l'acharnement thérapeutique qui, sous prétexte de maintenir la vie à tout prix, risque de vous transformer en légume pitoyable, de prolonger, au-delà du supportable, les souffrances d'un être qui n'espère plus qu'une seule chose : le droit au repos qu'il est persuadé de trouver dans l'au-delà. Qui d'entre nous n'a craint de se voir un jour réduit à la merci et au bon vouloir des autres, grabataire perclus de douleurs intolérables, incapable de profiter des petites joies de l'existence, humilié d'avoir à solliciter l'aide des autres pour accomplir proprement tout ce que la nature continue à nous imposer ? Qui ne s'est dit, devant un vieillard inconscient, la tête et le regard perdus, tourmenté par des escarres, bloc de souffrance, que, plutôt que d'être «comme ça», il vaudrait mieux mourir tout de suite ?
C'est dans la logique de cette idée que M. Hans a créé son association, avec abonnements, revue et mode d'emploi. Les candidats à la mort digne s'inscrivent et, après six mois d'inscription destinés à éviter les dépressifs et les coutumiers du «coup de tête», ils obtiennent enfin un «sauf-conduit» du patient. Cet imprimé, que les adhérents doivent porter en permanence sur eux, est destiné à toute personne ou service public qui pourrait, à la suite d'un accident ou d'un malaise, porter secours à l'abonné de la «Société». On est prié, si celui-ci est dans un état de coma avancé ou dépassé, de ne pas prolonger inutilement son séjour sur cette planète.
Après ce sauf-conduit, on a droit à un petit catalogue de «trucs» qui sont déjà plus contestables. On donne quelques recettes pour libérer ceux qui trouvent leurs souffrances physiques ou morales trop insupportables, quelques recettes ou cocktails particulièrement explosifs. (à suivre...)


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