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Histoires vraies
Balthazar savait (2e partie)
Publié dans Info Soir le 27 - 05 - 2007

Résumé de la 1re partie n La femme du milliardaire, Evrett Cosby, est assassinée dans sa chambre. Aucun bruit n'était entendu par le personnel domestique.
Greta arrête les policiers sur le perron de la villa.
«N'entrez pas dans la chambre à cause du chien. Il faut attendre le retour de M. Everett, il n'y a que lui ou son gardien pour le faire obéir. Vous ne pouvez pas approcher, il est dangereux.
— Il faut l'abattre !
— Je vous en prie, non ! C'était le chien de Madame ! Ne faites pas cela. M. Everett va revenir et j'ai envoyé chercher le gardien. M. Everett fait le tour de la propriété, il a pris son fusil, il dit avoir surpris un homme dans la maison, un Noir.
— Et le chien n'a rien dit ? Il était en liberté ?
— Nous le lâchons toutes les nuits, mais je n'ai rien entendu. Pourtant il n'était pas loin, il a filé à l'intérieur dès que je l'ai appelé.»
La voiture d'Everett Crosby se gare près de celles des policiers. Il en sort, le fusil à la main, visage défait.
«Je n'ai rien vu. Il a filé, Dieu sait comment !
— Comment était-il ?
— Grand, mince, blue-jean, chemise claire, un métis, je crois. Je l'ai aperçu filant par la porte de la chambre, le temps d'un éclair. J'ai voulu voir ma femme d'abord, et j'ai perdu du temps !
— On envoie une patrouille. Pour l'instant il faut nous débarrasser du chien, monsieur Everett, il est près du corps, votre gouvernante prétend qu'on ne peut pas l'approcher.»
Everett Crosby se met en colère.
«Vous n'êtes qu'une stupide imbécile, Greta ! Ce chien est à moitié fou ! Il va la dévorer !»
Everett Crosby et un policier pénètrent sur la pointe des pieds dans la chambre, Everett les mains nues, le policier l'arme au poing. Il chuchote :
«S'il attaque, je serai obligé de l'abattre, monsieur Crosby.»
Mais les deux hommes s'arrêtent, sidérés devant le spectacle. Le chien est couché près de sa maîtresse dont il lèche la main avec douceur, et cette main... bouge. Faiblement, elle se redresse un peu, les doigts accrochent le museau, glissent et retombent, Balthazar gémit et hurle à la mort.
Le policier chuchote :
«Nom de Dieu, elle est vivante ! Appelez ce chien, débarrassez-nous de lui, je vais chercher le médecin !»
Everett Crosby est transformé en statue. Le policier le secoue :
«Aidez-y, bon sang ! Ou alors je le descends, votre fauve !»
Le fauve a entendu, le fauve se redresse, son œil d'or fixe le maître. Un grondement sourd, deux rangées de dents, il avance.
Everett Crosby le stoppe d'une voix étranglée.
«Balthazar !»
Puis, sans bouger, il dit au policier :
«Abattez-le !
— Je croyais qu'il vous obéissait. grogne après vous !
— Abattez-le, je vous dis !»
Le policier hésite. Son esprit travaille à toute vitesse. Ce genre de chien qui n'obéit qu'à ses maîtres ne devrait pas les attaquer, normalement !
Dans son dos, Greta, la gouvernante, le tire par un coude.
«Ne tirez pas. J'ai envoyé chercher le gamin qui s'occupe de lui, il arrive, il va l'emmener. Ne tirez pas ! Mon Dieu, si elle est vivante, elle ne nous le pardonnera pas. (à suivre...)


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