Controverse n Plutôt que de prouver sur le terrain leur réputation surfaite de meilleure équipe sur le papier, les Mouloudéens, joueurs et dirigeants, sont les rois des déclarations fantaisistes dans les médias, et plus particulièrement la presse écrite. Quand les dirigeants déclarent que leur équipe va jouer la troisième place, certains joueurs se voient déjà en Ligue des champions arabe, alors que d'autres sont en train de négocier leur transfert pour l'exercice prochain. Malheureusement, la réalité est toute autre : à l'issue de sa défaite à Bordj Bou-Arréridj (1 à 2), soit le cinquième match sans succès et le dernier hors de la capitale, le Mouloudia d'Alger est au bord de la Super DII, puisque deux petits points les séparent désormais de l'abîme, et surtout à un doigt de l'implosion. Les Mouloudéens, dirigeants et joueurs, devront lutter avec le CABBA, l'USMB, le WAT, l'OMR, le PAC, et pourquoi pas le CAB et l'ASMO pour éviter la relégation qui tape à la porte du club que de concourir à une place sur le podium, même si, mathématiquement, tout reste possible. Cela met plus de pression sur l'entraîneur italien Enrico Fabbro, qui commence à être sérieusement critiqué par les supporters et certains cercles pour ses capacités limitées à gérer une équipe comme le MCA, sur les joueurs qui parlent beaucoup plus qu'ils ne fassent leur boulot sur le terrain et enfin sur un directoire en décomposition qu'on essaye de rafistoler chaque jour en remplaçant chaque fusible qui saute par un autre. A cinq journées de la fin, le Mouloudia d'Alger devra cravacher fort pour sauver sa peau car les matchs qui lui restent en championnat sont loin d'être de la tarte puisqu'il aura à disputer trois derbies face à des équipes (PAC, OMR et NAHD) qu'il n'a pas réussi à battre à l'aller et dont deux (le PAC et l'OMR) en particulier luttent également pour le maintien, de recevoir l'Entente de Sétif qui viendra consolider sa place de leader du championnat et enfin le MC Oran, lors de la dernière journée, qui joue pour une place africaine ou arabe. C'est dire toute la difficulté de ce menu de fin de saison qu'auront à digérer les coéquipiers de Badji, dans une ambiance viciée et pleine d'incertitudes sur l'avenir du club. Sur le plan structurel, voire existentiel, la crise secoue de plein fouet le doyen des clubs algériens tellement les luttes intestines apparaissent comme une plaie ouverte au grand jour. La dernière sortie médiatique d'Abdelkader Drif au forum d'Echibbek a levé encore une fois le voile sur la situation problématique que vit un club réduit à une simple section football que plusieurs directions successives n'ont su mettre à niveau. Le niveau qui sied à son rang, à son prestigieux passé et à un avenir des plus ambitieux pour un club qui draine des milliers de supporters et qui peut charrier des milliards de dinars en retombées économiques. Le rêve affiché en début de saison de jouer sur quatre fronts à la fois et décrocher au moins un titre s'est rétréci comme une peau de chagrin et le Mouloudia d'Alger s'est enfin mis en danger comme il s'est bien le faire depuis plusieurs saisons déjà.