Encore et toujours, la route tue. Et rien ni personne ne semble pouvoir arrêter l'alignement quotidien, hebdomadaire et mensuel des bilans des accidents mortels enregistrés par les différents corps de sécurité et la Protection civile. Le décompte de cadavres ressemble à un bilan de guerre. En une semaine, ce sont 20 personnes que la route a fait passer de vie à trépas en l'espace de quelques secondes. Pour la seule journée de samedi dernier, le commandement de la Gendarmerie nationale a comptabilisé 10 personnes tuées et 44 autres blessées dans 19 accidents de la circulation de la route enregistrés à travers 13 wilayas du pays. Pour ce jour, c'est Bouira qui fera l'actualité macabre avec quatre personnes tuées et 15 autres blessées dans deux accidents de la circulation. L'accident le plus grave a été celui enregistré à 11 heures, sur le tronçon de l'autoroute Est-Ouest, à hauteur du village Moregueb, dans la commune d'Aïn-Turk. «Suite à l'excès de vitesse, le conducteur d'un véhicule de marque Renault Clio, se dirigeant de Bouira vers Aïn Turk, a perdu le contrôle de son moyen de locomotion qui s'est renversé», indique la Gendarmerie nationale. Cet accident entraînera la mort de 4 occupants du véhicule, deux femmes, un homme et un bébé, tous membres d'une même famille. Deux autres personnes seront blessées dans cet accident dont une fillette âgée de 4 ans. Le deuxième accident s'est produit à Bouderbala, lorsqu'un minibus de transport de voyageurs s'est renversé causant des blessures légères à treize passagers. Le décompte funeste s'allonge avec le bilan de cinq jours derniers des services de la Protection civile qui indique que 10 personnes ont trouvé la mort dans des accidents de la circulation à l'échelle nationale. En plus des morts, on enregistrera 23 blessés. C'est la wilaya d'El Oued qui est en tête de liste du nombre de morts avec deux décès et autant de blessés dans la collision entre un véhicule léger et un camion, survenue dans la commune d'El M'ghaïar. On se retrouve ainsi avec 20 cadavres en six jours. On a vu des attentats, des attaques et des batailles qui ne font pas autant de morts. Le plus dramatique c'est de savoir qu'on peut réduire le nombre d'accidents, car la première cause est l'élément humain et non un paramètre extérieur (météo, défaillances mécaniques,...) qu'il serait difficile de prévenir et de maîtriser. Mais rien n'est fait réellement pour neutraliser tous les tueurs qui roulent sur les routes algériennes. On a, certes, revu les textes et durci le code de la route, mais quelle valeur a une loi, aussi dure soit-elle, si elle ne trouve pas une réelle et totale application ? Tous les usagers de la route voient les poids lourds tracer à toute vitesse, les bus se livrer à des courses contre la montre et des jeunes slalomer entre les voitures sans que personne ne les arrête. Comment ne pas avoir alors des bilans de guerre avec les accidents de la circulation sur les routes algériennes ? R. C.