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Histoires vraies
Le long cauchemar de Jens 5e partie et fin
Publié dans Info Soir le 23 - 12 - 2003

Résumé de la 4e partie Le commissaire a, devant les yeux, le portrait de l?agresseur de Jens.
Les photos défilent. Celles de tous les sadiques répertoriés en Allemagne, et surtout à Hambourg, depuis vingt ans. Puis on apporte au commissaire et à Jens une sélection (si l?on peut dire) de trois sadiques, qui ont fait de la prison pour affaires de m?urs.
Et il est là ! Jens tremble de peur devant cette photo d?identité judiciaire, laide et glacée, mais il la dévore des yeux.
Il s?appelle Ludy. De 1948 à 1952, il était en prison pour une vilaine histoire d?attentat à la pudeur sur un couple de promeneurs. Il a été relâché depuis et ne s?est pas fait reprendre.
Le commissaire est prudent.
«Tu es sûr, Jens ? J?ai peur que ta mémoire te fasse des blagues, il y a si longtemps !
? Je suis sûr, commissaire. Il me fait encore peur. Je le vois penché sur moi, son bâton à la main. Il cognait et de l?autre main il m?étouffait, il voulait m?entraîner dans le petit jardin, mon vélo était par terre, j?ai attrapé un tournevis, c?est avec ça que je lui tapais dessus, je m?en souviens maintenant. Son visage est au-dessus de moi. Je sens le gravier et la terre, et les bordures de ciment dans mon dos. Je crie, et il me frappe en plein visage. Je ne vois rien maintenant, mais j?ai mal? mal?»
Jens revit véritablement l?angoisse terrible de cette nuit d?il y a douze ans. Cet homme est l?assassin du petit Gérald, c?est le sien. Le commissaire Gesler part en chasse et, depuis cette date, Ludy est un homme traqué, mais imprenable. Deux ans passent encore.
Jens à présent est marié, il a deux enfants. Il se porte bien, sauf la nuit où les cauchemars le hantent. Tant que ce visage ne sera pas derrière les barreaux d?une prison, il ne dormira pas, il le sait.
Le commissaire Gesler non plus ne dort pas. Il enquête sans relâche et, enfin, le hasard se met de son côté. Le policier est arrêté en voiture à un feu rouge. Un peu plus loin sur une avenue, il aperçoit une Volkswagen verte, comme celle que les témoins ont vue il y a deux ans. Alors, le commissaire ne démarre pas. Il regarde, machinalement, il laisse passer les voitures. Là-bas, sur l?avenue, un homme descend de la Volkswagen. Il va se dissimuler dans une porte cochère et ne bouge plus, il observe sur sa droite.Le commissaire regarde dans la même direction et voit un petit garçon qui joue aux billes tout seul, entre les arbres.
Le policier descend de voiture, silencieusement, marche sur l?avenue en rasant les murs et, d?un seul élan, ceinture l?homme qui ne se débat même pas, surpris de l?attaque.
C?est Ludy. C?est le visage qui hante les nuits de Jens. Une espèce de tête d?oiseau sans menton, au regard perçant et mauvais. Un fou.
Il avoue sans grandes difficultés une dizaine de crimes et autant d?agressions. Il se souvient même parfaitement de Jens. Il connaît même son nom, pour l?avoir lu, il y a quatorze ans, dans les journaux : «J?ai essayé de ne plus tuer après lui. J?aimais bien savoir qu?ils étaient vivants et qu?ils souffraient.»
Le jour de la confrontation, Jens, vingt-sept ans et père de famille, s?est évanoui, comme le soir de ses treize ans. Et il a appris avec rage que son assassin vivait à huit cents mètres de chez lui, dans le même quartier ! Et pendant quatorze ans, il ne l?avait jamais rencontré. Comment peut-on imaginer que le monstre qui vous hante marche sur le même trottoir et achète son pain dans la même boulangerie ?
Jens a dû subir encore le procès, en se bourrant de tranquillisants et de somnifères pour dormir la nuit. Il ne supportait pas que l?on traite cet homme en homme. Il le voulait mort ; il l?aurait tué de ses mains s?il avait pu le faire. Et il n?était pas le seul. Il y avait là des parents, des frères, des s?urs de victimes, dont les yeux disaient la même chose. Mais Jens était le seul à avoir porté dans sa tête pendant quatorze ans le cauchemar de ce visage d?assassin.
Un cauchemar qui avait servi d?enquêteur, image par image, mieux que la police elle-même. Ludy est en prison. La peine de mort n?existe plus en Allemagne, et il survit. C?est tout ce que l?on peut dire d?un fou.


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