Eclairage n La sortie médiatique du président de la Fédération algérienne de football (FAF), Mohamed Raouraoua, lors du forum de l'Entv, a été éloquente et les sujets qu'il a abordés sont aussi vastes qu'intéressants dont voici la suite. La télévision Le problème est dans les télévisions nationales l Lors de son passage au forum de l'Entv, le président Raouraoua n'a pas pu esquiver l'épineux dossier des droits télés qui ont pris des proportions exagérées et qui posent un véritable problème à des télévisions comme la nôtre qui n'arrive plus à suivre le rythme affolant des montants exigés afin de satisfaire les besoins de ses téléspectateurs. Le président de la FAF lèvera un pan du voile sur ce qui se passe dans un milieu où les puissants groupes médiatiques imposent leur loi et où les confédérations, fédérations et autres unions de football n'ont plus le choix que de vendre au plus offrant pour garantir la réussite des compétitions qu'elles organisent et surtout de s'assurer une rentabilité. A titre d'exemple, une édition de Ligue des champions des clubs arabe coûte la bagatelle de 10 millions de dollars, ce qui empêche les télévisions nationales arabes, voire africaines, de rivaliser. Le président Raouaoua évoquera le cas de la nouvelle coupe de l'Unaf (Union nord-africaine de football) pour laquelle seule l'Entv avait répondu à l'appel d'offres ; sauf que la somme proposée par la partie algérienne était en deçà de ce qui était espéré par les organisateurs (3,5 millions de dollars). Ce qui n'empêchera pas, par la suite, les deux clubs algériens participants, en l'occurrence la JSM Béjaïa et la JS Kabylie, de ramasser chacun 100 000 dollars (soit un milliard de centimes, ce qui n'est pas rien), bien qu'elles n'aient pas remporté la première édition. Le président de la FAF est affirmatif : la balle est dans le camp des télévisions nationales qui doivent bien réfléchir et bien faire leurs calculs pour compenser ou équilibrer des droits chèrement payés par des recettes publicitaires conséquentes. Le retour Un appel de la famille du football l Interrogé sur les raisons qui ont motivé son retour à la tête du football national après une première expérience (2001 - fin 2004), Mohamed Raouraoua a évoqué les appels incessants de la famille du football et de plusieurs personnalités qu'elles soient issues du monde du sport, du football en particulier, ou d'autres sphères. Le président de la FAF a rappelé qu'il avait quitté ses fonctions dans le strict respect de la réglementation qui exigeait le non-cumul de mandats pour un président sortant et que son retour ne s'est fait qu'après l'adhésion et la confiance exprimées par les acteurs du football national dans leur majorité. De plus, Raouraoua précisera qu'il n'est pas venu pour chauffer le siège de la présidence, mais pour faire avancer les choses et apporter sapierre à l'édifice du football algérien. La réponse Chiboub a perdu sur un large score l Le président Raouraoua a été sollicité sur plusieurs thèmes et sujets et s'est révélé fin diplomate dans ses réponses. Ainsi, à la question sur les raisons qui ont poussé l'ex-président de l'Espérance de Tunis Slim Chiboub à s'attaquer à sa personne le rendant coupable de lui avoir barré la route vers la Fifa, Raouraoua évite la polémique et encore moins de répondre aux attaques de l'ex-dirigeant tunisien, se limitant juste à dire que ce n'est pas l'Algérie qui l'a fait échouer puisque même avec sa voix il n'aurait pas fait le poids. Chiboub avait perdu d'ailleurs sur un large score de 47 voix contre 5 seulement en sa faveur. Le cas Lacen est dans les projets de la FAF l Concernant le cas du joueur du Racing Santander Mehdi Lacen sur lequel beaucoup de choses ont été dites, le président de la Fédération algérienne de football a été des plus explicites à ce sujet. Mohamed Raouraoua a expliqué sa démarche et ses convictions dans le sens où tout joueur d'origine algérienne, qu'il soit né ici ou ailleurs, susceptible d'apporter un plus à la sélection nationale, est toujours le bienvenu. Mehdi Lacen est parmi ces joueurs qui intéressent au plus haut niveau le sélectionneur national Rabah Saâdane et donc la FAF qui, à chaque fois, entame des démarches pour tenter de persuader tel ou tel autre élément à endosser le maillot vert algérien. Et à ce propos, chaque joueur est un cas et les responsables de la FAF sont obligés d'adopter à chaque fois une démarche spécifique pour convaincre les joueurs de l'intérêt de jouer pour leur pays. D'ailleurs, combien de fois, avons-nous reproché aux dirigeants algériens de n'avoir rien fait pour ramener les Zidane, Benzema, Meriem et Nasri en équipe nationale. Ce qui explique la démarche entreprise par l'équipe fédérale et le voyage qu'ont effectué, il y a quelques mois, Raouraoua et Saâdane en Espagne pour discuter avec Lacen. Ce dernier avait demandé un peu plus de temps pour prendre une décision, soit à la fin de l'actuel exercice. Et pour Raouraoua, il n'est jamais trop tard pour un joueur, surtout d'un tel calibre, de rejoindre la sélection. La nouveauté Uniquement des salaires et des primes pour les joueurs l Abordant le sujet relatif aux sommes d'argent astronomiques proposées par les clubs pour acquérir tel ou tel joueur sans vraiment une contrepartie sur les plans du rendement et de la performance, Mohamed Raouraoua a indiqué que cette situation devrait cesser dans les années à venir, le temps qu'une réglementation (actuellement en préparation) soit mise en place. Le premier responsable du football algérien citera l'exemple de la Tunisie où dans un championnat professionnel (depuis 1995) aucune prime de signature n'est tolérée du fait que les clubs et les joueurs négocient des salaires annuels avec une rémunération mensuelle, plus les primes des matchs qui se réfèrent à un barème spécifique en fonction de la trésorerie de chaque club. Le président Raouraoua a avoué que dans l'état actuel des choses, la FAF, qui est elle-même une association régie par la même loi que les autres associations (assemblée générale), ne peut rien faire pour s'immiscer dans la gestion financière des clubs. Seuls le commissaire aux comptes et l'assemblée générale d'un club ont leur mot à dire là-dessus. Mais tout cela devra changer, promet le président de la FAF qui dira que plusieurs textes, chacun pour un corps spécifique (entraîneur, dirigeant, président …), sont en préparation en prévision du passage au professionnalisme. Le match Recevoir l'Egypte comme il se doit l Evidemment, le prochain match Algérie - Egypte, comptant pour le troisième et dernier tour des éliminatoires jumelées de la CAN et du Mondial-2010 a été un sujet incontournable lors de ce forum. A ce propos, le président Raouraoua a exhorté tous les acteurs de l'événement (dirigeants, organisateurs, staffs, joueurs et surtout supporters) d'avoir un comportement sportif et digne car cette rencontre, certes d'une grande importance sportive, reste celle du respect et de la fraternité. Raouraoua saisira l'occasion d'être sur le plateau de l'Entv et à une heure de grande écoute pour lancer un appel très sérieux contre ceux dont la passion un peu trop débordante et les fauteurs de troubles avertissant que la FIFA est très stricte et rigoureuse quant à l'utilisation par exemple des fumigènes. Il citera d'ailleurs le cas des fédérations de Pologne et de Bosnie qui ont été averties, et de lourdes sanctions allant jusqu'à la défalcation de points pour user de jeux de feu dans un stade, sont prévues. Raouraoua dira que trois «petits» fumigènes qui coûtent peut-être 200 DA chacun peuvent mettre en péril une pelouse qui aurait coûté 300 000 dollars. Le risque est donc gros et les supporters de l'équipe nationale sont avertis en perspective du match contre l'Egypte. Le président Raouraoua ajoutera également que les mineurs n'avaient pas leur place dans un stade et que la responsabilité incombe aux parents et aux organisateurs qui devront veiller à ce que cette directive soit respectée. Les candidatures On se bouscule pour la DTN et les sélections nationales l Sans aller dans le détail, le président de la FAF a révélé qu'environ une centaine de demandes de candidatures ont atterri sur le bureau de la fédération en prévision des postes à pourvoir, à savoir la direction technique nationale (DTN) et les différentes sélections de jeunes. Pour rappel, la FAF avait lancé un appel à candidature dans ce sens il y a plusieurs semaines et que sur les 100 dossiers parvenus, la commission chargée de ce volet en a retenu 38 qui répondaient au cadre législatif. D'autres dossiers ont fait l'objet de contact avec les demandeurs pour compléter tel ou tel autre aspect d'information, au moment où la FAF a décidé de proroger la date de dépôt des candidatures au 12 juin 2009.
