Le secteur du tourisme et de l'artisanat est pourvoyeur de richesse. Il emploie plus d'un million de travailleurs et il est prometteur surtout depuis l'adoption du Schéma de développement du tourisme (Sdat) en 2008 qui a permis l'accompagnement des investisseurs et leur incitation à mettre des investissements qui puissent répondre à la demande nationale, notamment en matière d'hébergement où un déficit criard est relevé. Invitée au Forum d'El Moudjahid, la ministre du Tourisme et de l'Artisanat Mme Nouria Yamina Zerhouni a déclaré que 847 projets sont acceptés par son département d'une capacité de 103 811 lits dont 589 hôtels urbains, 142 balnéaires, 21 climatiques... Le nombre d'emplois qui seront crées dans ce cadre là est de 43 982 postes. Le coût global de tous ces projets est de 355,396 milliards de dinars. Le nombre de projets qui sont en cours de réalisation est de 394 dont 30 seront réceptionnés d'ici la fin de l'année avec une capacité de 546 000 lits qui viendront en supplément des 99 000 lits composant actuellement le parc hôtelier national. Un parc dont la majorité des infrastructures relevant de l'Etat sont vétustes et ont besoin d'un lifting. D'où le programme de rénovation annoncé en 2008. Il concerne 67 unités hôtelières gérées par les SGP Gestour et dont une enveloppe de 70 milliards de dinars a été réservée, rappelle l'invitée du Forum. Au jour d'aujourd'hui 10 unités ont vu leurs travaux de réfection achevés fera savoir la ministre précisant que «le parc hôtelier relevant de l'Etat représente seulement 20% de ce qui existe». Interrogée sur les Zones d'expansion touristiques (ZET), Mme Zerhouni fera savoir que beaucoup de problèmes se posent à ce projet. D'abord sur un nombre de 205 ZET sur l'ensemble du territoire national dont 160 au niveau du littoral, seules 15 d'entres elles disposent de schémas d'aménagement en bonne et du forme et prête à recevoir les investissements. Les travaux ont commencé au niveau des ZET de Chtaïbi à Annaba et celle de Chlef. Prochainement seront également lancés les travaux de la ZET de Mostaganem. Le reste des ZET connaissent des difficultés et beaucoup ont été squattées ou encore détournées pour d'autres projets de logements ou autres. Le ministère du Tourisme fait le nécessaire pour régler ces problèmes et accompagner les investisseurs. À la question récurrente pourquoi tout ce retard dans le développement du secteur du tourisme en Algérie, l'hôte d'El Moudjahid explique que les différentes crises connues par l'Algérie à savoir 10 ans de terrorisme et la crise économique de 1986 sont à l'origine de cette situation. Ceci étant, poursuit-elle, l'Etat n'a ménagé aucun effort pour l'organiser. La priorité avait été donnée à la mise en place de la réglementation du secteur et au foncier touristique, souligne encore Mme Zerhouni ajoutant que depuis l'adoption de la politique de développement en 2008 le secteur connaît une grande dynamique sur tous les plans. Pour ce qui est des problèmes sécuritaires dans les pays voisins et leur impact sur le tourisme saharien, la première responsable du secteur a reconnu que toute dégradation au plan sécuritaire peut impacter négativement le tourisme mais qu'elle ne dispose pas pour le moment de chiffres à communiquer. «Les chiffres seront rendus publics une fois la saison touristique au sud achevée», a-t-elle dit. Le nombre de touristes qui ont séjourné en Algérie en 2013 est de 2,7 millions dont 9 000 étrangers. Le reste représente les Algériens résidents à l'étranger. Le nombre des Algériens qui ont passé leurs vacances à l'étranger pour cette même période est de 2 millions, et ceci est du au manque d'infrastructures hôtelières en Algérie, soutient la ministre. Sur le mauvais accueil réservé à la clientèle dans certains hôtels, la ministre, et en reconnaissant les faits, dira qu'elle a donné orientation, lors de sa visite à l'institut de formation de Boussaâda, d'introduire un module sur le comportement à observer devant les touristes. B. A.
