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Comment écrire l'histoire
Révolution de Novembre 1954
Publié dans La Tribune le 03 - 11 - 2014

Les recherches universitaires sur la guerre de libération nationale sont considérées comme des références documentaires importantes contribuant à l'écriture de l'histoire de l'une des plus grandes révolutions du 20e siècle, en dépit des difficultés d'accéder aux archives, surtout celles se trouvant en France ou dans d'autres pays. Toute une problématique, à l'évidence.
À Oran, des chercheurs sur l'histoire de l'Algérie, interrogés par l'APS, ont été unanimes à estimer que «les recherches universitaires sur les résistances populaires, le mouvement nationaliste et les différentes étapes de la Guerre de libération nationale sont de la matière favorisant l'écriture de l'histoire révolutionnaire de l'Algérie».
Dans ce cadre, des laboratoires de recherches sur l'histoire de l'Algérie et de la révolution algérienne en particulier, jouent un grand rôle dans l'écriture de l'histoire nationale, en mettant en exergue sa grandeur à travers l'élaboration d'études académiques, de recherches et de publications sur la révolution.
L'université d'Oran compte trois laboratoires spécialisés dans les recherches en histoire dédiés respectivement à «L'Histoire de l'Algérie», «les Traductions et sources», et «la Conception de modèles d'information en histoire, sociologie, politique et économie», outre le laboratoire «Histoire et mémoire» du Crasc qui contribue, de son côté, à la production de publications sur ce sujet et à l'organisation de rencontres lors de différentes occasions en vue d'enrichir le débat sur l'histoire de la révolution.
Dans ce contexte, le chercheur Amar Mohand Ameur, affilié au Crasc a relevé qu' «un grand travail est mené par le centre alors que le nombre d'historiens est réduit, surtout ceux spécialisés dans l'époque coloniale, et nous ne pouvons pas produire sans historiens». Et d'ajouter : «En plus des thèses de magister et de doctorat sur la révolution algérienne et ses pionniers et la réalisation de
plusieurs recherches sur des personnalités militantes méconnues, l'université conduit toujours des recherches dans ce domaine. Mais ceci nécessite la collaboration des différents ministères dont celui des moudjahidine et celui de la culture», a souligné le chef du laboratoire de recherches en histoire de l'université d'Oran.
Une préoccupation majeure : l'accès à l'archive
Le nombre réduit des sources historiques, notamment les archives, reste la préoccupation majeure des chercheurs algériens spécialisés dans l'écriture de l'histoire de la Guerre de libération, en particulier des étudiants chercheurs qui n'ont pas les moyens financiers adéquats pour aller en France pour accéder aux documents historiques. Ceci rend incertaines, voire incomplètes, les recherches universitaires ayant trait à l'histoire de la révolution, et sont, donc, confrontées aux critiques sur les plans du contenu, de la méthodologie et du traitement.
Dans ce cadre, le professeur Rabah Lounici, chercheur en histoire à l'université d'Oran, a indiqué que «plusieurs recherches sur la résistance populaire, le mouvement nationaliste et la révolution algérienne existent mais restent insuffisantes, car la plupart des documents sont restés en France. Quand on peut accéder à leurs contenus, il faut les diagnostiquer, les vérifier et les critiquer, car il y a manipulation de ces documents par les Français», indique-t-il.
Pour sa part, le chercheur Amar Mohand Ameur a indiqué que «l'archive est une question épineuse et n'a pas été réglée à ce jour. Sans archives, il n'y aura pas de progression dans l'écriture de l'histoire ou dans la recherche sur l'histoire de la révolution algérienne. Et sans documents officiels, un chercheur ne peut présenter une recherche académique scientifique digne de ce nom».
Pour développer la recherche dans le domaine de l'histoire de la révolution algérienne, «il faut obtenir des copies ou des photos des Archives nationales ou de la France ou même des archives de certains pays amis qui ont soutenu la révolution algérienne, et ce pour la réalisation d'une recherche scientifique objective basée sur des opinions et des avis différents», a soutenu le Pr Boukhalfa Nour el-Houda du département d'histoire de l'université d'Oran.
Par ailleurs, plusieurs étudiants chercheurs souffrent du manque des archives auprès du centre national d'archives. «Celles-ci sont, pourtant, le point essentiel de l'écriture de l'histoire de la glorieuse révolution algérienne», a souligné, pour sa part, l'universitaire Boubaya Abdelkader.
Comment développer les recherches ?
Nul ne peut ignorer qu'après 1988, il y a eu un nombre croissant des témoignages des moudjahidine, en plus des publications de mémoires de personnalités nationales ayant milité durant la période coloniale.
«Ceci a constitué pour les chercheurs une bouffée d'oxygène pour la conduite de leurs recherches dans différentes étapes de la guerre de libération en tant que sources complémentaires aux documents officiels. L'étudiant ne peut effectuer des recherches dans l'histoire de la révolution algérienne sans avoir recours aux témoignages et à la mémoire qui restent, néanmoins, faibles, en raison de la nature du moudjahid, élevé dès son jeune âge au secret, depuis le PPA, puis durant la Guerre de libération», a souligné le professeur Lounici,
Dans ce sens, il a ajouté que «même si le moudjahid dit ou écrit, il a des réserves concernant ce qu'il dit. C'est comme s'il vivait toujours sous le joug colonial. Il a le sentiment de dévoiler un secret qu'il n'a pas le droit de divulguer. Ceci est du à la nature secrète de certains faits et évènements».
Des chercheurs sur cette période de l'histoire nationale estiment que le développement de la recherche dans ce domaine nécessite une formation particulière des étudiants chercheurs. Ces derniers doivent, notamment, maitriser la langue française, car la plupart des sources (archives) et mémoires sont rédigées dans la langue du colonisateur.
«Le faible nombre de recherches académiques, le désintéressement des étudiants pour la recherche dans l'histoire de la révolution sont dus principalement à l'ignorance du chercheur de la langue française, des mathématiques et de la philosophie. La recherche en histoire repose sur deux critères : la logique et l'esprit critique, afin de ne pas tomber dans le piège de la manipulation des archives», a souligné le professeur Rabah Lounici.
Les étudiants chercheurs doivent aussi maîtriser les méthodologies récentes dans l'écriture de l'histoire nées en Europe, car la réalisation de recherches sur l'histoire de la révolution algérienne avec une méthodologie traditionnelle repose sur la disponibilité des documents.
Le professeur Amar Mohand Ameur a affirmé, de son côté, que «le nombre dérisoire de chercheurs en histoire de la révolution algérienne ne peut accomplir des miracles, car l'histoire n'est pas une marchandise mais un travail académique». APS


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