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Ankara règle ses comptes avec le PKK
Profitant de la fenêtre de tir ouverte par la lutte contre Daech
Publié dans La Tribune le 04 - 08 - 2015

Deux semaines après l'attentat sanglant de Suruç qui a bouleversé la donne en Turquie, rien ne semble pouvoir arrêter l'escalade entre la guérilla kurde du PKK et l'armée turque, provoquant un ancien-nouveau conflit dans la guerre déjà particulièrement complexe toujours en cours en Syrie. Un point de non-retour a sans doute été franchi avec l'attaque suicide au tracteur piégé contre une gendarmerie de l'est du pays, dimanche dernier, faisant au moins deux morts et
31 blessés. L'attaque est revendiquée par le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) signant probablement le début d'une escalade meurtrière qui retrempe la région dans la période trouble du début des années 2000. Le président Recep Tayyip Erdogan affiche une détermination sans faille, balayant les critiques sur les risques d'une déflagration généralisée après cette rupture de la trêve entre la rébellion kurde et Ankara. «La Turquie conduira des opérations militaires autant qu'elle le juge nécessaire», a tempêté Erdogan. Une fermeté allant dans la droite ligne des dirigeants d'Ankara pour qui le PKK est un mouvement dangereux à combattre voire à éradiquer. La problématique kurde demeurant une question nationale pour un pays comme la Turquie dont une partie de la population est kurde. L'armée turque mène depuis et de façon quotidienne des raids contre les bases rebelles nichées dans les montagnes du nord de l'Irak. Les bombardements auraient contraint
l'état-major du PKK à se scinder en trois groupes, l'un restant dans les monts Kandil, un deuxième se réfugiant en Syrie et un troisième en Iran. La guerre reprend ses droits dans un contexte régional encore plus effrité. Le PKK entreprend de son côté des attaques sur le sol turc. Le mouvement rebelle entend répondre à l'escalade de l'armée turque, il s'agit de défendre des acquis géopolitique au dépend d'Ankara. Ce cycle de violences, qui a mis fin à trois années d'accalmie, a été déclenché par l'attentat suicide survenu le 20 juillet à Suruç. Dans cette localité du sud du pays 32 jeunes militants de la cause kurde ont trouvé la mort dans un attentat attribué au groupe Daech. Cependant la guérilla kurde a aussitôt répliqué contre les forces de l'ordre turques, auxquelles il a été reproché de ne pas protéger la population locale. Les faucons de l'armée turque ont probablement voulu profiter de l'occasion induite par l'ouverture de la fenêtre de tir contre le groupe extrémiste Daech pour régler ses comptes avec le mouvement kurde. L'armée turque compte
probablement affaiblir ce mouvement indépendantiste qui avait profité de la
déstabilisation de la Syrie pour se consolider davantage, devenant même un acteur d'importance dans la région et dans la lutte contre les mouvements djihadistes.
La question kurde de nouveau sur la table
La tension montante aux frontières Sud a remis sur le devant de la scène la très complexe question kurde.
Cette question, née principalement à la fin de la Première Guerre mondiale lors de la chute de l'Empire ottoman, anime la vie politique en Turquie. Le jeune leader pro-kurde de Turquie, Selahhatin Demirtas, fervent partisan du dialogue pour résoudre un conflit qui a fait plus de 40 000 morts en 30 ans se retrouve confronté à une situation particulièrement inconfortable. L'embarras est d'autant plus aigu que cet homme politique est considéré avec sa formation, le HDP, comme le grand vainqueur des dernières législatives du 7 juin. Un succès qui a privé le parti au pouvoir AKP de la majorité absolue au Parlement. Et surtout a perturbé Erdogan dans ses ambitions de réformes politiques. Depuis le Président turc n'a de cesse de chercher à affaiblir le parti pro-kurde dans l'objectif d'imposer un éventuel scrutin anticipé. Ce qui pourrait permettre à l'AKP de regagner le terrain perdu. Accusé par le pouvoir de condamner du bout des lèvres les attaques de la rébellion kurde, décrié pour l'engagement de son frère dans les rangs du PKK, Demirtas risque de perdre l'électorat modéré qui lui a fait confiance pesant dans la balance électorale. Ce qui a fait dire au journal à grand tirage Hurriyet que «Demirtas est pris en tenailles entre l'AKP et le PKK». Sentant le danger d'une telle posture il annoncera «clarifier les choses» en appelant le PKK à «cesser immédiatement ses attaques». «L'Etat a le droit de se défendre», affirmera-t-il non sans courage. Il a demandé à la rébellion et au pouvoir de renouer le dialogue, car le pays «se rapproche rapidement d'une violente tempête». Demirtas avait accusé le Président turc de faire de «l'esbroufe» à l'intention des Occidentaux en prétendant vouloir lutter contre les djihadistes de Daech alors que ses desseins seraient de pure politique intérieure. La question kurde est en effet une affaire de politique
intérieure. Des pourparlers sont en cours entre l'AKP et le parti social-démocrate CHP, objectif : la formation d'un gouvernement de coalition. L'échec est fortement souhaité par Erdogan. Ce dernier a déjà les yeux fixés vers novembre prochain pour d'éventuelles législatives, et laver l'affront.
M. B.


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