Mohamed Rahmani Pendant 2 jours (mercredi et jeudi passés) près de 1 200 travailleurs du complexe sidérurgique ArcelorMittal-Algérie à El Hadjar (AMA), se sont rassemblés devant la direction générale et y ont tenu un sit-in qui a duré plusieurs heures. Menés par leur syndicat, ils étaient venus protester contre «les comportements et agissements de la direction des ressources humaines (DRH) qui n'a pas respecté les termes du pacte de stabilité sociale et la convention collective, exiger le départ de son directeur français Frédéric Bayle et la restructuration de la DRH», nous a confié le secrétaire général du syndicat d'entreprise, Daoud Kechichi. Dans un communiqué adressé à notre rédaction régionale, ce dernier rappelle que le syndicat a adressé des correspondances à la direction générale du complexe pour dénoncer ces comportements ainsi que les dépassements constatés, transmettre des dossiers de corruption où sont impliqués certains responsables qui veulent mener à la faillite l'usine mais que tout cela est resté lettre morte. «Ces personnes ont été promues à des postes supérieurs et ont bénéficié de primes et avantages alors que le travailleur qui contribue par ses efforts constants à l'essor du complexe est ignoré et ses droits spoliés», souligne le document. Plus loin le communiqué rapporte que la DRH a transgressé toutes les lois ainsi que les termes du pacte de stabilité pour appliquer un agenda visant la fermeture du complexe sidérurgique avec le plan Omega. Plan qui a permis la mise au chômage de 3 500 travailleurs depuis 2009 et qui compte fermer la zone chaude qui emploie 2 500 ouvriers. «Les travailleurs du complexe sont décidés à défendre le complexe pour déjouer ce complot et défendre leurs postes d'emploi», poursuit le document qui conclut en insistant sur le fait que la responsabilité dans tout ce qui arrivera sera portée par les responsables du complexe particulièrement par le Groupe Sider actionnaire majoritaire dans le complexe sidérurgique. Dans un autre écrit adressé à la direction générale et au conseil d'administration, le syndicat d'entreprise demande des explications aux responsables sur l'absence d'organigramme, de fiches de postes, des grilles de salaires, des primes de polyvalence et du comité de carrière. Sur les dossiers de corruption transmis à la direction, le syndicat s'interroge sur ces affaires qui n'ont pas été portées devant la justice pour conclure sur un questionnement concernant les prêts contractés auprès de la BEA, qui prend en charge les salaires des travailleurs mais quand il s'agit de recettes provenant de la vente de produits sidérurgiques celles-ci sont déposées à la Société Générale ou au niveau de City Bank. «Nous avons à maintes reprises averti la direction et les responsables des risques de troubles au niveau du complexe suite à ces comportements mais personne ne nous a écoutés, la balle est dans leur camp, c'est à eux de prendre les mesures qui s'imposent», nous a déclaré, hier, le secrétaire général du syndicat d'entreprise du complexe sidérurgique AMA. M. R.
