Pour la première fois dans la campagne présidentielle en France, Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal se sont directement affrontés hier, mercredi, sur le thème de la sécurité, après des heurts violents dans une gare du centre de Paris entre jeunes et policiers. Mme Royal a ainsi affirmé que ces heurts montraient «l'échec sur toute la ligne» de la droite en matière de sécurité depuis 2002. «Les gens sont dressés les uns contre les autres, ont peur les uns des autres», a ajouté la candidate socialiste. Face à ces critiques, Nicolas Sarkozy a contre-attaqué. «Si Mme Royal veut régulariser tous les sans-papiers et si la gauche veut être du côté de ceux qui ne paient pas leur billet dans le train, c'est son choix. Ce n'est pas le mien», a-t-il lancé. «Je ne serai pas du côté des fraudeurs, des tricheurs, des malhonnêtes. Je suis du côté des victimes», a déclaré le candidat de droite, qui s'est rendu à la gare du Nord, pour y prendre un train pour Lille. Son passage a été accueilli par quelques sifflets et huées. Interrogé ensuite sur cet accueil, M. Sarkozy a lancé: «Ce ne sont pas des jeunes, n'insultez pas les jeunes. Les jeunes, ce ne sont pas ceux qui foutent le feu aux voitures, ce ne sont pas ceux qui cassent une gare (...) Que les voyous ne m'aiment pas, la réciproque est vraie.»