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Le regard exact de René Vautier
Arret sur image
Publié dans La Tribune le 08 - 01 - 2015

Aussi longtemps que les hommes agréent à la sacralisation de l'art, le monde ne s'arrêtera jamais d'espérer. De penser les devenirs dans les termes de la victoire sur le mal, sur la déchéance et la résignation. S'il s'agit de considérer les vertus dans les arts, on n'osera risquer de ne pas avouer que celle qui caractérise la bonté en est la plus appropriée. Elle demeure la faculté essentielle dans l'art cinématographique, son prodige. Les cinéastes sont les êtres de la bonté, dans le
principe d'inviter le prochain à se regarder en train de lutter pour les plus grandes parcelles de décence et de liberté. Mais parmi eux, depuis la naissance de la caméra, René Vautier demeure l'un des plus généreux. Des plus braves, lorsqu'il montre le pouvoir des hommes qui commandent renier les droits légitimes des individus et des groupes.
René Vautier est une légende, parce qu'il n'en raconte pas. Sa légende est dans le déroulement de la pellicule qui raconte le face-à-face de
l'offense contre la résistance. La confrontation de l'image faisant le voyage intrépide sur les défis contre les conditions de l'asservissement et de l'humiliation. Rien ne destinait le petit René à «cela», dans une Bretagne allègre, alors, calfeutrée dans une France croquant à belles dents son
triomphe sur les Allemands. Il vivait dans une famille de travailleurs ordinaires -le père ouvrier et la mère enseignante à l'école. Il va ensuite au lycée comme tous ses camarades du Finistère pour apprendre les humanités de base jusqu'au retour des voisins teutons. Tout juste adolescent, il
n'hésite pas à joindre la résistance -dans les
fractions communistes- contre l'ennemi nazi. Il est cité à l'Ordre de la Nation par de Gaulle en
personne, en 1944. Mais auparavant, après avoir été tenu de faire usage d'une grenade d'assaut, il s'est fait la promesse solennelle de ne plus jamais se servir d'une arme.
Ce serment profilait certainement dans sa
conscience profonde que son arme à lui sera
d'une tout autre nature. Pacifique, mais aussi
irrévocable. Il intègre le prestigieux Idhec et en sort étoffé du diplôme de réalisateur. A la suite de quoi il ne tarde pas à entamer sa carrière avec le film Afrique 50. Qui va aussitôt ancrer sa destinée artistique dans la théorie et la pratique du
«terriblement juste». L'idée originale du film était basée sur une instruction «nationale» chargeant le cinéaste de mettre en exergue la «mission
éducative» de la France dans ses colonies
africaines. Mais le jeune réalisateur, à peine âgé de vingt-et-un ans, va prendre les commanditaires à contre-pied en optant pour la réalité sur le
terrain : décrire le colonialisme dans ses facettes les plus ahurissantes. Le film, est interdit de
parution et l'auteur est condamné à une peine de prison d'une année.
Mais sa façon d'imaginer son art va se
transcender en accédant dans les rangs de l'ALN. Il filme l'Algérie en guerre et signe sa seconde œuvre Algérie en flammes, retraçant les péripéties à feu et à sang dans les Aurès-Nemamcha. C'est un traître pour une certaine France et un héros authentique pour les Algériens. A l'indépendance, il enseigne le cinéma aux jeunes cinéphiles, avant de regagner sa Bretagne. Mais une dizaine
d'années plus tard, il revient à la charge en
réalisant son film le plus accompli, Avoir 20 ans dans les Aurès, qui reçoit le prix de la Critique internationale au Festival de Cannes 72. «Lorsque je tournais aux côtés des Algériens, je me suis rendu compte que l'armée française était dans la même situation que l'armée allemande luttant contre les résistants en France», dit-il dans un entretien avec un critique cinéma. Et tout est dit, car c'est
dans cette mentalité là qu'il faut mettre sa
conscience lorsqu'on veut faire un film sur
l'histoire d'une guerre contre le joug. Quelle qu'en soit sa nature. L'injustice dans l'horreur.
N. B.


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