Le dernier Conseil de sécurité de l'ONU a permis au moins de déboucher sur une certitude : la paix à travers la planète n'est pas mise en danger par le Président syrien, mais plus précisément par Daech. Autre réalité, le même Président syrien est bien loin d'être ce potentat isolé à l'extérieur du pays et encore moins à l'intérieur même de son pays. Le seul pays à s'échiner à le faire croire est et demeure la France même, aussi bien la Grande-Bretagne qu'Israël constituent une partie de l'attelage au moment où les Américains, et à leur tête Barack Obama, pratiquent une politique à géométrie variable sur le départ ou non de Bachar al-Assad. Nombreuses sont donc les nations qui n'envisagent pas avec véhémence le départ du chef d'Etat syrien comme un préalable à l'éradication de l'organisation terroriste Daech et quitte à faire dans le raisonnement plutôt terre-à-terre, voire même farfelue autant ne pas négliger cette appréciation d'un homme politique qui a consisté à ramener une question de politique géostratégique à l'égo de trois hommes «Bush a eu son arabe avec Saddam, Sarkozy a eu le sien avec Khadafi, Hollande avec Bachar voudrait également le sien». Une telle démarche pourrait relever autant du délire que de la logique la plus folle en politique dans la mesure où la venue d'un Dr Folamour n'est plus du domaine de la fiction. La France ne s'est alignée sur la position des autres nations de la coalition et n'a fourni son assistance militaire et logistique que sur le tard pour pilonner Daech en Syrie tout en persistant à exiger qu'une fois l'organisation terroriste éliminée «Bachar doit partir». En vertu de quoi ? Allez savoir, autrement quel pourrait être l'argumentaire derrière lequel s'abriterait un Etat pour demander à un autre de faire le ménage chez lui au mépris du respect de la souveraineté nationale. Un groupe de parlementaires syriens, qu'on ne peut allègrement suspecter de proximité avec le président concerné, considèrent qu'il n'appartient pas aux nations occidentales de juger leur pays et le décrire comme une dictature, enfin que seul le peuple est à même d'en décider ou non ainsi. Pourquoi alors toute cette agitation autour d'un pays alors que plus précisément l'ennemi est connu : le terrorisme. Cette attitude n'est d'ailleurs pas sans rappeler les arbitraires qualificatifs décernés à l'Algérie aux moments les plus douloureux de son histoire et en des périodes où les Algériens étaient victimes en masse des hordes terroristes, ils s'en trouvaient à l'image des Bernard Henry Levy, Daniel Cohn Bendit et autres facétieux Meynard lesquels, dans le plus grand ridicule distribuant bons et mauvais points, stigmatisaient l'institution militaire et, pis, lui imputant, si ce n'est la passivité devant les quotidiens des carnages la responsabilité directe avec le fameux «Qui tue qui ?» Le terrorisme de masse n'est pas venu ex nihilo. L'opinion publique n'oubliera jamais qu'il a été le fait des Américains qui ont créé la nébuleuse Al-Qaïda à la suite de l'invasion russe en Afghanistan et encore une fois de ces mêmes Américains dès l'instant où les Etats-Unis ont décidé de faire de l'Irak un désert où n'était plus semée que la mort enfantant dans sa suite Daech. Cet élan commun du reste du monde contre l'organisation terroriste est hypocrite même s'il est dicté par des considérations légitimes consistant à se coaliser contre Daech, l'attaquer, le harceler et, le cas échéant, l'anéantir pour épargner leurs propres pays d'abord l'endoctrinement de ses jeunes et ensuite de prévenir leurs populations de très probables attentats terroristes, l non pas dans un souci de les (populations) protéger mais dans l'intention intéressée de soigner leur popularité électorale. Quoiqu'il en soit, les Européens restent divisés sur la question, les Anglais considérant le régime du président syrien égal à la brutalité de Daech et les Français leur emboitant le pas jurent littéralement d'avoir sa peau une fois l'organisation terroriste terrassée. Or, les spécialistes de ce genre de conflit estiment que celui-ci a des chances de durer dans le temps et vont jusqu'à soutenir qu'il pourra durer jusqu'à une décennie. Et si elle se vérifie postérieurement une telle hypothèse arrange bien des parties, sauf évidemment la France, qui ne voudraient pas voir installé, comme en Lybie, le chaos au lendemain d'un départ éventuel de Bachar al-Assad. A. L.