Genève ou Montreux, les noms des villes changent mais pas les positions des parties politiques syriennes. Pouvoir et opposition campent sur leurs opinions tranchées fermant par la même la porte à toutes négociations. L'espoir d'une proche issue s'effiloche au fur et à mesure que se rapproche la date du 22 janvier. Date fixée pour la tenue de ces pourparlers tant attendus. En attendant,l'opposition, en perte de vitesse sur le terrain des combats, n'a aucune envie de s'assoir autour d'une table de négociation sans avoir le moindre moyen d'influer sur le cours des discussions. Ahmed Jarba, chef de file de cette opposition, réélu hier à Istanbul à la tête de la Coalition nationale de l'opposition syrienne (CNS), a réitéré son opposition à cette réunion et réaffirmé la non participation du CNS à Montreux le 22 janvier. A la tête du CNS depuis juillet 2013, M. Jarba l'a emporté avec 65 voix contre 13. Réunie à Istanbul, la Coalition devait une fois de plus rediscuté de la rencontre du 22 janvier et l'éventualité minime d'y prendre part. Initialement prévue à Genève, la conférence internationale consacrée au règlement de la crise syrienne se tiendra le 22 janvier à Montreux. Ce rendez-vous international, imposé initialement par les Américains et les Russes, reprendrait les lignes de l'accord international signé à Genève le 30 juin 2012 et devrait réunir à une même table des responsables du régime syrien et de l'opposition pour tenter de trouver une solution politique négociée au conflit civil qui se poursuit depuis plus de deux ans et a déjà emporté, selon l'ONU, plus de 100 000 vies. Samedi, la CNS avait exprimé son plein soutien au combat mené par l'Armée syrienne libre (ASL, rebelles) contre les autres groupes armés qualifiés de radicaux. «Il est impératif pour les combattants de l'opposition de continuer de protéger la révolution» contre les forces gouvernementales syriennes et contre les groupes liés à Al Qaïda «qui essaient de trahir la révolution», avait indiqué la même source. Cette déclaration intervenait alors que des combats intenses avaient éclaté vendredi entre l'ASL et les groupes liés à Al Qaïda qui combattaient ensemble contre les troupes gouvernementales syriennes. Hier, la fameuse Osdh a annoncé la mort d'au moins 50 rebelles dans des attaques menées par des éléments d'un groupe armé lié au réseau terroriste Al Qaïda. «La plupart des rebelles ont été tués au cours d'affrontements qui opposent depuis vendredi l'opposition armée syrienne aux combattants de l'Etat islamique en Irak et au Levant (Eiil, lié à Al Qaïda)», a précisé l'Osdh, faisant état d'«au moins neuf morts parmi l'Eiil». «D'autres ont trouvé la mort dans des exécutions sommaires, notamment à Harem (province d'Idleb) et dans des attentats à la voiture piégée», a indiqué l'ONG syrienne, qui se base sur un large réseau de sources civiles, médicales et militaires. Devant cette énième dérive de la rébellion armée, la communauté internationale a exprimé sa vive préoccupation quant à l'influence grandissante de ces groupes sur les autres factions rebelles. Une inquiétude qui s'était déjà traduite par l'arrêt des aides américaines et britanniques aux combattants. M. S./Agences