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Comme d'habitude le pape dénonce la guerre des siens dans l'abstrait
La routine des commémorations dogmatiques
Publié dans La Tribune le 14 - 09 - 2014

Le pape François s'est rendu, hier, dans le nord-est italien, en province de Vénétie, dans la cérémonie de commémoration du début de la Première Guerre mondiale, et déclare que les guerres relèvent de la folie. Le souverain pontife a ouvert la cérémonie à la grande nécropole de Redipuglia, la plus vaste d'Italie, dans laquelle sont ensevelis les restes de 100 000 soldats terrassés durant cette guerre. Les cardinaux
Christoph Schönborn archevêque de Vienne et Josip Bozanic, archevêque de Zagreb ainsi que de nombreux évêques autrichiens, croates, slovènes et hongrois, ont assisté à cette fête de recueillement. Il a déclaré : «La guerre détruit, la guerre défigure tout, même le lien entre frères. La guerre est folle, son plan de développement est la destruction», en ajoutant que les conflits naissent à partir des intérêts économiques, de l'industrie de l'armement et de l'indifférence des gens. «La cupidité, l'intolérance, l'ambition du pouvoir...sont des motifs qui poussent à décider de faire la guerre, et ces motifs sont souvent motivés par une idéologie.»
Jorge Mario Bergoglio, âgé de soixante-dix-huit ans, d'origine piémontaise par son père immigré en Argentine durant la terrible période de récession de 1929, est le premier pape non européen depuis le Syrien Grégoire III au huitième siècle, premier du continent américain il est aussi le premier à s'attribuer le nom de François, par référence à l'engagement de Saint François d'Assise dans la lutte pour défendre les pauvres, promouvoir la paix et installer le respect de toute la Création. Des paroles qui honorent son illustrissime ministère, rendre hommage de dignité à «toutes ces personnes, dont les restes reposent ici et qui avaient leurs projets, leurs rêves, mais leurs vies ont été brisées». Oui. Mais ce discours, émanant du prélat suprême qu'il est, est un discours qui ne sort des paradigmes de la rédemption occidentale basée sur la criminalisation de l'abstrait, malgré la mise en évidence des rapports de causalité ayant conduit et conduisent toujours les volontés bellicistes, la fabrication des armes, les intérêts économiques, l'ambition pour le pouvoir, les motivations idéologiques, et caetera.
Les guerres des riches et les autres
Le pape cite les malheurs de cette guerre racontés par son grand-père paternel, et l'on comprend, dans cette cérémonie, que c'est l'homme du commun des mortels qui parle. Que tout homme de son âge, ayant entendu de poignants témoignages, ne manque pas d'émotion en rapportant. Seulement, c'est en tant que «commandeur» de la conscience de plus d'un milliard de catholiques répartis dans le monde qui parle, dans un monde de plus de 2 milliards de chrétiens, dont quelque 800 millions de protestants, avec la plus grande majorité située aux Etats-Unis, la plus grande puissance économique et militaire de la planète – l'Europe en tant qu'organisation alliée économiquement et politique est considérée comme la plus grande force économique devant les USA, mais qui comporte en son sein
l'Allemagne, les pays scandinaves et la Grande-Bretagne, protestants, presque au même titre que les grands alliés outre-Atlantique, qui ne reconnaissent pas l'autorité du pape. D'un côté, pour dire que le souverain pontife ne possède quasiment aucune aura spirituelle sur les plus puissants de ce monde.
D'un autre, il y a cette rengaine dogmatique de commémorer – et c'est normal chaque monde célèbre sur ce qui lui tient à cœur et entretient sa conscience – les guerres «classiques», les guerres des riches entre eux. La Première, la Seconde ou celle (la troisième) qu'il dit qu'elle est en train de s'éviter de justesse. Le pape François ne représente dans les faits que quelques nations puissantes en Europe (la France, l'Italie, l'Espagne et le Portugal), qui ne font pas le poids dans les relations de stratégie et d'hégémonie réelles sur la surface de la terre, avec le reste des pays du Tiers-monde, en Afrique et en Amérique latine. Et donc lorsqu'il dit la guerre est une folie parce qu'elle est le résultat de désidérata des producteurs d'armes, des intérêts économiques, de la lutte pour le pouvoir et les privilèges des idéologies, on ne sait s'il vise les protestants qui, dans la réalité, contrôlent une bonne partie de tout cela – les Russes, les Chinois et l'Inde, n'ont rien à faire avec les préceptes du Vatican.
On commémore les guerres qui ont redistribué la géographie politique et économique de la planète, mais on fait le silence sur toutes les autres qui sont venues après et qui ont fait autant sinon plus que celles de 14/18 et 39/45. On ne s'arrête pas solennellement devant la guerre du Vietnam, laissée aux soins d'Hollywood pour traiter du traumatisme psychologique des Marines, ni de la Guerre d'Algérie, attribuée aux livres d'essais historiques, qui tentent de sérier dans les nostalgies pour apaiser les douleurs sur un paradis perdu, un éden sur le dos d'une nation qui a été martyrisée dans sa chair et dans son esprit pendant plus d'un siècle. Enfin le pape fait ce qu'il peut – se sachant qu'il ne peut que peu.
N. B.


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