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Histoires vraies
A propos d?une cause (1re partie)
Publié dans Info Soir le 14 - 12 - 2003

Comment un simple fait divers peut-il devenir ce que l?on appelle ensuite une «cause célèbre» ? Et d?ailleurs, qu?est-ce qu?une cause célèbre ? C?est un procès qui dépasse les juges eux-mêmes, en ce sens qu?il rebondit sur le public. Cela tient parfois à la victime, parfois à l?assassin, parfois à l?avocat qui défend cet assassin et qui est célèbre lui-même. Parfois aussi à l?horreur du crime malheureusement. Plus rarement, à l?innocence possible de l?accusé, c?est-à-dire au doute et à la crainte de l?erreur judiciaire.
En France, nous avons toute une série de causes célèbres, depuis la malle de Lyon jusqu?au procès de Marie Besnard en passant par l?affaire Seznec. A partir du moment, d?ailleurs, où le nom de l?accusé est précédé du mot «affaire», la cause est entendue célèbre.
Ainsi, en Angleterre, il y eut dans les années 1950 «l?affaire Scorse». Une drôle d?affaire qui mit en scène des personnages que nous connaissons mal. Des personnages que nous avons tendance à juger a priori, car ils ne nous ressemblent pas.
Bertha Scorse était une marginale. C?est pourquoi sa cause est devenue célèbre. Son physique, sa personnalité, la nature de son crime, tout était réuni pour cela. Ainsi que le verdict final de la cour du Devonshire.
Aux assises d?Exeter, le président du jury s?est levé pour annoncer d?une voix morne : «Coupable sans circonstances atténuantes.»
Et le silence qui pesait dans la salle devient écrasant. Le juge coiffe, selon le rite, la toque de soie noire par-dessus sa perruque blanche et prononce l?unique sentence permise par le verdict : «La mort par pendaison.»
L?accusée ne bronche pas. L?accusée est allongée sur une civière, mourante, elle le sait. Un médecin et une infirmière sont à ses côtés, prêts à intervenir en cas de malaise fatal. Et cette condamnation, pourtant grave, perd de son importance. Mourir pendue ou sur une civière, par ordre d?un jury ou de personne, où est la différence ? Même à vingt et un ans. Car Bertha a vingt et un ans. Et à vingt et un ans, elle serait prête à mourir de sa propre main si on la laissait faire.
L?histoire vraie de cette jeune fille désespérée a donc secoué l?Angleterre. Une affaire simple, à condition d?admettre la personnalité de l?accusée. Ce qui n?est guère facile.
Meurtrière à vingt et un ans, cela suppose presque toujours une enfance difficile. Bertha enfant est racontée par sa mère au cours du procès. Une mère partagée entre l?horreur et l?indulgence : «Elle a commencé très jeune à nous poser des problèmes. Ses rapports avec les enfants de son âge étaient malsains. Nous l?avons mise en pension, espérant que la discipline et l?exemple lui serviraient de guides, sans résultat.»
Le président se racle la gorge. Il est gêné. C?est que le procès vient seulement de commencer et il tente d?éclaircir la personnalité de l?accusée. Lui la connaît, mais pas les jurés. Il se doit donc de poser des questions précises.
? «Voulez-vous dire qu?elle faisait à ses camarades des propositions de jeux, comment dirais-je? sexuels ?
? Oui, monsieur le président.
? A-t-on essayé de la punir ?
? Elle était punie constamment, mais les pires sanctions ne donnaient rien, alors nous l?avons retirée du pensionnat pour la montrer à un médecin. C?est là que nous avons découvert sa maladie. Bertha était atteinte de tuberculose. Le médecin nous a affirmé que la maladie avait fait de sérieux ravages, non seulement physiques, mais mentaux ?
? C?est-à-dire ? A-t-il associé sa maladie à son comportement ?
? Oui, monsieur le président. Il nous a dit que chez certains sujets, la tuberculose provoquait des désordres sexuels. Il m?a donc conseillé de la soigner à la maison. Cela a duré des années et elle ne guérissait pas.
? Parlez-nous de son caractère, madame.» (à suivre...)


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