Le directeur du Centre national de recherche en génie parasismique, Mohammed Belazougui, a indiqué, hier, sur les ondes de la Radio nationale que «95% des constructions érigées depuis 1981, date de l'élaboration du premier règlement parasismique algérien, où un bureau d'étude et une entreprise sont intervenus, répondent aux normes parasismiques». Le directeur du Centre national de recherche en génie parasismique, Mohammed Belazougui, a indiqué, hier, sur les ondes de la Radio nationale que «95% des constructions érigées depuis 1981, date de l'élaboration du premier règlement parasismique algérien, où un bureau d'étude et une entreprise sont intervenus, répondent aux normes parasismiques». Rappelant le tremblement de terre qui a secoué la ville d'El Asnam, actuellement Chlef, le 9 septembre 1954, M. Belazougui a fait savoir que «les autorités coloniales avaient dicté un guide de construction parasismique (RS 54), pour reconstruire la ville. Après l'indépendance, le ministère des Travaux publics et de la construction avait élaboré, en 1973, une directive contenant un document technique inspiré du règlement français (PS 62) pour les constructions publiques importantes dans cette région». Sur le plan national, le responsable a affirmé que «c'est le triste tremblement de terre qui a secoué encore une fois la ville d'El Asnam le 10 octobre 1980 qui a réveillé les consciences». M. Belazougui a indiqué que «le premier document introduisant des normes de construction parasismique a été élaboré durant cette période». C'est à partir de ce moment qu'ont commencé à être édictés les premiers documents obligeant à construire aux normes et contraignant les divers intervenants (architectes, ingénieurs et constructeurs) à les faire appliquer sur le terrain. Il rappelle, aussi, que c'est à cette période que furent créés les Centres de contrôle technique (CTC), suivis quelques années après de la création du Centre national de recherche appliquée en génie parasismique (CGS). Selon M. Belazougui, les règlements de construction parasismique ont évolués progressivement au fil des années. Après le séisme de 1980, un accord a été signé entre le CTC et l'université californienne de Stanford, aux Etats-Unis, pour l'élaboration d'une cartographie de l'aléa sismique de tout le territoire national. Cette étude a duré deux ans, de 1976 à 1978. L'objet de cette étude était aussi de faire le macro zonage, c'est-à-dire le découpage des zones sismiques en trois zones : la première c'est la zone de Chlef et Aïn Defla, la deuxième concerne le Tell algérien excepté la wilaya de Tlemcen, et la troisième concerne toutes les wilayas des Hauts-Plateaux et l'Atlas saharien. Le responsable signalera toutefois que «cette étude manque de précision car elle a été faite sur la base de catalogues de sismicité historiques. Ces données doivent être complétées par des données néo tectoniques, c'est-à-dire avec une étude sur le terrain des zones sismiques». L'intervenant a affirmé que «la réglementation des constructions parasismiques a évolué progressivement. En 1988 la réglementation RPA 88 a été adoptée, ensuite, en 1999, c'était le RPA 99 et la réglementation a été renforcée, corrigée après le séisme qui a secoué la wilaya de Boumerdès en 2003. Une version plus étoffée et qui apporte une explication des articles pour permettre une meilleure application sur le terrain». Par ailleurs, le directeur du Centre national de recherche en génie parasismique a annoncé qu'«un nouveau règlement parasismique plus étoffé destiné à aider les opérateurs et les ingénieurs pour appliquer correctement les règles de la construction parasismique verra le jour durant le 2e semestre 2016». «Ce règlement est pratiquement achevé, mais il manque encore deux ou trois séances aux groupes de travail spécialisés. Une fois adopté par la commission technique permanente pour le contrôle technique, il sera publié par un arrêté au Journal Officiel», ajoutera-t-il. M. Belazougui a indiqué en outre que «les constructions individuelles n'offrent pas de garanties pour répondre aux normes de construction parasismique sauf si elles font appel à un ingénieur en génie civil pour les aider dans la mise en conformité». Selon ce spécialiste, il serait hasardeux d'affirmer que les normes tendant à ériger des habitations résistant à des secousses telluriques sont totalement respectées en Algérie. Pour faire face à cette situation, M. Belazougui a affirmé que dans le cadre de la loi sur l'aménagement et l'urbanisme, publiée en août 2004, les autoconstructeurs sont désormais tenus de présenter un plan élaboré par des ingénieurs et des architectes pour pouvoir obtenir un permis de construire. Il insiste, par ailleurs, pour que les responsables locaux soient mis face à leurs responsabilités et instruits à mener la lutte contre les déviances urbanistiques. S'agissant des secousses telluriques récurrentes dans la région de Hammam Melouane, M. Belazougui les a imputées à l'existence de trois segments de faille dans la région, à savoir celle de Blida qui se termine à Hammam Melouane, la faille de Khemis El Khechna et une faille perpendiculaire à ces deux qui a tendance à les éloigner les unes des autres. Il a affirmé que «la seule prévention efficace face aux risques sismiques c'est la construction parasismique». A. K.