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Histoires vraie
La mort au téléphone (1re partie)
Publié dans Info Soir le 11 - 06 - 2007

Constance et CIara, la bouche entrouverte et le cœur battant, se cramponnent au bras de leur fauteuil. C'est la révélation, la vision suprême, l'instant qu'elles attendaient toutes deux depuis le jour de leur naissance, il y a treize ans : il est là enfin devant elles... beau comme un dieu, gai comme un pinson charmeur, tendre, bref l'homme idéal... l'ennui, c'est qu'il a trente-cinq ans.
«Tu le vois ?» demande Constance à CIara avant de se muer de nouveau en statue de sel.
Autant les yeux de Constance sont noirs, autant ceux de CIara sont cIairs (du gris au vert). Autant CIara est rousse, autant Constance est brune. Toutes deux font partie de la colonie italienne du Bronx faubourg populeux de New York, comme d'ailleurs le don Juan qui virevolte au milieu de la saIle distribuant à celle-ci un sourire, à cette autre un compliment, à la troisième une coupe de champagne.
«Il ne nous voit même pas», remarque CIara.
Qui pourrait prédire à cet instant que le meurtre est inscrit déjà dans le destin de ces trois êtres : Constance, CIara, treize ans, et Vincent, trente-cinq ans, qui ne les a même pas vues. Pourtant, parmi les trois, il y a un assassin.
Au mois de mars 1957, Constance Bozzi, petite Italienne de New York à l'éducation religieuse particulièrement archaïque, fait donc la connaissance du beau Vincent Perino, trente-cinq ans. Elle en tombe amoureuse et finit par se faire remarquer de lui. Le don Juan du Bronx rit de bon cœur devant ce qu'il considère comme une fantaisie de gamine trop imaginative.
Il fait erreur : la gamine se transforme rapidement en une piquante adolescente, puis devient une superbe jeune fille brune au charme plus que troublant, sans que ses sentiments se soient modifiés.
Résultat : Vincent, à son tour et petit à petit, tombe amoureux de la jeune fille. Jusque-là, rien que du très banal, et pourtant les éléments d'un crime hors du commun se mettent en place.
«Tu crois qu'une femme peut épouser un homme de vingt ans plus âgé qu'elle ? demande Constance à son amie intime, la rousse CIara.
— Surtout pas, répond cette dernière. Pense que tu auras trente-cinq ans quand il en aura cinquante-cinq !»
Lorsque vient la fin de l'année 1964, au milieu des confettis de la Saint-Sylvestre et sous le regard cIair de CIara la rousse, Vincent s'éloigne quelques instants avec Constance. Il lui voue désormais une passion sans réserve. Mais le ravissement de Constance s'envole d'un coup, lorsque, à travers les propos enflammés du don Juan, elle comprend que ce n'est pas exactement sa main qu'il sollicite, du moins pas dans l'immédiat, et dans un style d'une rigueur remarquable :
«Dans votre intérêt, explique-t-il en substance nous ne devons pas perdre de vue que je suis de vingt ans votre aîné. La sagesse nous conseille donc de ne pas engager définitivement l'avenir. La raison nous dicte d'expérimenter par la pratique une intimité que rien ne nous empêchera plus tard de rendre conjugale. Attendons pour nous marier d'avoir acquis la certitude que vous trouvez auprès de moi tout le bonheur que vous êtes en droit d'exiger.»
La scène suivante se passe dans une pizzeria : dans le tohu-bohu, un bel homme moustachu, bronzé éminemment sympathique, qui fumait cigarette sur cigarette avec un peu d'énervement, se lève lorsque surgit une jeune fille de vingt ans, superbe créature dont les yeux noirs lancent quelques écIairs :
«Bonjour, ma chérie, dit Vincent.
— Bonjour, Vincent», répond Constance, d'un ton glacial. (à suivre...)


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