L'ex-office national de commercialisation des produits alimentaires n'existe plus. Son sort a été scellé depuis la fin des années 1980 en se réduisant à une simple boutique de vente. Restructuré à maintes reprises, l'ex-Onaco n'a pas pu résister au vent des changements dès le début de l'ouverture du commerce au privé. Boualem C. un septuangénaire, ancien routier de la SNTR se souvient de l'ambiance qui prévalait à l'époque où tout était bien ordonné et bien organisé. «Les dépôts n'en finissaient pas de recevoir des camions de toutes les wilayas. Chacun était destinataire d'un quota de sucre, de café ou d'huile», souligne-t-il en guise d'introduction. Au grand dépôt d'Hussein-Dey, il y avait tous les produits agroalimentaires de première nécessité. Les prix étaient fixés par l'Etat qui soutenait le pouvoir d'achat des citoyens pendant que les produits importés se comptaient sur les doigts d'une seule main.» «Ce qui comptait à l'époque, c'était la protection sociale», nous raconte un ancien cadre d'une entreprise publique. En tout état de cause, la mort programmée de l'Onaco devait faire disparaître, une fois pour toutes, le monopole étatique sur les produits alimentaires. Aujourd'hui, tout est disponible, mais certains citoyens ne sont pas près d'oublier une période de prospérité qui ne devait pas durer longtemps.