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Réda Ighil
«Je reviens sur le principe du design»
Publié dans Info Soir le 24 - 03 - 2008

Expression n Le musée d'art moderne d'Alger – le Mama – abrite une exposition de design regroupant des artistes maghrébins (algériens, tunisiens et marocains).
Cette exposition se veut un aperçu global sur ce qui se fait en matière de design. On y trouve toutes sortes de réalisations (mobiliers et ornements), produites à partir d'un imaginaire débridé, insolite, ostentatoire. Certaines créations sont d'un goût soigné, alors que d'autres relèvent d'une expression commune.
Parmi les objets exposés au musée qui attire l'attention tant par son originalité que par son aspect esthétique singulièrement stylisé, c'est bien la création de Réda Ighil. Il s'agit d'une chaise d'inspiration contemporaine – c'est une création à l'aspect curieux et au tracé inhabituel. Elle est faite à base de plexiglas. Un matériau apparenté au plastique que l'artiste manie avec dextérité et imagination.
La particularité de cette chaise, c'est qu'elle est transparente, presque imperceptible. A l'aspect évanescent et fluide, translucide, impersonnelle, anonyme, froide et à l'effet intemporel, la chaise échappe instantanément à l'attention du regard, habitué à l'apparence et au palpable.
«Avec cette chaise, je reviens sur le principe du design qu'est l'homme», a expliqué Réda Ighil, ajoutant : «L'objectif de ça – c'est-à-dire la façon dont j'ai conçu la chaise – c'est de mettre l'homme en valeur.»
Cela revient d'emblée à dire que l'homme occupe manifestement la place principale dans la création de l'artiste ; c'est par rapport à lui, et en fonction de son milieu, que Réda Ighil imagine et confectionne l'objet. «L'homme constitue mon centre d'intérêt», a-t-il dit. Et de poursuivre : «Je pense à l'homme plutôt comme étant sujet qu'objet. Car c'est par rapport à l'espace et notamment par rapport à l'étroite relation qu'entretient l'homme avec son environnement que je pense l'objet. C'est pour cette raison que je me définis comme étant un créateur de cadre de vie et non pas de décorateur. » Ainsi, Réda Ighil réfléchit, travaille l'espace. Il le recrée, le reconfigure selon l'objet qui, lui, réfère aux besoins de l'homme. Cela le conduit à l'instant à refuser tout élément superficiel ou ornemental venant se greffer, s'incruster sur l'objet. Il rejette en effet l'aspect ostentatoire de toute création, d'où le souci permanent de ramener l'objet à sa première nature, simple et essentiel. Il oriente, du coup, l'objet vers son aspect fonctionnel. «J'imagine l'objet comme élément fonctionnel et non pas ornemental», a indiqué Réda Ighil pour qui l'objet devient sujet à réflexion ; autrement dit, réfléchir, avant sa réalisation, au rôle que l'objet devrait avoir dans l'espace qu'il va occuper, à le rendre pratique, maniable, utilitaire. Réda Ighil, pour qui le design est une réflexion et non pas un dessin que l'on matérialise, s'emploie alors à donner à l'objet une fonction optimale dans l'espace qu'il occupe. Ici, l'espace signifie l'habitat, et comme tout espace, cet habitat se révèle à géométrie variable. Il change selon les besoins du moment du sujet, qu'est l'homme, qui, eux, changent aussi en fonction des matériaux et des formats qui, eux, évoluent également par rapport à l'espace.
l Si Réda Ighil imagine l'objet en fonction de l'homme, de ses besoins comme de ses désirs, de son imaginaire comme de sa sensibilité et même de ses fantasmes, c'est parce qu'il y a une projection de l'homme dans l'objet . cela ne veut en aucun cas dire que l'homme devient objet, seulement que l'objet se révèle visiblement le véhicule de la pensée comme des sentiments de l'homme. L'un dit sur l'autre, l'explique, le signifie, et le principe est le même à l'inverse. Tel qu'il est pratiqué par l'artiste, le design, stylique en français, s'inscrit dans cette démarche artistique et ce raisonnement philosophique. L'artiste place l'homme dans une relation intime avec l'objet. Il privilégie plutôt le rapport de réciprocité. Puisqu'en associant, l'un avec l'autre, il est évident que ce rapprochement aboutit indubitablement à une fusion : l'homme et l'objet ne font qu'une seule composante – ici, la fusion ne signifie pas la disparition de l'homme et la perte de son humanité ou encore la chosification du sujet. Car lorsque le sujet prend possession de la chaise, il y prend place, il se fond en elle jusqu'à se confondre avec celle qui va le mettre en situation, donc en valeur. Ainsi, avec l'objet que l'artiste, Réda Ighil, conçoit, il y a, à l'évidence, une résurgence de l'homme.


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