Mémoire n Le journal El-Moujdahid a abrité, hier, une journée d'étude sur Mohamed Seddik Ben Yahia, l'une des figures révolutionnaires et politiques ayant marqué l'histoire de l'Algérie. Cette journée s'inscrit dans le cadre de la commémoration de la Journée nationale de l'étudiant, et du 25e anniversaire de la disparition de Ben Yahia qui coïncident respectivement avec le 3 et le 15 mai de chaque année.Ont pris part à cette rencontre l'historien Mohamed Abbas, des personnalités historiques et politiques ayant côtoyé le révolutionnaire ainsi que les membres de sa famille et les élèves du lycée de Koléa qui porte actuellement son nom. Ils sont tous venus lui rendre hommage et revisiter le parcours du symbole du mouvement estudiantin ayant participé activement aux préparatifs du déclenchement de la Guerre de Libération nationale. «C'était une intelligence politique distinguée, c'était un homme d'Etat….» Tels sont, entre autres, les commentaires que l'ensemble de ceux qui l'avaient côtoyé avant et après l'indépendance faisaient à propos de ce brillant diplomate. Issu d'une famille modeste, Mohamed Seddik Ben Yahia est né en janvier 1932 à Jijel, où il a commencé ses études primaires dans une école française, avant de partir à Sétif pour poursuivre son cursus moyen et secondaire. Excellent élève, Ben Yahia décroche brillamment son bac pour rejoindre la faculté de droit à Alger où il a obtenu une licence en 1953. Durant son cursus d'étudiant, Ben Yahia affichait déjà sa prédisposition politique. Ayant côtoyé l'Association des étudiants musulmans nord-africaine, il fit partie des créateurs de l'Union générale des étudiants algériens (Ugea). Ben Yahia a été journaliste à la Radio algérienne au Caire avec le penseur Malek Bennabi, ce qui lui avait permis de découvrir les leaders de la révolution à l'image de Mohamed Lamine Debbaghine. Après avoir été l'un des organisateurs de la grève de 1956, Ben Yahia a ensuite fait partie de la délégation algérienne lors des négociations de Melun et d'Evian pour l'indépendance. Après le recouvrement de celle-ci, il a occupé plusieurs postes de responsabilité au sein du gouvernement, en commençant comme ambassadeur d'Algérie à Londres, ministre de la Culture en 1968 , ministre de l'Enseignement supérieur en juin 1970, puis ministre des Finances et enfin ministre des Affaires étrangères. Durant son parcours, ce journaliste a élaboré le code de la presse algérienne en 1968 et a également relancé le programme de la réforme de l'université algérienne, le plan de la révolution agraire ainsi que la mise en place d'un projet d'étude sociologique pour le développement durable. Son expérience politique dans son pays lui a permis d'aller plus loin et de s'ouvrir sur les affaires internationales dont son rôle dans la médiation algérienne dans la guerre Iran -Irak. Le 3 mai1982, Mohamed Seddik Ben Yahia s'éteint victime d'un crash d'avion en Iran, en martyr du devoir.