Les Palestiniens ont célébré le 67e anniversaire de la Nakba de 1948, «la catastrophe», considérée comme le début de la tragédie qui a contraint tout un peuple à vivre sous occupation ou en exil. En cette occasion, le Bureau central des statistiques palestinien a communiqué, à Ramallah, dans les territoires occupés, des chiffres parlants sur l'évolution de la population palestinienne. Les estimations à fin décembre 2014 sont de 12,1 millions de palestiniens. Ces derniers sont ainsi 8,6 fois plus nombreux en comparaison à l'année 1948, date de la Nakba qui renvoie à une vaste opération d'exactions et d'actions terroristes des israéliens dont l'objectif était de leur faire quitter leurs foyers. Près de 800 000 palestiniens, sur un total de 1,4 million qui vivaient dans la Palestine historique, ont été forcés à quitter leurs villages et leurs villes. Ces populations exilées qui vivaient dans 1 300 villages et villes en 1948, se sont entassées en Cisjordanie, à Ghaza et dans plusieurs pays arabes voisins jusqu'à ce jour. «En 1948, 1,4 million de Palestiniens habitaient dans 1 300 villes et localités de la Palestine historique», note le Bureau des statistiques. A l'issue des actions terroristes de la Hagana et de l'Irgoun «Israël a pris le contrôle de 774 villes et villages, en a détruit 531 et commis 70 tueries et massacres qui ont conduit à la mort de 15 000 personnes». Après cette guerre, environ 154 000 palestiniens ont pu rester sur leurs terres dans des conditions difficiles. Leurs descendants, les «Arabes israéliens», sont aujourd'hui près d'un million et demi avec un statut de «sous citoyen» et regardés avec suspicion par des Israéliens immigrants, venus notamment des pays de l'Europe de l'est. Le nombre de Palestiniens qui vivent aujourd'hui dans les territoires de la Palestine historique, ce qui inclut ceux de 1948, est de 6,1 millions. Il devrait atteindre les 7,1 millions en 2020 dans le cas où le taux de croissance démographique reste inchangé. Les Palestiniens qui vivent en Cisjordanie occupée et à Ghaza, soit les contours de l'actuel Etat de Palestine, sont estimés à 4,6 millions. Ils sont 2,8 millions à vivre en Cisjordanie contre 1,8 million dans la bande de Ghaza où la densité est de 4 904 habitants au kilomètre carré, soit l'une des plus élevées au monde. La bande de Ghaza, véritable prison à ciel ouvert, constitue toujours une des plus tragiques situations de déni humain dans le monde. Plus de 43% des Palestiniens qui vivent en Cisjordanie et à Ghaza sont des réfugiés. Le nombre de réfugiés palestiniens enregistré par l'Unrwa en juillet 2014 était de 5,49 millions. Ce chiffres n'inclut pas les réfugiés qui ne se sont pas inscrits à l'Unrwa. Les chiffres ne prennent pas également en compte les Palestiniens qui ont été contraints de quitter leurs terres entre 1949 et 1967. Les Palestiniens qui vivent dans la région d'Al-Qods étaient au nombre de 415 000 à la fin 2014, dont 62,1% dans la partie orientale de la ville occupée en 1967 et annexée par Israël. M. B./Agences
