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L'Afrique conjugue la banque au féminin
Les banquiers s'étant rendus compte que prêter à des femmes pouvait être rentable
Publié dans La Tribune le 18 - 01 - 2009

«Nous n'attendons pas. Nous agissons», déclare Pilda Modjadji, membre fondatrice du Forum des agricultrices Pankop (Pankop Women Farmers Forum) de Mpumalanga en Afrique du Sud. «Il s'agit pour nous d'une affaire sérieuse», ajoutera-t-elle. Ce groupe, qui compte aujourd'hui 300 membres, a démarré sur le modeste projet de cultiver collectivement des arbres fruitiers et d'utiliser la récolte pour compléter le régime alimentaire des familles, leur fournir des revenus et payer les droits d'inscription à l'école pour les enfants. Mais ces femmes se sont rapidement rendues compte que le village n'offrait que de maigres perspectives d'emploi aux enfants ayant fini leurs études -ceux-ci quittaient le village pour la ville- et elles ont mis sur pied une petite usine de fruits et de légumes séchés.
Le projet était ambitieux et les femmes ont pensé que les prêts de microfinancement traditionnels -qui se montent habituellement à entre 20 et 300 dollars- seraient insuffisants. Pankop avait besoin de l'équivalent de 100 000 dollars. Elles ont obtenu cet argent auprès de banques commerciales locales grâce aux garanties de 70 000 dollars offertes par le fonds de garantie international Thembani, une société sud-africaine de l'organisation à but non lucratif américaine Shared Interest, et par l'organisme suisse «Recherches et applications de financements alternatifs au développement (RAFAD).
Avec ce premier prêt, les femmes de Mpumalanga ont transformé un ancien dortoir d'école en usine opérationnelle et créé 65 emplois jeunes. Grâce à un second emprunt de 120 00 dollars avalisé par Thembani, le nombre d'employés est passé à 200 personnes. Leur dernier emprunt se monte à environ 1 million de dollars, dont 800 000 sont garantis par Thembani. Ces fonds permettront de satisfaire aux normes sanitaires et de sécurité alimentaire de l'Union européenne et d'exporter leur production.
Une approche différente
Pankop est le nouveau visage de la microfinance africaine. Traditionnellement, les organismes de microfinance ont souvent été des organismes à but non lucratif dépendant fortement de bailleurs de fonds et n'accordant que des prêts modestes. Mais des fonds
d'investissement privés et des organismes philanthropiques permettent aujourd'hui d'offrir des prêts de montants plus élevés en cautionnant les prêts des banques commerciales locales. Depuis sa création en 1994, Shared Interest a accordé des garanties de plus de 13 millions de dollars et encouragé les banques, les communautés de communes et les entreprises privées d'Afrique du Sud à débourser environ 100 millions de dollars en prêts. Ces prêts ont bénéficié à plus de 1 million de Sud-Africains et de Sud-Africaines aux revenus modestes. Trois quarts de ces bénéficiaires sont des femmes. Donna Katzin, présidente de Shared Interest, a déclaré à Afrique Renouveau que son groupe ne se contente pas de faciliter l'accès au crédit. «Thembani choisit des projets et des partenaires, les aide à mettre au point des projets commerciaux et des plans d'affaires susceptibles d'attirer un financement bancaire et les met en contact avec les banques qui peuvent leur ouvrir le crédit nécessaire», explique la présidente.
Changement d'échelle
Selon la Société financière internationale (SFI), les femmes sont propriétaires d'environ 48% de toutes les entreprises africaines. Mais elles éprouvent des difficultés à obtenir un accès au crédit. Des organisations non gouvernementales ne sont pas les seules à utiliser une offre de garanties pour faciliter cet accès. L'Organisation internationale du travail (OIT) et la Banque africaine de développement (BAD) ont créé conjointement un programme de garantie de 10 millions de dollars baptisé «Outil d'évaluation des entreprises féminines à fort potentiel de croissance» (GOWE) géré par la BAD et la SFI. Ce programme a pour but d'aider d'ici à 2011 environ 400 femmes entrepreneurs de toute l'Afrique à obtenir l'accès au crédit. Les candidates à l'emprunt doivent pour se qualifier gérer une entreprise qui existe depuis au moins deux ans et qui possède un bon potentiel de croissance. Les candidates retenues peuvent alors emprunter entre 20 000 et 400 000 dollars, mais doivent apporter elles-mêmes une contribution de 20% aux coûts de cette expansion.
Selon Mary Njoroge, la responsable des opérations de la SFI, «en se concentrant sur les petites et moyennes entreprises [PME] déjà établies qui recherchent des moyens d'expansion», l'organisme espère pouvoir «accroître la proportion d'entreprises féminines qui parviennent effectivement à passer à l'échelle de la moyenne et de la grande entreprise».
Des prêts pour assurer le succès
Au Kenya, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) a formé un partenariat avec Equity Bank -un organisme de microfinance qui s'est transformé en banque commerciale- afin de mettre sur pied un fonds de 81 millions de dollars destiné à offrir des prêts exclusivement aux femmes. «Nous appelons ces prêts ‘'fanikisha'' [assurer le succès] et ils constituent à ce jour l'un de nos produits les plus réussis», déclare à Afrique Renouveau James Mwangi, directeur général d'Equity Bank. «54% des clients de notre banque sont des femmes et elles ont la meilleure réputation en ce qui concerne le remboursement des emprunts», ajoute-t-il.
En 1981, un groupe de femmes s'est réuni pour former la Fiducie financière des femmes du Kenya (Kenya Women Finance Trust -KWFT), un organisme de microfinance pour le prêt aux femmes. A ses débuts, KWFT faisait appel à des fonds limités de bailleurs de fonds et à des emprunts auprès des banques commerciales. Ces derniers comportaient fréquemment des taux d'intérêt élevés que KWFT répercutait sur ses clientes. Jennifer Riria, directrice générale de KWFT, explique que l'organisme a dû faire face à de nombreuses défaillances et s'est lourdement endetté.
Mais comme les banques commerciales se sont rendues compte que prêter à des femmes pouvait être rentable, les prêts accordés à des organismes comme KWFT sont devenus moins coûteux, leur permettant d'offrir des taux d'intérêt moins élevés et d'élargir leur rayon d'action. Aujourd'hui, KWFT est le plus important organisme de microfinance pour les femmes en Afrique de l'Est et en Afrique centrale.
M. K.
In Afrique Renouveau, une publication de l'ONU


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