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Les intérêts emmêlés des puissances d'un monde vers un autre
De la visite du président russe en Egypte
Publié dans La Tribune le 10 - 02 - 2015

Dans un climat de tension et d'incertitude aussi bien en Europe qu'en Afrique et au Moyen-Orient, Vladimir Poutine prend tout le monde à contre-pied pour décider de se rendre en Egypte. Les géants de l'Union européenne multiplient ces derniers temps les rencontres, entre eux et avec les responsables concernés par la question ukrainienne, pour tenter de trouver une solution de sortie heureuse, sur le plan politique et sécuritaire, entre les dirigeants de Moscou et de Kiev à propos du conflit dans le sud de l'Ukraine, qui risque de prendre des proportions plus grandes impliquant de grandes nations frontalières ou affiliées à l'UE et à l'Otan.
Les dirigeants russes nient depuis le début, au moment de la reconquête de la Crimée, que les leurs n'ont rien à voir dans la guerre infligée en Ukraine, dans les territoires orientaux, frontaliers avec la Russie. Poussant, ainsi le numéro un russe à considérer l'armement de l'Ukraine comme une sorte de déclaration de guerre signifiée à Moscou – pour rappel le conflit en Ukraine orientale a causé en moins de dix mois la mort de plus 5 300 personnes, dont 24 jeudi passé.
Washington est en train de se décider sur la livraison d'armes défensives (roquettes antichars, radars, drones) à l'Ukraine tandis que Londres confirme ne rien remettre en létales au profit du même pays, sans donner plus de précision.
Mais ce sont les deux grands piliers de l'Europe qui tentent, dans un commun accord, de confectionner une démarche cohérente afin de résoudre le gros du problème ukrainien. Les deux leaders allemand et français se sont rendus, vendredi passé, à Moscou pour étaler devant Vladimir Poutine le nouveau programme de paix, qui éviterait que cet ancien grand pays de l'Empire soviétique ne se désagrège sur la double tragédie d'un effondrement économique et d'une déconfiture militaire – quand bien même la formulation de volet de l'inquiétude ne plait pas trop aux politiques russes, car il laisse entendre, par ricochet, que le régime de Moscou est partie prenante dans le conflit. Au-delà des coups de bluff de François Hollande qui dit, en prenant l'air sérieux : «L'option de la diplomatie ne peut être prolongée indéfiniment», comme s'il est en mesure de quoi que ce soit de «stratégique» en Occident sans l'accord de Washington et il faut que ses troupes le soient capables dans les confins rudes des régions du sud-est ukrainien, l'opinion des experts est que les pourparlers avec Poutine consistent, in fine, en l'homologation des nouvelles républiques de Louhansk et de Donetsk, quelles que soient les influences pour la préservation de l'intégrité de l'Ukraine – mieux où la région où s'étendent ces deux républiques sera plus grande, qui satisferait les responsables du Kremlin.
En vérité, c'est le poids économique qui motive les déplacements d'Angela Merkel dans le cadre de la recherche des solutions pour l'Ukraine. La chancelière allemande n'est pas sans savoir – même si elle caresse dans le sens du poil les déclarations prétentieuses du président français – que ce n'est qu'au côté des Etats-Unis que le dialogue est pertinent avec les dirigeants russes et ukrainiens. Et d'aucuns estiment que Vladimir Poutine agrée aux gesticulations de François Hollande pour les seuls intérêts dans le règlement profitable pour Moscou dans l'affaire Mistral. Les diplomates russes, dont le porte-parole de Poutine, parlent de «négociations constructives et substantielles» et que le gouvernement de Moscou ne manquera pas de prendre en considération les propositions des Français. La preuve en a été qu'en marge des négociations officielles, à Munich, une réunion entre Merkel, Joe Biden, le vice-président américain et Petro Porochenko, le chef d'Etat ukrainien, sans la participation d'un représentant français. Ce qui expliquerait certainement le voyage d'hier de la chancelière allemande sur Washington pour un long tête-à-tête avec les responsables de la Maison-Blanche, après s'être à plusieurs reprises concertée, en Europe, avec John Kerry, le chef de la diplomatie américaine. Mais les observateurs, à l'écoute de l'avancée de la pensée politique et stratégique du leader de la nouvelle Russie, ne parviennent pas à saisir la coïncidence dans le timing d'Angela Merkel avec celui de Vladimir Poutine. En plus, curieux pour ce dernier qui se rend en Egypte.
Une feinte pleine de signification Et l'on s'interroge, visiblement donc, sur cette liberté d'entreprise du leader slave qui se déplace en pleine crise régionale – et pas des moindres qui met en jeu le devenir du Vieux continent – sur une capitale dont les relations avec le reste du monde occidental, dont les USA principalement, se sont sensiblement ternies depuis l'avènement du général Sissi au pouvoir. Les pays de la ligne de l'Otan, forcés de le soutenir eu égard à sa position musclée vis-à-vis des islamistes, considèrent répréhensible sa politique de répression à toute forme d'opposition, laïque soi-elle. Tenu de lui porter aide aussi -et surtout- de la menace de l'EI sur le Sinaï, frontalier avec Israël. Pour rappel Abdelfettah al-Sissi, ancien patron des forces armées, s'est hissé au sommet de la hiérarchie exécutive lorsqu'il a renversé et emprisonné en 2013 le président islamiste, Mohamed Morsi, élu démocratiquement. Un grand nombre d'Etats et d'organisations internationales condamnent ses agissements et l'accusent de mener un régime répressif. On met sur son compte le meurtre de plus de 1 400 manifestants par les soldats et les agents de police obéissant à des structures d'autorité sous ses ordres. Ainsi que l'emprisonnement de quelque 15 000 partisans du président déchu et des centaines de condamnations à la peine capitale, à travers des procédures de justice considérées expéditives. Les Etats-Unis, et les grands Etats de l'Occident avaient, suite à la période où le général Sissi répondait par les armes aux islamistes, mais surtout aux mouvements laïcs, dont le Mouvement de la jeunesse révolutionnaire, en 2011, décidé de geler l'aide financière à l'Egypte. Interruption qui ne dura que le temps de l'élection du général à la magistrature suprême, à partir de 2014, l'année dans laquelle le nouvel homme fort du Caire est accueilli avec le prestige dans les grandes capitales européennes.
Moscou est restée, de toutes les capitales puissantes de la planète, la seule à ne jamais émettre des commentaires sur la situation des droits de l'Homme en Egypte après la déchéance de Mohamed Morsi. Mieux la Russie était le plus important Etat non arabe à porter le nouveau régime sorti des forces armées – du temps où il était ministre de la Défense, Sissi a fait un voyage à Moscou, en février de l'année passée pour rencontrer des responsables du Kremlin, mais en août de la même année, en tant que président de la République, il s'est rendu à Sotchi pour s'entretenir avec Vladimir dans sa résidence d'été.
Evidemment les discussions entre les deux présidents auront été axées dans le sens de la crise sécuritaire que traverse l'Egypte. Donc les livraisons d'armes et de matériels pour faire face à la menace meurtrière des djihadistes, mais «aussi» sur le renforcement des activités dans le partenariat économique entre les deux pays.
«Les deux dirigeants vont accorder un soin tout particulier à renforcer les liens commerciaux et économiques entre les deux pays», a indiqué un communiqué du Kremlin, dimanche, la veille de la visite. Il reste à expliquer la crédibilité de cette «éventualité» dans le moment présent pour rappeler seulement qu'il y a quelques mois la presse occidentale savait que la Russie avait rasséréné les responsables égyptiens sur la livraison de système de défense antiaérien ainsi que des hélicoptères et des avions de combat pour la somme de plus de 3,5 milliards de dollars, sur un programme de financement saoudien. Mais qui ne s'est pas inscrit dans la réalité – ou qu'il ait été reporté à une date ultérieure. Quoi qu'il en soit les deux leaders n'ont sûrement pas manqué de traiter du problème de la Syrie. Et du rôle qu'y doit «nécessairement» jouer le Caire, pour un intérêt ou un autre. Pour celui de l'Otan ou de Moscou.
N. B.


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