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L'Ukraine, un avenir incertain
Au lendemain de la destitution de Ianoukovitch
Publié dans La Tribune le 24 - 02 - 2014

À peine le président ukrainien, Viktor Ianoukovitch, destitué, l'Ukraine est déjà prise d'angoisse. L'enivrement de la victoire de l'opposition est vite passé. Les Ukrainiens se sont réveillés sur une même situation : le pays est en faillite et ce n'est pas le départ de Ianoukovitch qui y changera quelque chose. La Russie, qui avait annoncé un crédit au Président déchu, a suspendu son aide. Au bord du défaut de paiement, l'Ukraine a besoin de pas moins de 35 milliards de dollars dans les 24 mois à venir. Sans l'aide russe, le pays est contraint de recourir à une conférence internationale de donateurs. Cette annonce faite par le ministre des Finances, Iouri Kolobov, ne peut être considérée comme une solution. Dans un monde en crise, l'organisation d'une telle quête ne risque pas de lever beaucoup de fond.
Les nouvelles autorités de Kiev ont d'ores et déjà réclamé à leurs partenaires
occidentaux, notamment la Pologne et les Etats-Unis, l'octroi d'un crédit d'ici à une semaine ou deux. Rien n'est gagné
Aux origines de la crise ukrainienne
L'Union soviétique battait de l'aile en cet été 1991. La Pologne avait déjà à sa tête Solidarnosc, l'Allemagne était réunifiée depuis deux ans, Gorbatchev, alors à la tête de l'Union soviétique, luttait pour sa survie à la tête d'une Union en voie de décomposition accélérée. La chute du mur de Berlin a accéléré le processus.
L'Ukraine commençait à basculer dans un processus indépendantiste qui l'éloignait inexorablement de Moscou.
Dans cette conjoncture difficile de la fin du 20e siècle, le président George Bush -le père -prononça un discours à Kiev. Un discours où il mettait en garde les Ukrainiens contre un «nationalisme suicidaire» qui leur ferait commettre la folie de quitter le giron soviétique.
Trois semaines plus tard, Gorbatchev est destitué. L'Ukraine déclarait son
indépendance.
Quatre mois après, l'Urss disparaissait, engloutie par le tsunami de la liberté de ses anciennes républiques. L'Ukraine n'est ni l'Est ni l'Ouest, ou plutôt c'est les deux à la fois.
La crise actuelle trouve son essence dix ans plutôt. À l'époque du grand
élargissement de l'UE qui accueillit en 2004 dix nouveaux membres qui appartenaient avant au bloc de l'Est. C'était énorme pour l'Union fraîchement proclamée. Ces adhésions ne pouvaient que profiler d'autres qui rêvaient déjà de faire partie de la grande Europe. Les Européens, notamment les Français et les Allemands, craignaient de devenir du jour au lendemain minoritaires dans une union qu'ils ont initiée, ont décidé de dissuader de nouvelles candidatures sans pour autant froisser les convoitises légitimes de pays européens qui se croyaient en droit d'intégrer l'UE. C'est là que les fins stratèges de l'Union inventent les partenariats «privilégiés» et autres politiques de «voisinage» assez peu convaincants, mais qui avaient le mérite d'entretenir le dialogue et surtout l'espoir des pays que le président de la Commission européenne, à l'époque, désignait par le «cercle d'amis».
Cet élargissement ne pouvait se faire sans évoquer celui de l'élargissement de l'Otan. Un sujet inquiétant pour la Russie.
Le Sommet de Bucarest d'avril 2008 permettra à une dizaine de pays européens, soucieux de se mettre à l'abri des foudres du voisin russe, de résister à la demande américaine d'ouvrir la porte de l'Alliance atlantique à certaines anciennes républiques soviétiques, notamment l'Ukraine et la Géorgie.
Un refus qui pousse la Pologne à sceller un partenariat avec la Suède, le «partenariat oriental» de l'UE et que l'on propose à six pays de l'ex-URSS, dont l'Ukraine.
La Russie réagit alors rapidement. Pour Moscou, le «partenariat oriental» était une intrusion directe dans sa «zone d'intérêts privilégiés».
Ce sont-là les germes de la crise d'aujourd'hui. L'Europe a préféré la politique de l'autruche pour ne pas se laisser «envahir» par de potentiels candidats.
Aussi la plaie que l'on croyait fermée depuis 2004 s'est ouverte en novembre
dernier.
Le président Ianoukovitch a refusé de signer le traité d'association avec l'UE. Elle culmine le 20 février avec le massacre de Maïdan qui s'est soldé par l'effondrement du régime samedi. Personne n'avait prédit cette chute au lendemain de l'accord trouvé entre l'opposition et le pouvoir aux commandes
du pays.
Russes et Occidentaux se sont réveillés dimanche tout aussi ébahis que le reste du monde.
L'incompréhension était totale.
Américains et Européens ont rapidement mis l'accent sur l'importance de préserver l'intégrité territoriale de l'Ukraine. Pour eux, le plus grand risque est l'instabilité aux portes de l'Union, avec la perspective de conflits sécessionnistes dans les régions russophones du pays.
Le président ukrainien par intérim, Olexandre Tourtchinov, a déclaré que
l'intégration européenne était «une priorité» pour l'Ukraine et appelé dimanche Moscou à respecter «le choix européen» de l'Ukraine. «Nous sommes prêts à un dialogue avec la Russie, en développant nos relations sur un pied d'égalité», a-t-il ajouté.
C'est justement l'annulation au dernier moment, en novembre dernier, de la
signature de l'accord avec l'UE au profit d'un rapprochement avec la Russie qui a été à l'origine de la crise et finalement de la chute du président Ianoukovitch.
Les appréhensions de Moscou
Les Russophones, qui refusent de se rallier au nouveau pouvoir, cherchent la
protection des Russes. Moscou a donc dénoncé, aussi, la menace qui pèse sur la «souveraineté» de l'Ukraine, mais pas pour les mêmes raisons.
Les Russes appréhendent un rapprochement de l'Ukraine avec l'UE qui s'apparenterait à une annexion du pays par l'Occident.
L'arrivée au pouvoir à Kiev de dirigeants pro occidentaux va poser de sérieux
problèmes à Vladimir Poutine. Pour influer sur la politique de l'Ukraine, la Russie dispose de plusieurs moyens en raison des liens très forts entre les économies des deux pays. Moscou est le premier partenaire commercial de l'Ukraine, qui dépend presque totalement de la Russie pour les ressources énergétiques. Kiev devait 2,7 milliards de dollars à la Russie le mois dernier pour des livraisons de gaz.
Le commerce extérieur de l'Ukraine est tourné à près d'un quart vers la Russie.
Jusqu'en milieu de journée d'hier, le Kremlin n'avait toujours pas réagi
publiquement à la destitution du président Ianoukovitch et à l'arrivée au pouvoir en Ukraine de l'opposition. La seule réaction officielle est venue du ministre russe de l'Economie, Alexeï Oulioukaev, qui a menacé d'augmenter les droits de douane sur les produits en provenance d'Ukraine si Kiev se rapprochait de l'Union européenne. Quant au président Vladimir Poutine, son silence est lourd de sens. La perte de Ianoukovitch lui importe peu et, comme l'a montré le geste positif de la Russie sur la Syrie samedi au Conseil de sécurité, il est capable de séparer les dossiers. Mais la perte de l'Ukraine serait un coup très rude pour lui et pour les Russes, bombardés de
propagande sur les «fascistes» ukrainiens depuis trois mois. Au bout du compte, avec l'Ukraine les Russes ont été trop présents et les Occidentaux trop distants. Une distance qu'ils ne peuvent plus gardés.
L'Occident hésitant
Les Européens sont perplexes. Ils savent, pertinemment, qu'ils ne savent gérer que les révolutions à la polonaise. Des révolutions menées par des élites qui, somme toute, leur ressemblent. Ils sont beaucoup plus embarrassés avec les révolutions populaires. Les foules courageuses, à l'instar des Egyptiens et Tunisiens en 2011, leur font peur. La révolte ukrainienne, disent les analystes, a plus les allures de la place Tahrir, et Ioulia Timochenko, l'opposante libérée samedi, n'a rien en commun avec Havel ni Walesa. L'UE, qui a longtemps ignoré la crise ukrainienne de peur qu'elle ne lui explose à la figure, ne peut aujourd'hui se dérober à l'aide directement réclamée par l'Ukraine. Elle ne peut décevoir ces foules aspirant à des lendemains meilleures. Pour lui éviter la tentation de la politique du pire qui serait, par exemple, de fomenter la sécession de la Crimée, l'UE doit, d'urgence, adopter une vraie politique européenne à l'égard de la Russie qui préserve aussi les intérêts de la nouvelle Ukraine.
M. S.
La légitimité problématique des organes du pouvoir en Ukraine
La légitimité des organes du pouvoir en Ukraine, où le président Viktor Ianoukovitch a été destitué samedi et un président par intérim nommé en remplacement, suscite «de sérieux doutes», a estimé hier le Premier ministre russe, Dmitri Medvedev. Le Premier ministre russe a par ailleurs fustigé l'attitude des Occidentaux face au nouveau pouvoir, jugeant que le reconnaître était une «aberration». «Certains de nos partenaires occidentaux considèrent qu'il est légitime. Je ne sais pas quelle Constitution ils ont lue, mais il me semble que c'est une aberration de considérer comme légitime ce qui est en fait le résultat d'une révolte», a-t-il dit.
L'Union européenne, la Pologne, la France et l'Allemagne, ainsi que les Etats-Unis ont reconnu les décisions du Parlement ukrainien qui a destitué
M. Ianoukovitch et élu un Président par intérim.
Les déclarations de M. Medvedev sont la première réaction publique d'un dirigeant russe à l'arrivée au pouvoir de l'opposition.
Ianoukovitch recherché pour «meurtres de masse»
Les nouvelles autorités ukrainiennes ont lancé, hier, un mandat d'arrêt pour «meurtres de masse» contre le président déchu, Viktor Ianoukovitch, et réclamé 35 milliards de dollars d'aide, alors que la chef de la diplomatie européenne est attendue dans la journée à Kiev.
«Une enquête criminelle a été ouverte pour meurtres de masse de civils à l'encontre de Ianoukovitch et de plusieurs autres fonctionnaires. Un mandat d'arrêt a été lancé contre eux», a annoncé hier, le ministre de l'Intérieur par intérim, Arsen Avakov, sur son compte Facebook.
Destitué samedi par le Parlement, M. Ianoukovitch n'a pas donné signe de vie depuis et pourrait se cacher dans l'est du pays. Les violences au centre de Kiev ont fait 82 morts la semaine dernière.
L'UE temporise sur l'éventuelle signature d'un accord d'association avec Kiev
L'Union européenne a renvoyé, hier, l'éventuelle signature d'un accord de rapprochement avec l'Ukraine à la formation d'un gouvernement issu des élections anticipées du 25 mai, et rappelé que toute aide financière était conditionnée à la mise en oeuvre de réformes économiques. Le porte-parole de la Commission européenne, Olivier Bailly, s'est abstenu de prononcer le terme «d'accord d'association» utilisé jusque-là par les dirigeants européens. M. Bailly a également rappelé qu'un soutien financier et économique européen à l'Ukraine était conditionné à la mise en œuvre par ce pays de réformes économiques, que le FMI se tient prêt à dicter.


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