Paru en France en 1984, les ANI du Tassili, premier roman de l'auteur Akli Tadjer vient d'être réédité chez les éditions Apic en Algérie. Il s'agit d'un succulent roman dans lequel l'auteur nous raconte l'histoire d'Omar l'Ani (Arabe non identifié) qui débarque seul en Algérie pour s'imprégner de la terre de ses ancêtres. Après trois semaines passées en Algérie, Omar repart en France à bord du car-ferry Tassili en compagnie d'autres émigrés. «Il s'agit d'un roman sorti il y a bientôt 30 ans, c'est mon premier roman, un roman de jeunesse. Après avoir édité deux de mes romans récents, les éditions Apic se sont intéressées à celui là. Cela m'a vraiment fait plaisir, d'ailleurs je me sens rajeuni», nous a déclaré Akli Tadjer, rencontré lors du 18e Sila. Ecrit avec humour, les ANI du Tassili a marqué son temps lors de sa sortie vu qu'il évoque le thème de l'émigration. «Il s'agit d'un Algérien né en France qui ne connait pas son pays, Omar décide alors d'y aller seul, c'est un voyage initiatique. Le personnage principal entame une véritable quête d'identité et de soi. Toute l'histoire se passe sur le bateau qui constitue un huis clos entre Alger et Marseille», nous déclare l'auteur en ajoutant «à sa sortie ce roman a beaucoup fait parler de lui car il y avait un décalage avec les clichés qu'on a sur les Algériens. D'ailleurs il a été étudié dans les universités aux Etats-Unis pour essayer de comprendre le phénomène émigration entre l'Algérie et la France et le regard que portent les uns sur les autres», affirme Akli Tadjer. Auteur de trois romans adaptés en téléfilm pour le compte de France télévision, Akli Tadjer ne se définit pas comme un scénariste mais plutôt comme un auteur qui visualise ses écrits. «Quand j'écris, ce sont toujours des romans à la base. Mais quand j'écris, je visualise. Je n'arrive pas à écrire dans l'abstraction. Je me fais le film dans ma tête, je m'imagine des choses après je les mets sur papier, la vie c'est un film», déclare l'auteur. Très sollicité en France, l'auteur affirme ne pas avoir été sollicité en Algérie et n'avoir eu qu'une proposition d'adaptation qui n'a jamais abouti d'ailleurs. Interrogé sur la crise de scénarios, Akli Tadjer a mis cela sur le compte du manque de producteurs mais aussi d'intérêt «je crois qu'en Algérie cela diffère de la France en matière d'intérêt du cinéma, d'ailleurs ici il y a moins de salles mais aussi de librairies. C'est d'ailleurs pour cela que le Sila est un grand événement pour les lecteurs», affirme l'auteur. Concernant son lectorat qui ne cesse de s'accroître chez nous, la preuve les gens se sont rués vers l'auteur pour obtenir une dédicace, Akli Tadjer nous a avoué être très touché par ses lecteurs qu'il qualifie de «véritables lecteurs sincères». L'auteur a ajouté le sourire en coin «ce qui me touche vraiment aussi c'est de voir que mes lecteurs algériens sont beaucoup plus jeunes que mes lecteurs français dont la majorité sont des retraités», a conclu l'auteur. W. S. M.