Personnalité n Ibn El-Qounfoud, penseur et mathématicien algérien de l'époque médiévale, a fait, hier, mardi, l'objet d'une rencontre à la Bibliothèque nationale. S'exprimant sur le contenu de la rencontre, le Dr Amin Zaoui, directeur de la Bibliothèque nationale, a souligné l'importance de ce genre de rendez-vous. «C'est une occasion pour nous d'interpeller notre mémoire et de la faire parler, notamment lorsqu'il s'agit de personnalités, à l'instar de Ibn El-Qounfoud un contemporain de Ibn Khaldoun, qui ont marqué notre histoire intellectuelle, c'est-à-dire l'histoire de l'Algérie.» Et d'ajouter : «L'Algérie n'est pas pauvre dans le domaine de la pensée scientifique, littéraire et même artistique. Elle a ses penseurs et ses philosophes, ses intellectuels et ses artistes qui, de par leurs idées et leur création, ont laissé, pour la postérité, leur empreinte et ce, à travers leurs œuvres, un héritage rare et précieux qu'ils nous ont légué et qu'il faut préserver et faire fructifier.» Pour sa part, et après avoir retracé la vie et l'œuvre du penseur, le Dr Abdellah Hamadi, universitaire, a profondément déploré que «le personnage de Ibn El-Qounfoud est très peu connu, alors que c'est l'une des pensées saillantes qu'a connues l'Algérie en cette période médiévale». Et de regretter également que «l'œuvre de Ibn El-Qounfoud ne suscite pas la curiosité intellectuelle ni l'intérêt philosophique des étudiants. Aucun n'a eu l'idée ou pris la peine de se pencher sur cet héritage culturel et de faire des recherches sur l'histoire littéraire et philosophique ainsi que sur la pensée intellectuelle de l'Algérie. En outre, il n'y a pas dans nos universités de chaire consacrée à la production littéraire et philosophique algérienne allant de la période islamique à l'époque ottomane.» En effet, Ibn El-Qounfoud, né à Constantine en 1339, est très peu connu du public, notamment des étudiants spécialisés dans les lettres qui ignorent tout de la production de la pensée intellectuelle, alors que l'Algérie en cette période médiévale, surtout à l'époque de Ibn El-Qounfoud, a connu un foisonnement culturel extraordinaire et un bouillonnement d'idées sans précédent. «En dépit des troubles et des instabilités politiques, l'Algérie a connu une période riche et féconde en idées et en réflexions», a-t-il indiqué. De son côté, le Dr Youcef Guergour, universitaire, a relevé l'aspect scientifique de Ibn El-Qounfoud. «Ibn El-Qounfoud était, outre un personnage versé dans la littérature et dans les sciences sociales, un scientifique, notamment un mathématicien. Il a fait beaucoup de recherches et réalisé de nombreux travaux en mathématiques et même en astronomique.» Et pour conclure, il est à souligner que la Bibliothèque nationale organisera, l'année prochaine, un séminaire autour du personnage de Ibn El-Qounfoud et de son œuvre et de sa pensée et ce, à l'occasion du six-centième anniversaire de sa disparition en 1407 de l'ère chrétienne, soit en 810 de l'hégire.
