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L'ombre du destin (1)
Publié dans Liberté le 20 - 01 - 2009

Kheïra avait un peu plus de soixante ans. C'est une femme solitaire qui, dès l'indépendance et après sept ans de maquis, avait opté pour le célibat. Comme elle était l'unique enfant de ses parents, elle s'occupa d'eux et les assistat jusqu'à leur dernier soupir. Elle avait alors 45 ans et était encore fort belle, mais s'obstina à repousser les dernières demandes en mariage, sous prétexte qu'elle n'avait plus la santé de ses vingt ans.
Un jour, une de ses amies lui conseilla d'adopter un enfant : “Tu feras ainsi d'une pierre deux coups. Et d'une, tu ne te sentiras pas seule, et de deux, tu donneras un foyer chaud et accueillant à un enfant qui manque d'affection.”
Kheïra trouva la proposition de son amie intéressante, et s'activa sans tarder à chercher cet enfant qu'elle n'a pu avoir, et qui mettra, ne serait-ce que pour ses vieux jours, du baume à son cœur plusieurs fois blessé.
De fil en aiguille, elle tomba sur une adorable petite fille de 4 ans qui était orpheline et livrée à l'assistance publique. Comblée, Kheïra décida de lui donner le prénom de Yasmina comme sa défunte mère, et se chargea de son éducation, qu'elle voulait parfaite en tout point.
À 6 ans, Yasmina fréquentait l'école du quartier et surpassait ses camarades de classe par son intelligence et sa vivacité. Fière d'elle, Kheïra l'inscrira aux cours du soir et à la pratique sportive, avant de la mettre quelques années plus tard au conservatoire où elle adopta sans difficulté la plupart des instruments de musique, et devint une des meilleures disciples des grands maîtres de l'andalous. À 12 ans, la petite jeune fille décrochait prix et diplômes d'honneur sans trop d'efforts. Kheïra veillait sur elle, plus que jamais, et lui offrait tout ce dont pouvait avoir besoin une fille de cet âge. Comblée, Yasmina, qui adorait sa mère adoptive, faisait de son mieux pour la rendre heureuse. Un jour, elle lui teint ce discours :
- Mère, dit-elle, je suis aujourd'hui en âge de comprendre certaines choses, je sais que tu es une femme de grand cœur, dont la générosité n'a aucune limite. Mais cependant, il y a une question qui me brûle les lèvres et que je n'ose formuler de peur de t'offenser.
- Pose ta question ma fille, dit Kheïra, ne crains rien, je jugerai par moi-même si je dois y répondre ou pas.
- Eh bien, voilà…. je veux savoir pourquoi tu as opté pour le célibat, toi qui aurais pu tomber sur un bon parti et avoir tes propres enfants.
Kheïra ébauche un sourire : ma pauvre fille, c'était donc ça qui te brûlait les lèvres ! Je vois que tu es sensible à ma situation, et je n'en suis que plus heureuse. Je vois que je n ‘ai pas perdu mon temps, et que j'ai pu faire de toi une fille consciente et mûre avant l'âge. Je vais de ce pas satisfaire ta curiosité : quand j'ai eu mes 18 ans, je venais à peine de terminer un long stage en paramédical. À l'époque, il était encore rare de voir des filles de mon âge sur les bancs de classe, mais fort heureusement pour moi, ce n'était pas le cas, et mes parents optèrent pour les études avant tout, si bien que juste après l'obtention de mon diplôme, je reçus la demande au mariage d'un parent éloigné de mon père. Ce dernier me tint alors un long discours et me somma d'accepter le jeune prétendant qui, selon lui, avait toutes les qualités requises pour faire un bon mari. Trop respectueuse pour contester le choix de mon père, je n'osais demander des renseignements sur cet homme que ni moi ni mes parents n'avons eu l'occasion de rencontrer. Traditions et coutumes obligent, les deux familles s'occupèrent de toutes les formalités, et je fus conduite en grande pompe à mon futur foyer, où ma belle famille fut aux petits soins pour moi. Cependant, une phrase m'avait frappée. Elle avait été formulée par une voisine qui, sans s'en rendre compte, s'était exclamée : “Pauvre petite. Elle ne mérite pas un tel sort. Elle est si mignonne !.” Cette phrase m'avait laissée sur mes gardes, et quelques heures plus tard, j'ai compris la signification, en découvrant que mon mari était non seulement un sourd et muet, mais de surcroît n'avais pas toute sa raison. La nuit de mes noces vira alors au drame. J'étais sidérée et à ce moment mon sang ne fit qu'un tour. Je plaquais alors parents et famille pour monter au maquis avec la ferme décision de ne jamais me marier. Bien sûr, je me rends compte maintenant que c'est une folie, mais j'était traumatisée par ma première expérience pour la renouveler, j'avais l'impression que tous les hommes étaient de grands menteurs. Voilà tout mon secret Yasmina.
Y. H.
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