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Derrière l'indignation des faibles, la raison des plus forts
Le péril de la raison dans les idéologies autour du culte
Publié dans La Tribune le 11 - 01 - 2015

Il n'y a aucun doute que l'islam a vraiment mal dans sa peau. Mais les musulmans surtout. Dans leurs pays respectifs et ailleurs dans les diverses contrées de la planète, lorsqu'ils sont obligés d'y vivre. De tous les dogmes
religieux, il demeure le seul qui sert de carapace idéologique dans le modèle de gouvernance chez certains pays. Où les préceptes contenus dans les écritures saintes tentent de se confondre dans les textes officiels par lesquels se réalise l'exercice de l'Etat. Parmi les pays dits «arabes» de l'Asie et de l'Afrique et qui constituent une Ligue, il n'y a que les monarchies du Golfe qui semblent ne pas rencontrer de problèmes particuliers par rapport aux pratiques du pouvoir et de la religion. L'Arabie saoudite sort du lot du fait qu'elle est la «gardienne» des Lieux Saints et qu'elle détient les richesses inestimables du pétrole. On dit qu'elle possède suffisamment de ressort financier, lié dans les plus grands circuits capitalistiques et commerciaux avec le monde occidental, qu'elle est capable non seulement de se protéger contre les menaces fondamentalistes sérieuses mais de réussir aussi à
imposer ses façons propres de considérer l'islam, dans la pensée et dans l'action.
Les discours qui s'occupent de cette question appellent cette «entreprise» le wahhabisme, un courant politico-religieux fondé au 18e siècle par Mohamed Ben Abdelwahhab, originaire d'une tribu sédentaire située dans un village au nord de la péninsule, qui prône une vision rigoureuse de l'islam sunnite, de l'école juridique hanbalite, le plus orthodoxe dans les rites de la sunna. Afin de rendre lisibles les interventions sur cette notion utilisée souvent sans explication, rappelons, ici, les origines : «Après ses études à la Mecque et un voyage en Iran et en Irak, le jeune Mohammad Ibn Al-Wahhab rentre à son village d'Uyayna, une oasis dans le Nejd, à une trentaine de kilomètres au nord-ouest
de Riyad, hors de l'espace ottoman. Devenu puritain et prônant une stricte application de l'islam, il se met à prêcher auprès des habitants de cette oasis, mais son intégrisme est alors mal accueilli et il se voit obligé de quitter les lieux. Il se rend dans une autre oasis, à Ad-Dirjyah, à une demi-journée de marche vers le sud. Il s'y installe et alors ses prêches intéressent l'émir de la localité, Mohammad al-Saoud. Il conclut avec lui un pacte qu'il scelle en lui donnant sa fille comme épouse. Dès lors la famille Saoud devient le bras armé du mouvement et Ibn Al-Wahhab son idéologue. Plus tard, cette alliance forte de l'idéologie d'Ibn Abdelwahhab va permettre la domination des Al-Saoud sur toutes les tribus arabes voisines. Le prêche (la daâwa) du cheikh ainsi que l'autorité et la puissance de l'émir ont conduit à la réunification autour de la tribu des Al-Saoud, et qui a permis par la suite à Mohammad Ibn Saoud de devenir le chef du premier Etat saoudien et de transmettre cette fonction de commandement à ses descendants. Beaucoup d'historiens considèrent Mohammad Ibn Abdelwahhab comme étant le précurseur du réformisme salafiste. Qui se développera avec Jamal Al-Din Al-Afghani, Mohammad Abdou, Mohammad Rachid Rida et Abd Al-Rahman Al-Kawakibi, à la fin du
19e siècle et au début du 20e.»
Cette région «surdéterminée» à l'évidence, donc, de par ses formidables richesses et ses alliances stratégiques avec le monde occidental, dont les puissances de l'Otan, échappe à la crise de l'idéologie musulmane, pour ainsi dire. Leurs populations, qui possèdent les marges du pouvoir d'achat parmi les plus favorables du monde, ne semblent pas avoir maille à partir avec leurs dirigeants, sauf, ça et là, dans le royaume, des échos de revendications féminines pour l'accès à des créneaux d'activités réservés strictement aux hommes. En revanche le reste du monde musulman est en danger permanent, souvent carrément de mort, y compris les pays non arabes, comme l'Iran et son chiisme, qui fait de Téhéran, un adversaire naturel des autres capitales musulmanes sunnites, et de l'Occident dans sa totalité, parce qu'il veut faire la bombe atomique et réduire à la portion congrue l'Etat d'Israël.
Mais la Turquie aussi malgré la «laïcité» imposée par Mustapha Kemal Atatürk, dans le concert de la nouvelle définition de l'Europe, ayant parachevé la Révolution industrielle, à l'orée du 20e siècle, et de ses intérêts nouveaux dans le monde arabo-islamique, après la chute définitive de l'empire ottoman.
La «richesse» des pays musulmans
Autrement dit, aucun Etat musulman actuellement dans le monde -même où de grandes franges des populations ne pratiquent pas, n'essayent pas considérer le jour présent par rapport à l'au-delà- ne détient des structures institutionnelles fiables dans les rapports d'équilibre tractant vers la paix sereine vis-à-vis de l'islam. Les systèmes et les gouvernances exercent l'autorité selon des convenances idéologiques hybrides n'ayant pas la démarche rationnelle nécessaire pour extraire les aspirations populaires à la peur du devenir.
Dans le fait le plus anodin de vivre une situation sociale, dans quelque espace de gratification économique ou culturelle donné, il y a comme automatiquement un fil à circuler dessus, où il s'agit de ne pas compromettre sa viabilité du double point de vue du politique et du religieux. De sorte que le politique n'est pas libre du cultuel et le religieux ne peut se réaliser sans son habillement politique. Et donc les individus sont en attente permanente du prêche miraculeux qui concilie le droit de vivre son temps et en même temps la garantie de ne pas offenser quelque conscience. Pour les ressortissants qui vivent à l'étranger, c'est beaucoup plus grave. Ils émigrent en général dans les pays de l'Occident, industrialisés, habitués aux principes de la liberté d'expression, à la pratique démocratique et la laïcité. Et dont les autochtones n'acceptent pas facilement les modèles culturels et religieux fondus dans les communautés issues de l'immigration. Les plus extrémistes des autochtones considèrent comme une sorte de pied-de-nez à la victoire de leurs ancêtres sur l'Eglise. Comme un affront à la modernité dans la proximité.
Beaucoup de citoyens français, qui votent pour le Front national ou pour l'UMP qui racontent la «déperdition de la civilisation», même s'ils ne le crient pas sur les toits, ils considèrent leurs concitoyens musulmans comme une authentique menace au salut de la France et à la démocratie française qui met le culte au placard de l'Histoire.
Pendant que leurs dirigeants ne sont pas dans le même registre de l'appréciation de la question islamique. Ils la mettent à l'échelle des luttes pour l'accès aux richesses du monde. À celles de l'énergie dont leurs grandes compagnies pétrolières ont besoin pour dispatcher le pétrole et le gaz aux millions d'entreprises industrielles ainsi que dans les circuits des services et du confort sur l'ensemble des continents.
Les chefs d'Etat de l'Europe se rencontrent aujourd'hui à Paris pour marcher «contre la violence islamiste» meurtrière. Pendant que leurs forces
militaires sont toutes prêtes à pénétrer dans les territoires tiers souverains, en Afrique et au Moyen-Orient. Leurs lobbies qui contrôlent les médias expliquent que leurs forces sont capables d'agir dans les régions du monde pour sauver les êtres humains entre les mains des groupes islamistes sanguinaires. C'est-à-dire, qu'ils peuvent, quelques jours ou quelques semaines après leur retour dans leurs capitales respectives, après le recueil solennel, transmettre les directives nécessaires à leurs états-majors pour aller bombarder dans les contrées musulmanes, même si les déflagrations déchiquettent les enfants. Musulmans ou chrétiens, pourvu que les canevas dessinés dans le préalable exclusif de la cause énergétique ne soient pas mis en péril. Les attentats du 11 septembre aux USA étaient en rapport physique avec l'Irak, mais espérons que ceux de Paris aujourd'hui, n'ont rien à voir avec un second feuilleton
spectaculaire libyen.
N. B.


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