Malik Boumati Les vacances scolaires hivernales sont déjà là et les enfants sont contents de se reposer un peu loin de la pression des études. Peu importe comment ils passeront leur quinzaine, tant qu'elle les extirpera des habitudes scolaires. Les écoliers n'y pensent pas mais leurs parents si. Eux qui travaillent, doivent trouver un moyen de faire garder leurs enfants pendant leurs vacances et ce n'est pas toujours évident quand les grands-parents sont incapables, pour une raison ou une autre, de prendre le relais. Dans la wilaya de Tizi Ouzou, il existe deux réalités. Celle du chef-lieu de wilaya et certains grands centres urbains et celle des villages et des petites localités. Cet aspect peut être vu également sous deux autres angles : celui des parents d'élèves vivant seuls et ceux partageant le toit avec leurs vieux parents. Dans de nombreux villages de la wilaya, la grand-mère continue à faire le baby-sitting pour ses petits-enfants quand, bien entendu, la maman travaille à l'extérieur au même titre que le papa. Cela est évident quand la cellule familiale n'a pas éclaté et que les pères de famille continuent à vivre au domicile de leurs parents même après leur mariage. C'est encore une réalité dans beaucoup de contrées de la wilaya où le logement n'est pas encore accessible pour tout le monde. Mais dans ces régions, particulièrement défavorisées, même les couples vivant seuls avec leurs enfants font appel aux grands-parents (paternels et même maternels, selon l'éloignement des domiciles) durant les vacances scolaires, puisqu'ils n'ont pas les moyens de s'offrir les services d'une nourrice ou d'un établissement «spécialisé» comme les crèches. D'ailleurs, c'est le cas aussi pendant l'année scolaire, puisque les enfants vont chez leurs grands-parents lorsqu'ils quittent l'établissement scolaire après les cours, en attendant qu'ils soient récupérés par leurs parents en fin d'après-midi. Mais si cette catégorie de parents n'a pas de problèmes particuliers avec la prise en charge des enfants scolarisés durant les vacances scolaires, ce n'est pas le cas pour tous les parents qui doivent à chaque fois chercher des solutions à cette problématique. Si l'on exclut les couples d'enseignants et les familles dont la maman est enseignante qui se trouvent en vacances au même temps que leurs enfants, les autres parents d'élèves qui travaillent à deux dans la famille sont contraints de faire des pieds et des mains pour trouver une solution à leur situation. Et ils sont nombreux, particulièrement au niveau du chef-lieu de wilaya, les couples dont les choix pour la prise en charge de leurs enfants scolarisés pendant leurs vacances sont limités. Ils ont en effet le choix entre des crèches qui proposent de garder les enfants scolarisés mais aussi des nourrices qui accueillent informellement des enfants pour se faire un peu d'argent. Mais le nombre de crèches et de nourrices est trop limité pour prendre en charge tous les enfants dont les parents n'ont pas droit à un congé pendant ces vacances hivernales. Alors ils se débrouillent comme ils peuvent, notamment ceux qui ont la possibilité de prendre leurs enfants à leurs lieux de travail. Certains couples le font à tour de rôle quand c'est possible, alors que d'autres prennent carrément un congé pour s'occuper des enfants à la maison. Parce que dans la ville des genêts et dans certaines grandes villes de la wilaya de Tizi Ouzou, le domicile des grands-parents est trop loin pour que la grand-mère s'occupe des petits bambins de son fils. Sauf dans le cas où le couple décide d'envoyer ses enfants au domicile des grands-parents où ils crècheront pendant quinze longs jours. Certains parents consentent ce sacrifice quand ils n'ont pas d'autre choix devant eux. M. B.
