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«Ce sont les “normaux” qui voulaient abuser de moi»
Publié dans Info Soir le 10 - 03 - 2008

Portrait n B. B. Kheïra est originaire de Chlef. Agée de 36 ans, elle est l'aînée de 7 frères et sœurs.
Elle dit n'avoir jamais fréquenté les bancs d'une école et s'estime très heureuse d'avoir débuté des cours d'alphabétisation depuis 6 mois dans une association.
Elle est sortie de chez elle, selon elle, à cause de la violence de son père et de son frère. «Et pourtant mon père est un intellectuel», tient-elle à préciser avant de commencer son récit : «C'est depuis le décès de mon arrière-grand-mère paternelle chez laquelle j'ai grandi, que le cauchemar a commencé pour moi. Mes parents n'ont aucune affection pour moi. ils se sont remariés, chacun de son côté, nous laissant livrés à notre sort après leur divorce.
C'est ainsi que depuis la perte de ma grand-mère, je me suis retrouvée en déplacements permanents de famille en famille. Ma propre famille m'a rejetée à cause de ma maladie (Kheïra ne précise pas de quelle maladie elle souffre), mes frères et sœurs sont tous séparés : l'un a été chassé de la maison, deux autres se sont engagés dans l'armée. Une sœur est chez ma mère et une autre chez ma marâtre (la femme de mon père). Je suis restée dans la rue durant trois ans et je n'ai jamais été agressée, je faisais la prière dans la rue sans jamais enlever mon hidjab ; les SDF m'ont respectée me disant qu'eux aussi sont victimes de problèmes familiaux.» Et de poursuivre : «je serai toujours reconnaissante à la police qui ne m'a jamais laissée dehors surtout lors des périodes de froid pour ne pas risquer l'hypothermie.»
Mais Kheïra avoue avoir rencontré de tout dans la rue,«des bons et des mauvais. j'ai fréquenté des drogués qui me respectaient lorsqu'ils constataient que je n'étais pas une prostituée et me disaient qu'ils avaient connu les mêmes conditions que moi, mais ce sont les “normaux'' qui voulaient profiter et abuser de moi et auxquels je disais que j'étais atteinte du sida pour les faire fuir. Je dormais dehors et me réconfortais grâce aux poèmes que je disais spontanément, ces poèmes étaient ma nourriture et le bon comportement mon arme… Mais je n'oublierai jamais la période où je n'avais pas mangé durant toute une semaine. Je composais des poèmes, rien que des poèmes, pour me soulager.» Kheïra tient à dire toute sa reconnaissance aux «éducatrices et psychologues du centre de Bou-Ismaïl qui m'ont fait reprendre confiance et m'ont surtout convaincue de prendre des cours. Le savoir c'est mieux que l'argent.»
«Je voudrais, par le biais de votre journal, remercier le centre de Bou-Ismaïl et tous les centres qui m'ont accueillie et sans lesquels, je serais, aujourd'hui, dans un centre de psychiatrie moi et tant d'autres femmes comme moi», conclut-elle, touchante de courage et de lucidité.


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