Réapparition n Les hostilités, (diplomatiques pour le moment entre Moscou et Washington) rappellent , curieusement les années «chaudes» de la guerre froide … De la Géorgie, où les Etats-Unis appellent à défendre le camp de la liberté face à la Russie, à la Pologne avec laquelle ils renforcent leur coopération militaire malgré l'opposition de Moscou, la diplomatie américaine prend de plus en plus des accents de guerre froide. «Maintenant, le monde doit soutenir la liberté en Géorgie», a déclaré mercredi le président américain George W. Bush, prévenant que l'Occident ne pouvait pas rester inactif alors que des pays fragiles étaient «assiégés» par Moscou. «Les Etats-Unis d'Amérique vont continuer à soutenir la démocratie géorgienne. Notre armée va continuer à fournir une aide humanitaire au peuple géorgien», a ajouté M. Bush, rappelant que cette ancienne république soviétique avait combattu aux côtés des Etats-Unis en Afghanistan et en Irak «pour aider les autres à bénéficier des bienfaits de la liberté». Parallèlement, la secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, signait à Varsovie un accord prévoyant l'installation sur le sol polonais, à l'horizon 2012, de dix intercepteurs capables de détruire en vol d'éventuels missiles balistiques à longue portée, couplés à un puissant radar implanté en République tchèque. Cet accord est présenté par les Etats-Unis comme destiné à contrer d'éventuels missiles iraniens ou nord-coréens, mais Moscou le considère comme hostile et le chef adjoint de l'état-major russe, a prévenu que «la Pologne s'expose à être frappée». Cet accord «n'est, en aucune manière, dirigé contre la Russie», a néanmoins assuré la chef de la diplomatie américaine qui s'est défendue de relancer la guerre froide qui a opposé l'URSS communiste à l'Occident pendant toute la deuxième moitié du XXe siècle. L'accord avec la Pologne est d'autant moins apprécié à Moscou que le site choisi par les stratèges américains pour les intercepteurs est situé à Redzikowo (nord), à environ 200 kilomètres à vol d'oiseau de l'enclave russe de Kaliningrad, l'avancée la plus à l'ouest de la Russie, entre la Pologne et la Lituanie. Il prévoit en outre le déploiement dès l'année prochaine en Pologne d'une batterie de quatre missiles sol-air à moyenne portée Patriot, susceptibles d'atteindre la Russie. Les intercepteurs et les Patriot nécessiteront chacun l'établissement d'une base américaine, dont les effectifs n'ont pas été précisés. Mais Mme Rice ne s'est pas arrêtée là : elle a scellé avec la Pologne un «partenariat militaire stratégique» dans lequel les Etats-Unis s'engagent à «transformer et moderniser les forces armées» polonaises, notamment par la vente de nouveaux équipements, la formation et les échanges d'informations. La réponse de Moscou ne s'est pas fait attendre : «De tels actes entraînent la défiance, poussent vers la course aux armements sur le continent et au-delà», a estimé le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué. Il est «évident» que ce système antimissile est appelé à «s'élargir et se moderniser» et la Russie «sera alors contrainte de réagir, et pas seulement par la voie diplomatique», souligne Moscou, qui dénonce «les tentatives des Etats-Unis de changer l'équilibre stratégique en leur faveur».