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Histoires vraies
Monsieur le chef de rayon (4e partie et fin)
Publié dans Info Soir le 14 - 03 - 2007

Résumé de la 3e partie n Trois mois de mariage passèrent, Marthe revient à ses habitudes. Un comportement qui irrite Gruber...
Marthe n'est pas rentrée de la nuit. La cuisine est en désordre, la chambre en fouillis, la salle de bain dans tous ses états. Marthe n'est pas une ménagère, ce n'est pas une femme, c'est une prostituée. Voilà ce qu'il a fait: il a épousé une prostituée ! Lui, l'ex-chef de rayon, l'ex-père de famille, l'ex-M. Gruber respectable et respecté. Personne ne peut lui expliquer cette déchéance. Il ignore lui-même pourquoi il a un jour abandonné ses pantoufles, croyant chausser des bottes d'aventurier. Il est beau, l'aventurier, à l'aube du 15 septembre 1971. il est là, gris d'angoisse et d'alcool, espérant le retour d'une femme qui est aIlée coucher ailleurs, guettant le bruit de la clef dans la serrure, malade de jalousie et de rage.
Marthe est-elle si jolie ? Point du tout. Si intelligente ? Sûrement pas. Que lui a-t-il trouvé ? Quel vertige l'a emporté dans cette histoire de fou, cette histoire de naïf ! Il a cru, lui, le médiocre, qu'il la garderait au foyer, entre les casseroles du devoir et le plumeau du pire et du meilleur... Une femme qui a besoin de la lumière des bars, du strass et des rencontres de hasard. Elle a joué un moment les dames convenables, et puis la voilà qui rentre à l'aube, les yeux trop noirs, la robe trop décolletée, avec ses cheveux trop jaunes et son air de tout savoir.
«D'où viens-tu ?»
Question ridicule, venue d'ailleurs, d'un monde extraterrestre où le conformisme a force de loi. Un monde auquel Alexis Gruber s'est rattaché comme un noyé égaré ; et il veut y entraîner avec lui cette autre noyée, cette épave de la nuit qui ne parle même pas le même langage :
«Tu rigoles ou quoi ?»
Alexis Gruber répète cette phrase comme un automate devant le policier qui l'interroge. A peine deux heures plus tard, huit heures du matin, l'heure de pointer à la conserverie où il n'ira plus, l'heure des honnêtes gens, de ceux qui travaillent, respectent la loi, les horloges, les sacrements, les échéances de crédit et se regardent dans la glace sans frémir.
«Elle a dit : «Tu rigoles ou quoi ?» Elle se fichait de moi, elle me narguait, elle sentait le mauvais parfum, elle était vulgaire, indécente.
— Vous l'avez frappée ?
— Je l'ai frappée, j'étais fou, elle criait, elle hurlait des insultes ; ce n'est pas de sa faute, elle ne connaît que la rue.
Qu'avez-vous fait ensuite ?
— Ensuite ? Je l'ai regardée. Elle ôtait ses bas c'était comme... comme ces vilaines images dans les mauvais magazines.
— Et puis ?
— J'ai pris un bas. Elle a crié plus fort. Je l'ai assommée avec... je ne sais pas quoi...
Cette lampe ? Vous avez pris cette lampe pour l'assommer ? C'est ça ?
— Oui… la lampe. Après j'ai entouré son cou avec le bas et j'ai serré.
— Vous reconnaissez avoir tué votre femme en l'étranglant avec son propre bas ?
— Oui, monsieur, j'ai fait cela. Je suis un assassin.
— Parce qu'elle vous trompait ?
— Oui, monsieur. Elle m'a trompé. Elle a trompé ma confiance, mes espoirs et tout le maI que je me suis donné pour la tirer du ruisseau.
— Allons-y, monsieur Gruber, prenez quelques affaires.
— J'ai tout avoué ! Je vous ai téléphoné.
— Très bien, monsieur Gruber... Allons-y, prenez quelques affaires.
— Est-ce que je peux mettre ma cravate ?»
Il a mis sa cravate, son costume gris, ses chaussettes en fil d'Ecosse, et il est allé en prison, puis au tribunal, avec son air de chef de rayon respectable et de mari outragé... Avec aussi son air d'amoureux transi, trompé, humilié. Drôle de mélange.
Drôle d'assassin, celui qui fait déposer un bouquet de myosotis sur la tombe de sa victime. Drôle d'assassin, celui qui embrasse Elisabeth, son ex-femme, sur le front et lui recommande de «veiller» sur les enfants.
Le jury a estimé à sept ans de réflexion cellulaire la mort d'une prostituée de trente-deux ans, la deuxième Mme Alexis Gruber, et c'est peu cher payé.


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