Du coton dans les oreilles pour mal entendre, du sparadrap autour des phalanges pour imiter l'arthrite : aux Etats-Unis, des ateliers apprennent aux aide-soignants et personnels de santé mais aussi aux baby-boomers anxieux de connaître ce que c'est que vieillir. «Le concept de ces ateliers est d'enseigner la sensibilité, les problèmes liés au vieillissement afin de pouvoir établir une meilleure relation» avec les personnes âgées, explique le directeur d'une maison de retraite. «Il s'agit de faire comprendre ce qu'implique de vieillir tant au niveau social, que physique, émotionnel, cognitif et spirituel. Lors de séances de trois à huit heures par groupes de 20 à 25, selon les formations, les participants expérimentent les difficultés de la vieillesse telles que les dégradations physiques, le fait de devoir se séparer d'objets personnels, de perdre des amis, d'intégrer une maison de retraite. Ces formations sont suivies par des personnels de santé mais aussi par des groupes scolaires, des membres des familles de personnes âgées, et «typiquement beaucoup de baby-boomers» (nés entre 1946 et 1964). La méthode est très interactive et assez radicale. «Côté physique, on les handicape», résume Peg Gordon. Des lunettes ou des lunettes de piscine souillées de graisse simulent une cataracte ou un champ de vision rétréci. On enfile des gants pour perdre le sens du toucher, introduit un coton humide dans une narine pour annihiler l'odorat et donc le sens du goût, sans oublier les boules Quies pour devenir dur d'oreille et le sparadrap autour des phalanges et du pouce pour être perclus d'arthrite.