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«Les paiements sur distributeur d'ici à juin 2014»
Entretien avec Mme Newel Benkritly directrice générale de la SATIM
Publié dans La Tribune le 29 - 12 - 2013


Badiâa Amarni
La Tribune : Vous accompagnez le programme de modernisation des banques et plus particulièrement de promotion des moyens de paiement électronique. Où en est l'opération depuis son lancement ?
Mme Newel Benkritly : Effectivement, la Satim est un opérateur interbancaire technique qui accompagne les banques dans le déploiement des solutions de
dématérialisation et plus particulièrement le paiement par carte. Nous avons démarré ce programme, doucement, en 2005 par un pilote et nous avons déployé cette solution avec l'ensemble des banques. Aujourd'hui il y a 19 banques qui nous accompagnent ainsi qu'Algérie Poste. Dans ce cadre là on a généralisé l'utilisation des retraits par carte CIB au niveau des distributeurs des banques et d'Algérie Poste et nous avons aussi déployé des terminaux de paiement au niveau de 3 500 commerçants. Il y a également plus d'un million et demi de cartes de paiement CIB qui sont utilisées aussi bien sur les distributeurs automatiques que sur les terminaux de paiement électronique (TPE). Malheureusement, la partie paiement tarde à prendre son élan à cause de quelques
réticences à l'utiliser, aussi bien côté porteurs que commerçants, et nous travaillons aujourd'hui avec l'ensemble du secteur bancaire et de la poste pour amener les utilisateurs à utiliser davantage la carte en leur offrant des services à valeur ajoutée sur le paiement. Aujourd'hui, la carte vient
remplacer le cash et n'apporte pas de service à valeur ajoutée à l'utilisateur qui, par conséquent, ne voit pas l'intérêt de l'utiliser, aussi bien le porteur que le commerçant. Ce dernier enregistre au niveau de son magasin un paiement par cash. Remplacer le cash par la carte est un bouleversement pour lui et ça met une crainte de traçabilité de ses transactions et vous savez très bien que les commerçants ont tendance à vouloir diminuer leurs impôts et donc avoir peur de la traçabilité. Mais toujours est-il qu'il y a tout un intérêt à utiliser la carte aussi bien pour le commerçant que pour le porteur, notamment en matière de sécurité et de garantie de paiement. Il faut savoir qu'aujourd'hui la carte offre une garantie de paiement au commerçant. C'est-à-dire une fois que la carte est introduite dans le terminal de paiement et que l'autorisation est donnée pour le paiement le commerçant est garanti d'être payé, quel que soit le résultat ensuite au niveau de la banque. Au cas où le solde du client est par exemple insuffisant c'est de la responsabilité de la banque du porteur et non pas du commerçant. C'est une révolution par rapport au chèque qui, lui, ne garanti en aucun cas le paiement. Le commerçant lorsqu'il accepte un chèque et qu'il le dépose à sa banque pour encaissement il n'est pas sur d'avoir la
provision suffisante, par contre avec la carte le paiement est garanti. Il y a aussi l'aspect sécurité au niveau de la manipulation du cash, on sait qu'il y a des faux billets qui circulent aujourd'hui, de plus en plus de vol et
l'utilisation de la carte va emmener tout doucement le commerçant à se rendre compte qu'il n'a pas besoin d'aller aussi souvent à sa banque remettre sa recette du jour, que son employé au niveau du magasin n'a pas peur de se faire braquer car il n'a pas beaucoup de liquide dans le magasin, donc ça apporte des services qui vont venir conforter l'utilisation de la carte. Mais ce qui va permettre la généralisation du paiement c'est d'offrir des services à valeur ajoutée et pour ça on est en train de travailler avec de grands facturiers comme la Société des eaux, Sonelgaz, Algérie Télécom pour payer les factures via la carte CIB. Nous avons déjà installé des terminaux de paiement dans les points de vente ou d'encaissement déjà au niveau de la Seaal, d'Algérie Télécom, et nous sommes en cours de discussions avec Sonelgaz. Le paiement électronique via Internet va permettre aussi de booster un petit peu l'activité carte bien que ca ne soit pas le canal prioritaire. On sait très bien que l'utilisation des cartes de paiement sur Internet soulève quelques réticences côté porteur du point de vue de la sécurité, donc il y a un travail d'information à faire avant d'être généralisée. Ce qui permettra de généraliser ce paiement c'est le développement du paiement de factures ou d'achat par exemple de tickets sur les distributeurs automatiques parce que ces derniers étant domiciliés auprès de la banque, que c'est un canal de communication très puissant vis-à-vis des porteurs de cartes et que nous pouvons domicilier le paiement de factures et l'achat par exemple de tickets de métro ou autre sur les distributeurs automatiques ou sur des automates. Par exemple le tramway d'Oran est en train de travailler avec nous pour intégrer le paiement par carte sur les bornes de vente de tickets. Ils ont des bornes au niveau des stations qui vendent les tickets, vous pouvez payer en espèce mais vous allez pouvoir payer aussi avec la carte.
Une plateforme de paiement électronique, dans le cadre du développement du
e-commerce a été développée par la Satim. Peut-on avoir plus de détails sur ce projet ?
Nous avons travaillé avec les banques pour mettre en place une plateforme de paiement en ligne à l'instar de celles existantes à l'international. C'est une plateforme qui utilise le procédé qu'on appelle 3D Secure, ça veut dire on authentifie l'émetteur de cartes qui est la banque du porteur, on authentifie la banque du commerçant et on authentifie le commerçant lui-même, donc les trois domaines sont authentifiés par le biais de mot de passe ou de code confidentiel qu'on remet au client qui veut faire du paiement en ligne avec sa carte pour que la transaction soit sécurisée de bout en bout. Lorsqu'un porteur de carte CIB veut faire un achat sur Internet il va faire le choix des produits à acheter, il va avoir un total à payer, ensuite il va cliquer sur le logo CIB qui va le rediriger vers notre plateforme de paiement et là dans un mode totalement sécurisé il va introduire les éléments d'information de sa carte plus le mot de passe qui lui aura été attribué spécialement pour le paiement en ligne et il va pouvoir faire ses achats sur Internet via la carte CIB. Nous avons un peu tardé dans le lancement de ce produit parce qu'il fallait mettre en place les
mécanismes nécessaires, il fallait aussi mettre en place les conventions entre la banque du porteur, Satim, la banque du commerçant et le commerçant pour protéger l'ensemble des parties et prévoir notamment tout ce qui est gestion des réclamations, prévoir les conditions de vente sur Internet. C'est très important parce que c'est à ce niveau là que l'utilisateur va pouvoir savoir si le produit est remboursable ou non, quels sont les délais de remboursement, les délais de livraison...Nous avons démarré sur les services avant les produits parce que les services représentent un mode de libération immédiate. C'est-à-dire vous achetez un produit vous l'obtenez immédiatement via le net. Par contre quand c'est un produit physique ça veut dire qu'il y a tout une logistique derrière, une livraison, des délais, une traçabilité, et il faut qu'il y ait des sites capables de tracer la livraison, comme les services de courrier express tel DHL, vous avez une référence d'achat et vous pouvez suivre la livraison jusqu'au bout. C'est tout cela qui a retardé l'opération, mais depuis décembre on est entrés en production, il y a déjà un site qui est opérationnel et qui permet d'acheter sur Internet et il y a aujourd'hui un programme de déploiement de cette plateforme sur plusieurs web marchands, il y a des compagnies aériennes, des compagnies d'assurances. Il y a aussi tout ce qui est services tel l'achat de recharge GSM, et tout ce qui est paiement de factures. Ce dernier est un service énorme que le porteur peut apprécier, parce qu'on a des délais pour payer ses factures sinon le service est coupé, et le paiement par internet va permettre à la personne de ne plus se déplacer et de payer de son poste de travail ou de la maison. C'est des produits que nous sommes en train de
développer avec les grands facturiers et qui seront pour la plupart opérationnels en début d'année (2014). Au plus tard le 31 mars on aura quand même lancé pas mal de sites qui vont offrir ce service là. En ce qui concerne la sécurité du paiement par Internet, il y a des conventions en place qui ont été faites avec les banques qui vont permettre de protéger les différentes parties aussi bien la banque mais surtout le commerçant et le porteur. Ça va permettre aussi de gérer les réclamations et au client d'être à l'aise dans son quotidien et de ne plus avoir à se déplacer, ce qui aura un impact positif sur la circulation et les embouteillages à toute heure de la journée dont souffrent toutes les grandes villes. Cela permettra aussi de soulager pas mal de
travailleurs des sorties pendant les heures de travail, ou de prendre sur leurs jours de congé pour régler des démarches administratives. Il y a vraiment un intérêt général à développer ces moyens de paiement électroniques.
Y a-t-il des boutiques en ligne actuellement et qu'elles sont vos prévisions?
Oui il y en a une qui a démarré, et aujourd'hui il y a une dizaine qui sont en train de mettre en place la connexion avec Satim, parce qu'il y a un travail technique à faire pour relier le site web du commerçant à la plateforme de paiement en ligne. D'ici la fin du mois de mars prochain il y aura environ une dizaine de sites qui seront intégrés à cette plateforme.
Cette plateforme de paiement en ligne coïncide avec le lancement de la 3G, cela contribuera davantage à son développement, qu'en est-il ?
La plateforme de paiement a été initiée un peu avant le lancement de la 3G, et aujourd'hui il y a l'Adsl qui est quand même développé et qui rentre de plus en plus dans les foyers de façon généralisée. Mais effectivement la 3G va permettre de vulgariser la navigation sur Internet, plus on a accès à Internet, plus on est au courant des nouveautés et prenons connaissance des sites qui offrent ce produit. Mais il faut rappeler que la 3G c'est sur les téléphones portables, et que la plateforme que nous proposons c'est à partir d'un PC et non pas d'un téléphone portable. Mais c'est une première étape. La 3G dans tous les cas bien sûr va favoriser le développement du paiement en ligne et va nous emmener probablement à penser au paiement sur les mobiles parce que c'est aussi l'avenir. La disponibilité des téléphones portables intelligents en Algérie permettra le développement de nouvelles applications en lignes sur téléphone qui nécessiteront des paiements. Si l'ont veut les télécharger sur son mobile cela nécessitera un paiement via la carte CIB, qui est un des moyens les plus sûrs. En deuxième étape, oui la 3G permettra effectivement la généralisation du paiement en ligne.
La question de la sécurisation des transactions revient toujours. Est-ce cela qui a retardé le lancement du e-commerce en Algérie ?
La sécurisation non pas en termes techniques qui a été prévue dès le départ. Par contre sécuriser les différents acteurs sur les échanges oui. Il a fallu mettre en place des conventions, protéger les consommateurs, les web marchands et les banques. Ça n'a pas été vraiment retardé mais il fallait mettre en place les mécanismes nécessaires ce qui a nécessité une réflexion, et une consultation auprès des organes des différentes spécialités sur les aspects technique, juridique, commercial. Je dirais qu'il a fallu murir le projet avant de
le lancer.
Les Algériens habitués à payer cash restent réticents quand à ce mode de paiement. Vont-ils adhérer pleinement selon vous et comment peut on les emmener à aller dans cette voie ?
Par la communication et par la proposition de services à valeur ajoutée. Aujourd'hui, le cash pose beaucoup de problèmes non seulement aux autorités parce qu'il y a une grande circulation et il faut toujours mettre à la disposition du grand public les disponibilités mais aussi pour les clients qui ont des soucis de retrait d'argent en fin du mois, beaucoup sont domiciliés à la poste avec une très forte demande sur Algérie Poste et sur les agences bancaires. Il faut soulager cette demande et permettre au porteur de carte d'accéder à son compte bancaire par d'autres moyens que le retrait en agence ou au bureau de poste. La carte apporte un service et il faut informer la clientèle. Cette dernière s'oriente aujourd'hui vers les distributeurs. On voit que le retrait d'espèces sur les distributeurs a pris et qu'aujourd'hui on ne peut pas les arrêter au risque de créer une pénurie quelque part auprès de la clientèle. Il faut qu'on fasse la même démarche avec le paiement au niveau des porteurs mais en ajoutant des valeurs aux services courants, notamment le paiement des factures, l'achat des produits à l'exemple de cartes GSM. Par rapport à certains produits nous pouvons informer le client sur l'intérêt de la carte, qui est plus important que le cash. Il faut s'assurer que le produit est disponible qu'il est bien rendu en toute sécurité et c'est ce que nous avons fait jusqu'à maintenant et on a suffisamment de recul pour pouvoir convaincre les utilisateurs et faire maintenant de la communication en masse pour ramener les utilisateurs petit à petit à voir l'intérêt de l'utilisation de la carte.
Des perspectives pour la SATIM ?
Oui il y a de belles perspectives pour la Satim effectivement. Nous avons aujourd'hui beaucoup de projets en cours. Nous avons la consolidation du paiement par TPE dont des projets de généralisation sont en cours au niveau des commerçants, des grandes enseignes. Il y a le paiement en ligne, pratiquement toutes les compagnies aériennes présentes sur le marché algérien y sont
intéressées, il y'a aussi tous ce qui est vente sur Internet, il y a plein de web marchands qui sont intéressés, qui vendent aujourd'hui sur Internet mais avec un paiement cash sur les points de vente, et qui souhaitent automatiser toute la vente jusqu'à l'acceptation de la carte sur le site web. Et puis il y a les nouveaux projets qu'on lance, notamment la vente des tickets de métro et de tramway sur les automates en acceptant la carte. C'est un projet qui est en cours de finalisation et le paiement par distributeur automatique pour payer les factures ou acheter des unités GSM. Ce sont là les projets pour 2014. Nous y
travaillons et nous espérons lancer un pilote, en tous cas pour tous les paiements sur distributeur, d'ici la fin du premier semestre, soit juin 2014. Et là c'est la relation entre Satim et les banques. Ces dernières vont pouvoir ouvrir leurs distributeurs à l'ensemble des porteurs de cartes pour proposer tous ces services là.
B. A.


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