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Dur, dur d'être... bébé en Algérie
GARDERIES, CRÈCHES, NOURRICES...
Publié dans L'Expression le 10 - 10 - 2013


Garder un enfant, c'est tout un métier
L'Etat ferme l'oeil sur cette activité «hors la loi» et généralisée touchant toute une frange de la population. Sommes-nous dans le cas de «non-assistance à enfance en danger»?
«Maman! Qui est cette femme qui me garde?», «Où vas-tu m'emmener ce matin?», «Et quand tu n'étais pas là, «sais-tu ce que j'ai mangé, si j'ai aimé. Avais-je froid ou trop chaud?», «Quand reviens-tu me chercher, maman?». Vous avez un ou plusieurs enfants en bas âge, vous travaillez, vous, et votre conjoint. Qu'adviennent ces enfants de couples qui travaillent? Où sont-ils gardés et dans quelles conditions le sont-ils? Combien ça coûte? Il s'agit là de questions qui inquiètent à plus d'un titre la plupart des couples algériens.
De témoignage en témoignage, nous avons tenté de faire le tour de la question. Suivez-nous à travers les bouleversantes paroles livrées dans le tas par des mamans et des papas qui ont accepté de s'exprimer... Avant la fin du congé de maternité de sa femme, Zivrah a commencé à chercher une nourrice à côté de chez lui. «C'est une véritable galère. Car il fallait trouver une nourrice dans le même quartier qui doit prendre soin de la petite Sérine qui ne garde pas plusieurs enfants à la fois et accepte un enfant de six mois, ç'est-à-dire un nourrisson, enfin, qui ne soit pas trop exigeante sur le plan financier», raconte-t-il. Ce n'était pas évident de trouver satisfaction à tous ces préalables. Ensuite, «il y a la douleur interne surtout durant les premières semaines. Offrir comme ça son enfant à une personne qu'on ne connaît pas, suppose des risques énormes, surtout qu'il n' y a absolument aucune assurance pour l'enfant», poursuit-il. Pour tous les parents que nous avons interrogés, le plus important est de savoir à qui confier son enfant. «J'ai deux enfants.
La garde d'enfants à domicile
Le petit est gardé par une dame, une connaissance de ma femme. Il est bien gardé», témoigne Farid, 35 ans, fonctionnaire. Il ne se fait aucun souci. «La femme qui garde mon enfant le traite comme son propre enfant», dit-il avant d'avouer qu'il y a toujours au fond «cette inquiétude des parents de savoir s'il est bien traité, bien gardé, s'il mange bien». Pis encore, pour Farid, «on se demande surtout si on ne le laisse pas sortir dehors avec tout ce qui se passe comme enlèvement d'enfants». Garder un enfant, c'est tout un métier! Garder un enfant, ce n'est surtout pas un jeu! Le gardiennage d'enfants, dans les pays qui se respectent, est régi par des lois! Cette activité est censée être contrôlée par l'Etat. Et dans notre pays? C'est une activité qui s'ajoute au monde de l'informel.
Le gardiennage d'enfants est un métier qui consiste à s'occuper des enfants à domicile et de veiller à leur bien-être, à leur alimentation et leur hygiène, à leur sécurité...
Il est bien sûr utile d'organiser des jeux et des activités pour l'éveil de l'enfant. Le fait d'aimer les enfants ne suffit pas, il faut être compétent. Si l'enfant est en bas âge, la garde d'enfants à domicile exerce le même travail qu'une assistante maternelle. Si l'enfant est scolarisé, elle peut être amenée à le récupérer à la sortie de l'école, le faire déjeuner ou goûter.
10.000 DA par enfant
L'assistante maternelle doit surveiller son travail scolaire et l'aider si nécessaire, lui faire prendre le bain, le faire dîner... etc. Chez nous, la situation est dramatique pour les parents qui travaillent. «C'est le risque à prendre et le prix à payer. Finalement tout reste à faire dans ce pays», regrettent les parents.
Plus grave encore, selon Lyès, un jeune père d'une enfant de trois ans: «Les enfants sont traités en fonction du statut social de leurs parents, que ce soit dans les crèches privées ou publiques.»
Sinon, pour les prix dans les crèches publiques: «Il y a ceux de la Cnas, 2 000 DA/mois, ceux de la chaîne Presco qui est sous tutelle de la wilaya d'Alger à 5000 DA/mois. Chez les privés, cela va de 7500 à 15.000 DA par enfant, bien sûr», fait savoir Lyès. L'année dernière, «mes enfants étaient chez un privé. Je payais 10.000 DA par enfant. Cette année, je les ai placés dans une crèche de Presco. Je m'inquiète bien sûr. Je ne sais pas s'ils sont aussi bien traités qu'en ma présence, quand je les amène le matin ou quand je les récupère le soir, que quand ils sont seuls avec leurs éducatrices».
Les témoignages se succèdent et se ressemblent tous. L'inquiétude hante la quasi-totalité des parents que nous avons interrogés.
Pour Rabah, dont la conjointe travaille au sein de la Radio nationale, son enfant est placé à la crèche de cet établissement: «J'ignore en effet dans quelles conditions il est gardé, mais disons qu'il a été placé dans une bonne crèche, où il est nourri, entretenu, et où il paye 6500 DA/mois.» Le chagrin des parents est terriblement visible à chaque fois qu'on les interroge.
Ghania, 40 ans, travaille ainsi que son époux. Elle raconte. «J'ai des enfants en bas âge et comme on travaille tous les deux, mon mari et moi, donc il faut une nourrice. Une nourrice qui accepte d'accompagner les enfants à l'école et les récupérer à 12h pour leur donner à manger... etc.» Ghania dit ne savoir pas trop quoi dire! «Généralement, les nourrices demandent une certaine somme d'argent qui est d'environ 4000 et 5000 DA/mois.
Les parents, pour assurer la sécurité de leurs enfants, acceptent parce qu'ils n'ont pas le choix. Si tu as deux ou trois gosses, donc le prix est multiplié par deux ou trois.» Pour elle, c'est aussi une «mode», «c'est tout le monde qui le fait. Il y a des nourrices qui ont 35 enfants et d'autres qui ont jusqu'à 50 enfants dans un F3!», s'indigne-t-elle.
Pour Karim, «il a fallu d'abord se poser des questions aussi stressantes les unes que les autres. Puis, il a fallu galérer pour trouver une nourrice. Car il faut d'abord s'assurer, quand il s'agit de confier le bébé à un particulier, que les conditions de la garde sont bonnes. Il faut chercher dans les environs du lieu de l'habitation»...
Céder son enfant pour... élevage
Dans les pays où ce type d'activité est contrôlée par l'Etat car il y va de la sécurité des enfants et de leur avenir, les parents qui souhaitent faire garder leur enfant ne peuvent s'adresser qu'à une assistante maternelle agréée.
Cette dernière doit répondre à des conditions d'accueil. Un contrat de travail doit être conclu entre le parent employeur et l'assistante maternelle. Dans notre pays, il faut juste trouver une femme, de préférence une voisine, payer le prix fixé dans sa cage d'escalier et céder son enfant pour... élevage.
L'Etat ferme l'oeil sur cette activité «hors la loi» et généralisée touchant tout un peuple. Le mot le moins osé que l'on puisse lâcher: «L'Etat algérien est carrément dans la non-assistance à enfance en danger.»


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