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Manœuvres et contre-manœuvres: NASHCO dans la tourmente
Le syndicat, en pleine bataille pour maintenir le P-dg, accusé de main
Publié dans La Tribune le 19 - 02 - 2015

Que se passe-t-il à Nashco ? Cette société nationale de transport maritime continue de faire parler d'elle. Ainsi et après la virulente sortie du syndicat de l'entreprise accusant, dans un communiqué rendu public, le ministère des Transports d'ingérence et dénonçant «avec véhémence les pratiques de mépris et d'exclusion exercées par certaines parties intéressées afin de déstabiliser et casser notre société» et cela à la suite de la tentative de «limogeage et de parachutage de personnes par une tutelle sous influence sans concertation ni avis des partenaires sociaux, à la tête de notre entreprise», voilà que les travailleurs de cette entreprise prennent le relais pour dénoncer cette fois-ci, le syndicat et faire état de mauvaise gestion et de malversations.
Des travailleurs de cette entreprise font état dans un communiqué de «graves dépassements exercés au sein de la société par les représentants syndicaux». Ces travailleurs qui parlent de «malversations et transgression des lois», affirment que cet état de fait a mené à l'intervention des services de l'Inspection générale des Finances (IGF) qui ont, après enquête, confirmé dans leur rapport l'existence de «mauvaise gestion et de trous financiers». Les travailleurs qui ont tenu à dénoncer leurs représentants du syndicat, ont insisté sur le fait que le mandat de ce dernier est arrivé à terme et que leurs représentants n'avaient donc plus de «légitimité et ne représentent que leur personne». Ils ont également affirmé en avoir informé la centrale syndicale (Ugta) tout en joignant un état détaillé «des abus de l'administration, complice du syndicat illégitime».
À cela s'ajoute, toujours selon le communiqué, l'existence de condamnation à la prison ferme contre certains représentants syndicaux «illégitimes» qui ne devaient, donc, plus avoir droit d'exercer. Et, pour confirmer cet état de fait des documents ont été joints confirmant l'existence d'une affaire de justice datant de septembre 2013, à l'encontre du secrétaire général du syndicat et dans laquelle, il est poursuivi pour «détournement de biens publics».
Des travailleurs se plaignent dans un courrier adressé au ministre «des dépassements commis par notre syndicat envers les salariés de l'entreprise»
Le groupe des travailleurs de Nashco et avant de s'adresser à la presse, avaient envoyé en décembre 2014, un courrier au ministre des Transports. Dans leur missive, ils ont signalé «les dépassements commis par notre syndicat envers les salariés de l'entreprise», précisant que la minorité des salariés qui soutient le syndicat «bénéficie de beaucoup d'avantages au détriment du reste des travailleurs». Révoltés par cette injustice, les travailleurs lésés de Nashco ont cité nommément dans leur courriel au ministre quelques exemples confirmant leurs allégations dont l'absence prolongée de certains employés qui ne sont pas inquiétés ou encore la largesse des horaires de travail dont bénéficient d'autres salariés qui soutiennent le syndicat. Ils ont également fait état du rejet sans motif valable d'une demande de régularisation et de mutation d'une employée qui exerce depuis 2 ans dans l'entreprise au moment même que le fils d'un autre employé «faisant parti du clan» aurait bénéficié «d'une confirmation de son poste pré-emploi avant l'expiration du délai».
Ils ont, cependant, commencé par souligner l'illégitimité du secrétaire général du syndicat qui occupe le poste de directeur du recouvrement et qui est président du CP (comité de participation) au sein de l'entreprise. Ils ont fait référence à l'article 168 du règlement intérieur de l'Ugta qui interdit la combinaison des fonctions exécutives ainsi qu'à l'article 10 qui stipule que «le directeur qui prend des mesures à l'encontre des travailleurs en procédant à des licenciements et des recrutements, ne possède nullement le droit de se porter candidat au syndicat». Ils ont affirmé que le SG du syndicat qui a été poursuivi dans une affaire de «détournement», a «comble de l'ironie, bénéficié d'un véhicule de fonction neuf». En fait, les travailleurs ont accusé clairement dans leur courrier au ministre des Transports deux responsables : le P-dg et le sous-directeur des finances et de la comptabilité qui est membre du syndicat. Ils ont ainsi écrit au ministre que ces deux responsables «ont fourni des documents antidatés pour lui (comprendre le SG du syndicat) permettre de sortir de prison, autrement il divulguera tous les dépassements commis conjointement dans la gestion de la société». Et à propos des malversations, ils affirment que le secrétaire général du syndicat et le sous-directeur des finances qui en est membre «monopolisent les œuvres sociales. Seuls les syndicalistes profitent de l'argent (3% de la masse salariale est retenue mensuellement) des œuvres sociales». Tenant à vider «leur sac», les signataires de la pétition ont également joint une copie de «facture non réglée qui a été supprimée du logiciel alors que la marchandise est sortie». Allant loin dans leurs accusations, les travailleurs de Nashco affirment «quand les contrôleurs de l'IGF sont venus, une tierce personne a entendu l'un des malfaiteurs demander à un ex-informaticien s'il y avait un moyen de réintégrer les factures sans que les contrôleurs de l'IGF ne le constatent». À préciser que le montant de la facture suscitée s'élève à 35 310 965,42 DA, autrement dit un peu plus de 3,5 milliards de centimes.
«J'ai dénoncé des malversations au P-dg en tant que membre du comité de participation, en tant que syndicaliste et en tant que cadre moyen (...). Le P-dg a pris la défense des malfaiteurs».
À côté de ce courrier détaillé des «malversations» dont est accusé un «clan» de travailleurs au sein de Nashco, il y a une autre missive, encore plus récente qui a été adressée au ministre des Transports. Cette lettre qui date du 8 février dernier émane d'un chargé d'études à Nashco. Ce dernier commence par informer, dans son courrier, le ministre des attaques dont il a fait l'objet de la part du SG du syndicat avant de lui faire part d'un «clan qui fait tout pour maintenir le P-dg à son poste et avoir la mainmise sur l'entreprise qu'il considère comme un bien privé. Ce clan est constitué du SG du syndicat, du directeur central de l'administration, quelques syndicalistes et du P-dg». La lettre de ce cadre précise également que le SG du syndicat a fait «objet d'une enquête de la BEF d'Alger pour abus de bien social. Après appel, son dossier est au niveau de la Cour suprême». Poursuivant ses dénonciations, il souligne que «le directeur de l'administration a fait objet de la même enquête et a été condamné à une peine de prison ferme. Son dossier est également au niveau de la Cour suprême». «Malgré ces condamnations, le P-dg les a maintenu à leurs postes avec tous les privilèges», poursuit le chargé d'études et d'ajouter : «J'ai dénoncé des malversations au P-dg en tant que membre du comité de participation, en tant que syndicaliste et en tant que cadre moyen croyant que ce dernier allait prendre les mesures nécessaires, mais, et à ma grande surprise, le P-dg a pris la défense des malfaiteurs.»
Le rapport de l'IGF fait état de l'annulation d'une facture sans aucune explication convaincante des responsables de l'agence»
Dans le communiqué et les lettres adressées à la tutelle, il a été fait état d'un audit réalisé par l'IGF sur la gestion de l'EPE/SPA Nashco. Dans ce rapport, il est fait état de plusieurs créances douteuses. Le rapport fait ressortir des «factures de certains clients impayées à ce jour et aucune procédure de relance n'a été établie pour le recouvrement». Il fait état également de «l'annulation d'une facture pour un montant de 12 617 392,85 DA sans aucune explication convaincante des responsables de l'agence» ou encore «défaut de transcription dans le registre» d'une autre facture pour un montant de 35 310 965,42 DA. Il est également question d'«absence d'objectivité et de rigueur dans la réalisation des opérations d'assainissement des créances de l'entreprise et faiblesse dans le recouvrement des créances». Et à ce propos, le rapport précise que «certaines anciennes pratiques de gestion des créances perdurent toujours et influent négativement sur la fonction du recouvrement. Ce mode approximatif de gestion des créances a donné lieu à la naissance de nouvelles créances, nées de chèques impayés». En conclusion, le rapport a estimé que «des efforts sont accomplis par les gestionnaires pour assurer la continuité et la pérennité de l'entreprise. Néanmoins, ces efforts risquent d'être annihilés par les nombreuses insuffisances et défaillances qui caractérisent la gestion de l'entreprise notamment au niveau de l'organisation, des moyens et de l'activité commerciale.»
H. Y.
Affirmant qu'il s'agit d'une nouvelle tentative de déstabilisation
Le secrétaire général du syndicat démonte les accusations
En réponse à l'ensemble des accusations dont il a fait l'objet, le secrétaire général du syndicat de Nashco a déclaré «apportez vos preuves, si vous dites la vérité». Serein, ce dernier a commencé par dire que ce n'est pas la première fois qu'il a fait objet de telles accusations qui sont proférées généralement par le biais de lettres anonymes. Et afin de les démentir, il a défié le journaliste de s'adresser à l'ensemble des travailleurs afin d'enquêter sur les agissements du syndicat ainsi que sur sa propre personne. Même si le mis en cause dans le communiqué du groupe de travailleurs de Nashco reconnaît qu'il «ne peut pas plaire à tout le monde», il soutient cependant que vis-à-vis de son activité comme responsable du syndicat, il n'a rien à lui reprocher.
Démontant une à une les accusations dont il a fait l'objet, le secrétaire général du syndicat de Nashco a commencé par affirmer que le «mandat du syndicat n'a pas expiré». Et de renchérir : «J'avais un poste de directeur de recouvrement. Je n'avais donc aucun pouvoir de sanction, de recrutement ou de licenciement. En plus de cet état de fait, je suis détaché de mon poste depuis mon élection à la tête du syndicat. Une décision que j'ai prise afin de lever tout équivoque et me permettre de me consacrer entièrement au travail syndical.»
Quant à son affaire en justice, le SG du syndicat dit formellement «la justice m'a acquitté et a reconnu que je suis innocent. J'ai été donc lavé de tout soupçon. Je n'ai plus aucune affaire en justice». Concernant le Fonds des œuvres sociales, ce dernier a précisé que ce fonds «alimenté à hauteur de 2% de la masse salariale des travailleurs n'est pas assez approvisionné pour permettre d'organiser des sorties ou des camps de vacances. Nous n'avons cependant jamais manqué de proposer à l'ensemble des travailleurs et de manière semblable, dans la mesure des moyens, des chèques pour une occasion de mariage, un baptême, des dîners mortuaires ou encore l'Aïd pour l'achat du mouton». Le SG du syndicat insiste : «Je sais qu'on ne peut pas plaire à tout le monde, mais ne changera en rien ma gestion rigoureuse de l'argent des œuvres sociales et je ne vais pas proposer un chèque pour la rentrée scolaire à un travailleur qui n'a pas d'enfants!»
Convaincu que les accusations dont il fait objet à nouveau sont le produit de personnes qui ont déjà eu à adresser des lettres anonymes pour «salir» sa réputation, le syndicaliste a tenu cependant à souligner qu'il ne s'agit sûrement pas d'une coïncidence que cette nouvelle manœuvre soit remise sur le tapis au moment même où le syndicat tente de mener une action contre le limogeage du P-dg de Nashco.
«On veut nous affaiblir et nous salir pour nous empêcher de mener à bien notre bataille et notre opération de sauvetage de Nashco», a estimé le syndicaliste avant de revenir sur le combat mené par les travailleurs qui refusent «le parachutage» d'un nouveau P-dg. Questionné à propos des dispositions légales qui permettent à un syndicat de s'opposer à une décision de changement d'un P-dg d'une SPA ou d'exiger sa consultation sur ce point de gestion, le secrétaire général du syndicat dira : «Je n'ai qu'une seule réponse à cette question : nous refusons les décisions prises en catimini et sans la consultation du partenaire social. Nous savons que les P-dg changent à la tête d'une entreprise, mais il est attendu la nomination d'une personne du métier et au sein de Nashco et nous avons les compétences pour ce poste. Pourquoi insiste-t-on tant pour imposer cette personne à la tête de Nashco ?» Et à ce propos, le syndicaliste a précisé que le nouveau P-dg de Nashco dont l'installation, dimanche dernier, a été empêchée par un rassemblement des travailleurs, devait, il y a quelques mois, être nommé comme administrateur au sein de l'entreprise, mais sans succès. A noter que le nouveau P-dg de Nashco choisi est déjà à la tête d'une autre SPA et est administrateur au sein de deux ou trois autres entreprises du secteur.
«Et voilà qu'on revient à la charge pour le parachutage de cette personne comme P-dg. Il est clair qu'on veut à tout prix infiltrer Nashco», déclare le syndicaliste. Quel est l'objectif de cette infiltration ? «On sait qu'il y a des objectifs même si nous ne les connaissons pas. Les desseins de cette manœuvre restent inavoués. Nous nous battrons», conclu le secrétaire général du syndicat de Nashco.
H. Y.


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