Des photos des victimes sont partagées, accompagnés de commentaires exprimant la douleur et la compassion mais aussi le parcours et les mérites de certaines des victimes pour ceux qui les connaissent plus que d'autres. Le triste événement est au cœur des discussions entre amis, voisins, collègues, confrères et des inconnus, dans les espaces publics, dans la rue et dans les foyers. Le choc est terrible. Une prière de l'absent a été accomplie, hier, dans toutes les mosquées du pays, au troisième jour du deuil national décrété par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, à la mémoire des victimes. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, le président du Conseil de la Nation, Abdelkader Bensalah, le président de l'APN, Mohamed Larbi Ould Khelifa, ainsi que d'autres membres du gouvernement et des cadres de l'Etat, étaient à la grande mosquée d'Alger. Ils y ont accompli les deux prières du vendredi et de l'absent. Dans son prêche, l'imam a soutenu que les victimes de ce crash sont décédées en martyrs du devoir. Il leur a rendu hommage et a «appelé les Algériens à faire preuve de solidarité et de cohésion». Chose faite par l'ensemble des Algériens à l'annonce même du crash. Un événement pareil ne peut laisser indifférent et c'est une nature chez les Algériens de toujours se montrer compatissant et solidaire. Dans son message de condoléances, adressé au vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP), le général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah, ainsi qu'à toutes les familles des victimes, le président a écrit : «Les soldats qui ont péri dans le crash de l'avion militaire sont des martyrs du devoir.» Pour la mémoire de ces «martyrs du vendredi», c'est toute l'Algérie qui leur a donc rendu hommage hier, à travers notamment la prière de l'absent, accomplie dans toutes les mosquées. Des partis politiques, des représentants du monde du travail, des représentants de la société civile et autres ont aussi présenté leurs condoléances et exprimé leur compassion pour les familles des victimes, le commandement de l'Armée nationale populaire et tout le peuple algérien. L'événement du crash de l'avion militaire à Oum El Bouaghi a suscité aussi beaucoup d'émotions au niveau international. L'information vite retransmise par les chaînes de télévision, de radio et autres moyens de communication modernes n'a pas laissé indifférente la communauté internationale. De nombreux messages de condoléances ont été adressés au président Bouteflika par des chefs d'Etat et de gouvernement de différents pays à travers le monde. Tous exprimaient «leur compassion et leur profonde sympathie avec l'Algérie en cette douloureuse épreuve». L'organisation de la Ligue arabe a mis son drapeau en berne. Le ministre canadien des Affaires étrangères, John Baid, s'est dit, lui aussi, profondément attristé. «J'ai été profondément attristé par la nouvelle de l'écrasement d'un avion de transport militaire dans l'est de l'Algérie. Cet accident a fait un grand nombre de victimes», a-t-il dit dans une déclaration transmise à l'APS. «Au nom de tous les Canadiens, je tiens à présenter mes sincères condoléances aux familles et amis des personnes décédées dans ce tragique accident. Nos pensées et nos prières les accompagnent, ainsi que la population de l'Algérie éprouvée par cette tragédie», a indiqué le ministre canadien. Par ailleurs, est-il nécessaire de le souligner, le général Gaïd Salah a donné instruction d'accélérer l'identification des corps des victimes. Certaines d'entre elles ne l'ont pas été jusqu'à aujourd'hui. Le chef de l'état-major de l'ANP a aussi insisté sur l'urgence de faire le nécessaire pour un transfert rapide des dépouilles vers leurs wilayas d'origine, ainsi que la prise en charge des familles. K. M.
