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Aïn Defla
Un patrimoine méconnu
Publié dans Info Soir le 28 - 01 - 2004

Richesse L?Algérie s?avère un vaste musée à ciel ouvert, abritant de nombreux vestiges archéologiques d?une valeur historique inestimable.
Du nord au sud, d?est en ouest, l?on y trouve divers vestiges, dont chacun raconte une histoire, fait référence à une période bien déterminée et s?inscrit dans une appartenance civilisationnelle spécifique.
Aïn Defla est une wilaya qui, à l?instar des autres régions, recèle un riche patrimoine archéologique témoignant des nombreuses civilisations qui s?y sont succédé.
La région, durant l?époque romaine, faisait partie de la province de Maurétanie césarienne dont la capitale était Iol-Césarée. Les Romains en ont occupé, au temps de l?empereur Auguste, les points stratégiques pour y fonder plusieurs colonies, comme celle de Zucchabar (Miliana), Aqua Calidae (Hammam Righa), puis le long des rives du Cheliff (Chinalaph Flumen) Oppidum Novum (Aïn Defla), Tigava Castra (El-Attaf), Tigava Municipium (El-Abadia), Sufasar (Oued Chotfa) et Manliana (El-Khemis).
L?un des sites les plus imposants de par sa valeur historique et archéologique est Aqua Calidae (Hammam Righa) ; il date de l?an 44 av. J.-C. et a été particulièrement florissant sous le règne de l?empereur Tiberet, au début du Ier siècle av. J.-C.
D?autres sites, comme celui d?Oppidum Novum (une ville fortifiée), viennent enrichir et diversifier la collection sur le plan archéologique, contribuant à la collecte d?informations sur l?histoire de la région.
Cette collection d??uvres architecturales est complétée, durant la période musulmane, par la mosquée de Sidi-Ahmed-Benyoucef. Ce monument est attribué au saint Abu El-Abbas Ahmed Benyoucef Erachidi, grande figure mystique, né à Qalaâ des Beni Rached, non loin de Mascara, au milieu du Xe siècle ; il est mort en 1526 et a été inhumé à Miliana.
En 1774, Mohamed El-Kebir, bey d?Oran, ordonna de bâtir le sanctuaire qui devint un important lieu de pèlerinage. D?autres sites, comme le minaret de l?ancienne mosquée turque dite Djamaâ el-Turk ou el-Batha, fut détruit vers 1844 lors du nouveau tracé de la ville pour être transformée en place publique, et son minaret en horloge.
La manufacture d?armes, un important vestige de la wilaya, et le musée de l?Emir Abdelkader, constituent des centres d?attraction pour de nombreux touristes.
Toutefois, ces sites archéologiques, comme c?est le cas des vestiges de tout le pays, ne sont pas mis assez en évidence par les autorités locales, même s?ils sont classés patrimoine national par l?Agence nationale d?archéologie et de protection des sites et monuments historiques.
Il ne suffit pas de répertorier seulement des sites, de les classer par catégorie, il reste à les mettre en valeur, à les entretenir pour qu?ils ne subissent point de déperdition.
Une grande partie de notre mémoire est gravée, inscrite dans ces pierres, ces colonnes, ces murs, en somme dans cet ensemble architectural qu?il est de notre devoir de préserver.


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