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Histoires vraies
Nuit noire (1re partie)
Publié dans Info Soir le 10 - 04 - 2007

A gauche, une rue tranquille bordée de pavillons fleuris ; à droite, la même rue tranquille, les mêmes pavillons fleuris.
Le tout est éclairé parcimonieusement par d'élégants réverbères style 1925, mais ils sont rares et la lumière qu'ils diffusent en plaques rondes laisse de larges zones d'ombre. Nuit noire sans lune et sans étoiles.
Un amoureux sonne à une porte. On lui ouvre. Il disparaît.
«Encore ce type ! Si j'étais le père, ça ne se passerait pas comme ça. Non mais tu te rends compte, Elise ? Elise ! Je te parle, c'est encore l'amant de cette petite traînée.
— Quelle traînée ?
— La gamine du 32, bis.
— Oh ! écoute Sylvio, elle a le droit à son âge de recevoir qui elle veut ! Elle a passé vingt ans !
— Et alors, tu trouves ça normal, toi ? Sous le toit de son père ?
— Mais les parents sont en vacances.
— Justement.»
Armé de jumelles, dans l'ombre noire de sa chambre, Sylvio Ostie balaie le paysage comme un guetteur de commando en mission. Ses jumelles sont à infrarouges et, si la chose n'est pas suffisante, il dispose d'une lunette encore plus puissante destinée à observer Mars et les anneaux de Saturne.
Nuit noire. Observation nulle. Sylvio s'est donc rabattu sur l'observation des environs immédiats, ce qu'il fait de toute façon presque chaque soir. C'est une manie. Un genre d'espionnite accompagnée de jugements à l'emporte-pièce sur les mœurs des voisins.
«Voilà que ça recommence !
— Quoi, encore ?
— Ce sale gosse fait exprès de faire tourner sa moto ! Comme s'il ne pouvait pas la réparer dans la journée !
— Sylvio, viens te coucher, la guerre est finie, bon sang !»
Sylvio Ostie, ancien légionnaire, ancien mercenaire, a pratiqué la guerre toute sa vie de vingt à soixante ans, et ce n'est pas une compagne de passage comme celle qui tente de dormir dans son lit depuis un an qui lui donnera des ordres.
«La ferme !»
Qu'en des termes élégants ces choses-là sont dites. Pourtant, Elise ne répond pas. Lorsque Sylvio est dans cet état, le mieux est de se faire ignorer. Alors, elle va dormir en attendant que la lourde masse de son compagnon vienne s'écrouler à son côté : 1,85 mètre et 90 kilos de muscles encore solides.
Elise s'endort. La nuit de novembre est noire dans cette banlieue, aussi noire que l'œil de Sylvio toujours rivé à ses jumelles. Il ne va pas dormir, lui, il cherche une mission de redresseur de torts pour meubler sa retraite.
Dans le quartier, il passe pour un râleur inoffensif, un peu rouleur de mécaniques, et ferait plutôt ricaner les jeunots qui pétaradent à mobylette. Que peut-on craindre d'un homme qui va chercher sa baguette de pain et son litre de lait tous les matins, qui fait du jogging autour du quartier en survêtement, qui joue avec son chien sur une pelouse tondue à ras, qui fait lui-même les saucisses du dimanche dans le jardin et se passionne pour l'opéra ?
Que peut-on craindre ?
Elise dormait. Elise a quarante-cinq ans, c'est une ancienne athlète reconvertie dans le commerce. Elle possède un bar-restaurant à Munich où elle a rencontré Sylvio Ostie : une caricature de mercenaire, menton carré, dents solides, épaules larges, œil de lynx mais un ulcère à l'estomac. Au moins, il n'empeste pas l'alcool et le tabac. Il ne boit que du lait, ne mange que des grillades et ne se mêle jamais à la conversation des autres.
Par contre, dès le début de leur liaison, Elise a découvert la face cachée du héros : insomnies, nervosité, agressivité, manie de la persécution et difficulté réelle à s'adapter à la vie civile, à la retraite et à la soupe du soir. (à suivre...)


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