Passionné des arts algériens et soucieux de leur devenir, Mansour Abrous, natif de Tizi Ouzou, ancien enseignant à l'Ecole supérieure des Beaux-arts d'Alger, diplômé de psychologie et d'esthétique, actuellement chargé de mission Culture à la ville de Paris, présentera le 18 janvier prochain à 14h30 à l'Institut français d'Alger (IFA), une conférence intitulée : «Le dictionnaire biographique des artistes algériens (1896-2013) : objet, conception, usages et devenir». Contacté par la Tribune, M. Abrous a expliqué à propos des principaux axes qui seront abordés lors de son intervention que «sous forme d'éléments de cartographie, j'essaierai de produire des informations sur la scène artistique algérienne, en partant de l'analyse des informations contenues dans les biographies des artistes recensés. Je mettrai ces informations, en situation de ‘‘frottement'' et de comparaison, avec l'analyse du dispositif 2012 des arts visuels en Algérie». Il a également souligné l'importance de la réalisation d'une base de données sur les artistes algériens que «depuis une vingtaine d'années, je travaille à construire des outils de collecte d'informations et de production de savoirs dans le domaine des arts visuels. L'objectif est de donner une vision d'ensemble de la mémoire humaine des arts visuels. Cette base ou banque de données de 4 500 biographies, se veut un socle d'informations et de connaissances qui peut inspirer, demain, des travaux de recherche, mobiliser des chercheurs et impliquer davantage les universitaires à prospecter ce champ de la création.» Mansour Abrous a tenu à mettre en exergue l'importance de la création d'une première base de données, en coproduction et en concertation avec les artistes. «La base de données est actualisée, validée par une grande partie de la communauté des artistes recensés. Je voulais donner une part de «visibilité» aux artistes algériens et aussi à ce dictionnaire des artistes algériens, en l'éditant en Algérie, en faisant profiter les lecteurs de cette proximité. J'ai souhaité que l'exercice d'élaboration de ce document, soit une co-construction permanente avec la communauté des artistes, dans un souci de validation des informations et une proximité d'échange, pour réussir ce pari d'une fraternelle et solidaire écriture de notre histoire artistique». Sur le site de l'IFA, il est noté que Mansour Abrous a fixé un inventaire des créateurs algérien avec plus de 4 000 biographies incluant des bédéistes, calligraphes, caricaturistes, céramistes, décorateurs, designers, dessinateurs, enlumineurs, graveurs, illustrateurs, infographes, miniaturistes, peintres, photographes, sculpteurs et vidéastes. Ce dictionnaire tentera de rassembler aux côtés des artistes algériens, la communauté artistique algérienne à l'étranger. Pour rappel, Mansour Abrous est l'auteur de plusieurs ouvrages dont «Contribution à l'histoire du mouvement étudiant algérien 1962-1982» paru chez l'Harmattan en 2002 et «Algérie: arts plastiques, dictionnaire biographique 1900-2010», paru également chez l'Harmattan en 2011 qui revient à la fois sur la vie culturelle et artistique en Algérie depuis le début du XXe siècle, mais également sur ses principaux acteurs. Il avait souligné dans cet ouvrage «que les arts plastiques en Algérie ont une histoire féconde et des noms illustres qui ne peuvent être aussi longtemps ignorés. A travers ce dictionnaire, un appel est lancé à la fois aux artistes, mais également aux autorités compétentes», pour «développer leurs activités dans une perspective globale déterminée dans une loi d'orientation et de programmation». Les ouvrages de ce passionné de culture algérienne ont notamment connus une consécration chez les lecteurs anglo-saxons, puisque les prestigieuses bibliothèques publiques de New York et la bibliothèque de l'Université de Cambridge ont acquis plusieurs de ses publications, contribuant ainsi, aux aspirations de l'auteur à promouvoir et à faire connaître la richesse et la fécondité des arts plastiques algériens. S. B.
