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Ressources humaines et spécialisation, talon d'Achille des organismes
La culture nécessite des compétences à tous les niveaux
Publié dans La Tribune le 05 - 03 - 2014


Nasser Hannachi
Jusqu'ici Constantine a fonctionné avec des moyens dérisoires dénués de la touche professionnelle en matière de gestion des offices culturels publics.
Du coup, les artistes découragés et marginalisés démissionnent faute d'une interface capable d'interagir avec eux. Aujourd'hui, on place tous les espoirs et on mise sur les futurs projets inscrits dans le cadre de la manifestation «Constantine, capitale de la culture arabe 2015» qui devraient redonner une autre vision aux activités artistiques et culturelles dans cette ville, nantie au fil des années par tant de festivals et d'évènements. Mais les nfrastructures auront également besoin d'une ressource humaine qualifiée pour focaliser les initiatives culturelles et éviter leur déperdition. En effet, la capitale de l'Est se prépare au méga événement. Elle a engagé un vaste chantier de réhabilitation et de nouvelles constructions d'infrastructures culturelles. Et les projets sont nombreux pour assurer une année de festivités grâce aux multiples plans engagés dans la Cité millénaire. Salle de spectacle à Zouaghi d'une capacité de 3 000 places moyennant un budget qui donne le tournis, réhabilitation et équipements des deux Palais de la culture Mohamed-El Aïd Khalifa et Malek-Haddad en chantier ouvert depuis près de deux mois et l'imminente restauration du Théâtre régional sont les plus importants chantiers engagés.
De l'avis de tous les acteurs culturels de la ville, c'est une aubaine et il faut l'exploiter au maximum pour faire gagner à cette ville des espaces à la dimension de ses programmes artistiques organisés annuellement. Car, au fil des années, la région aura consolidé son panorama artistique et culturel à la faveur de maintes manifestations culturelles, institutionnalisées et indépendantes, (on n'évoquera pas le baromètre d'audience plus ou moins faible et qui s'acquiert par d'autres mécanismes que la communication et la promotion). Jusqu'ici, la ville n'a pas connu une aire digne de ce nom pour l'évènementiel. Aucune scène ne répond aux normes d'acoustique, à l'exception du théâtre, héritage de l'ère coloniale, mais qui, en l'absence d'infrastructures idoines, a été surexploité pour ne pas compromettre les grands rendez-vous culturels et pénaliser les spectacles de bonne facture. Toutefois, le théâtre a fini par atteindre ses limites d'exploitation et des défectuosités ont commencé à apparaître ces dernières années, ce qui a nécessité sa fermeture pour lancer le chantier de restauration.
La salle Malek-Haddad et El Khalifa usées jusqu'à la corde, depuis
l'instauration du multipartisme, parce qu'accueillant tous les meetings politiques, devront aussi connaître un rajeunissement qui leur donnera une meilleure image, plus «artistique», avec de nouveaux équipements pour l'éclairage et la sonorisation.
En clair, le bricolage, appuyé par une gestion sans aucune spécialisation ni compétence au niveau des offices culturels locaux, aura perduré plusieurs années au point de faire ressembler des événements artistiques de dimension internationale à des petites fêtes de mauvais goût. Ces insuffisances ne devront pas cependant dissimuler l'absence d'initiative et de dispatching adéquat des plateaux pour une meilleure rotation des évènements. Les ressources humaines qualifiées ont toujours fait défaut dans la gérance des organismes culturels et édifices publics. L'engagement reste en deçà des aspirations. «On a toujours fonctionné avec des moyens basics notamment en matière de sonorisation. Heureusement que des entreprises privées viennent à la rescousse dans
certains spectacles pour un meilleur rendement», avoue un jeune artiste. Dès lors les opérateurs privés, en l'absence d'une formation in situ dans les salles
étatiques, tirent grand bénéfice de cette situation puisque la majorité des grandes manifestations sont subventionnées par le ministère de la Culture et que les organisateurs n'ont pas d'autre alternative que de recourir à leurs services.
Constantine sera nantie en infrastructures plus performantes et mieux équipées à l'horizon 2015. Ça, c'est quasi acquis avec tous les projets qui sont en cours. Mais les infrastructures seront-elles optimalisées, bien exploitées et
rentabilisées, au bénéfice de la culture et des artistes ? Ça, c'est moins sûr. À moins que la donne de restructuration et de réorganisation soit intégrée dans la future gestion des espaces que seront réceptionnées et qu'ils soient confiés à des responsables compétents et ayant le sens de l'entreprise et de l'initiative. C'est la condition sine qua none si on veut mettre fin au capharnaüm d'amateurisme ayant pénalisé tant de troupes et d'artistes, qui ont gelé leur prestation faute d'une prise en charge et d'espaces parce que les structures culturelles sont dirigées par des personnes qui confondent culture et intérêts, personnels ou partisans. Il ne fera aucun doute que le gâchis serait grand si aucune nouvelle feuille de route n'est élaborée avec clarté incitant les directeurs de la culture, des organismes et offices culturels à changer leur fusil d'épaule pour songer à l'acte culturel comme une activité à part entière rentable sur tous les plans, pédagogique et économique, pour la société et le pays. Un tel pari n'est cependant envisageable qu'avec la bonne «gouvernance», à tous les niveaux de responsabilité. La ressource humaine apte à gérer ces lieux générateurs d'art et de création est un vecteur porteur pour permettre à chaque initiative de trouver sa place sur la scène culturelle locale et atteindre son public.
Aujourd'hui, la concertation entre gestionnaires et artistes tourne autour du fameux cachet, reléguant au second plan l'essence des expressions. Les regards des artistes sont désormais tournés vers la date du 16 avril 2015, date à laquelle Constantine est attendue pour redonner sourire et espoir aux artistes appelés à s'exprimer dans des lieux idoines, voire dans leur environnement naturel, autrement dit une scène encadrée par des compétences et qui réponde aux normes internationales, aussi bien en termes de gestion et d'administration qu'en termes d'équipements. Il faut sortir du bricolage, improvisation et raccommodages. Il s'agit du devenir des arts et de la culture à Constantine, et en Algérie.
N. H.


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