En politique, il peut exister exceptionnellement des apparentements entre deux évènements. Mais ce qui se passe au Front de libération nationale et au sein du Rassemblement démocratique national semble relever de la chorégraphie la plus aboutie notamment en ce qui concerne le RND où les pronunciamientos sont exécutés dans la plus parfaite des douceurs. Autrement les tenants des rênes du parti sont démissionnés mais font tout pour faire croire que la rupture s'est faite civilement, dans un cadre organisé et pour tout dire revêtue de l'orthodoxie statutaire. En effet, n'en déplaise mais si des confrères ont évoqué l'article 46 du statut du Rassemblement, ils n'ont certainement pas tort car la vacance n'est réputée établie que «...en cas de décès ou de démission du secrétaire général» et en fait tant que celui (SG) du RND est en vie autant en déduire, quitte à faire dans la lapalissade, qu'il s'agirait là d'une décision prise de «sa propre volonté». Faudrait-il toutefois que le Conseil national se réunisse pour entériner cette démission, désigner un intérimaire et convoquer un congrès extraordinaire pour élire le nouveau secrétaire général, et là encore, si tant est que celui-là en soit un, si en le cas de figure, et comme l'augure les confrères, ledit heureux élu soit Ouyahia. Comme quoi, si le temps passe inexorablement pour le citoyen lambda, pour d'autres c'est carrément l'astre solaire qui suspend son vol à moyen terme. Il y a donc apparentement dans ce qui se passe au Front de libération nationale et au sein du Rassemblement national démocratique. Ce qui laisserait déduire que si Saadani n'arrive pas à mettre en échec ses détracteurs, il existerait de fortes probabilités que ce soit celui-là même qu'il est parvenu à mettre «off side» à savoir Abdelaziz Belkhadem. D'ailleurs, l'apparentement est si formidable que les changements, s'ils s'opèrent, auront deux années plus tôt eu lieu dans le même intervalle-temps. Il n'en demeure pas moins que si pour l'ancien patron du RND, hier vilipendé et aujourd'hui plébiscité, la sortie a été moins douloureuse que celle de son alter ego de la formation politique concurrente, autant souligner que ceci est à mettre sur le compte du premier cité, de sa perspicacité et surtout de son intelligence politique, car, dire roublardise équivaudrait à lui faire insulte et ne pas donner une définition fidèle de la démarche du personnage en question. Quels sont les enjeux secrets de ce remue-ménage et simultanément remue-méninges, tant il ne faut pas disconvenir sur les très cérébrales stratégies qui doivent écumer les crânes de ceux qui, ici et là, trouvent plus leur compte dans l'instabilité interne qu'ils ne se dévouent pour soit disant offrir une sortie de crise diplomatique à leur formation ? Pas facile de répondre dans un paysage politique sans marqueurs précis et dans lequel le curseur varie en fonction de ce qui se trame généralement ailleurs qu'à hauteur des leur bureau politique respectif. L'un va revenir, l'autre le sera sans doute prochainement mais pour quels changements prévisibles dans la ligne politique générale du parti. Vraisemblablement aucune ! Plutôt si, donner toutes les raisons d'appeler et encourager, aux forceps, leur propre succession. Cela fera, vaille que vaille, du temps libre à occuper en attendant les futures consultations populaires. Morale de l'histoire «Faut-il nous quitter sans espoir - sans espoir de retour - Faut-il nous quitter sans espoir - De nous revoir un jour» dit la chanson populaire Ce n'est qu'un au-revoir mes frères. A. L.