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Pourquoi Matteo Renzi ne parvient pas à redresser l'économie italienne
La tâche est plus complexe que ce que l'ancien maire de Florence imaginait
Publié dans La Tribune le 16 - 08 - 2016

La magie Matteo Renzi a-t-elle cessé d'opérer ? Arrivé au pouvoir en février 2014 avec la promesse de relancer la croissance, le jeune président du conseil italien (41 ans) avait soulevé de grands espoirs. Sa loi sur le marché du travail, le «Jobs Act», allait faire des miracles. Ses réformes du secteur bancaire, du Sénat et du système électoral allaient déverrouiller le pays. L'économie de la Péninsule allait enfin renouer avec son dynamisme, et faire mentir les Cassandre lui promettant un long et douloureux déclin.
Deux ans et demi après, force est de constater que la tâche est plus complexe que ce que l'ancien maire de Florence imaginait. Après l'embellie de 2015, l'activité donne à nouveau des signes de faiblesse. Au deuxième trimestre, le produit intérieur brut (PIB) a stagné, selon les chiffres officiels publiés vendredi 12 août. Fin juillet, le ministre de l'Economie, Pier Carlo Padoan, avait pourtant tablé sur une augmentation de 0,2%.
«Trajectoire opposée à celle de l'Espagne»
Las, le taux de chômage est reparti à la hausse en juin (+ 0,1 point, à 11,6%), mois où les populistes du Mouvement 5 étoiles ont également raflé les mairies de Turin et Rome au Parti démocrate (centre gauche), le parti de M. Renzi. Surtout : le système bancaire italien, très fragile, concentre désormais toutes les inquiétudes en Europe…
Que s'est-il passé ? «La reprise n'est pas aussi forte que ce que le gouvernement espérait», constate Lorenzo Codogno, professeur à la London School of Economics et ancien directeur général du Trésor italien. «Si l'on regarde la croissance, l'Italie suit une trajectoire opposée à celle de l'Espagne, qui décolle fortement depuis la crise», complète Frederik Ducrozet, spécialiste de la zone euro chez Pictet. Depuis quelques mois, l'économie de la Botte affronte en effet de sérieux vents contraires.
D'abord, les effets du Jobs Act commencent à fléchir. Au printemps 2015, cette réforme avait instauré un contrat de travail unique et assoupli le marché dans l'espoir de relancer les embauches. «Au début, les créations d'emplois ont décollé, rappelle Francesco Daveri, économiste à l'université catholique italienne du Sacré-Cœur. Mais, dès que les baisses de charges accompagnant les nouveaux contrats ont diminué, les embauches ont ralenti.» Résultat : si le taux de chômage a baissé, de 13,1% en novembre 2014 à 11,5% en septembre 2015, il stagne depuis. Et il reste au-dessus de la moyenne de la zone euro (10,1%).
Des mesures trop tardives
Il faut dire que l'Italie garde de profondes séquelles de la récession de 2008. Et, plus encore, de la décennie de stagnation qui l'a précédée. Le PIB est toujours inférieur à son niveau d'avant-crise et ne le retrouvera pas avant 2025, selon le Fonds monétaire international. Dans le Mezzogiorno, le sud de la Péninsule, plus pauvre et moins industrialisé que le Nord, le taux de chômage culmine à 20%, tandis que les investissements ont chuté de plus de 50% depuis 2008. En outre, le pays est handicapé par son énorme dette publique, qui s'élève à plus de 130% du PIB.
Dans le Mezzogiorno, le taux de chômage culmine à 20%, tandis que les investissements ont chuté de plus de 50% depuis 2008
Or, sans croissance, il est difficile de réduire significativement un tel fardeau. Mais aussi de régler l'autre problème de l'économie italienne : les créances douteuses, dont le montant atteint 360 milliards d'euros (soit 18% de l'ensemble des prêts). «Plombées par ces prêts dont une partie ne sera peut-être jamais remboursée, les banques peinent à accorder de nouveaux crédits aux ménages et entreprises, au détriment de la croissance», rappelle Alan Lemangnen, chez Natixis.
Certes, le gouvernement Renzi a pris des mesures pour tenter de solidifier les banques. Par exemple en impulsant la création d'un fonds de recapitalisation, Atlante. Ou en poussant les établissements coopératifs et populaires, trop petits, à se rassembler. Mais ces mesures sont arrivées trop tard, notamment par rapport à l'Espagne et à l'Irlande, qui ont moins tardé à faire le ménage dans leur secteur bancaire.
Référendum à haut risque en novembre
Aujourd'hui, l'Italie apparaît comme le maillon faible en la matière : Monte dei Paschi di Siena, la troisième banque du pays, a perdu plus de 70% de sa valeur boursière depuis janvier, tandis que nombre d'établissements sont sous-capitalisés. «Les Italiens n'ont plus confiance dans leurs banques, cela ne les incite pas à consommer : là encore, cela nuit à la croissance», regrette M. Daveri.
Les nouvelles règles européennes interdisent à M. Renzi de renflouer les établissements en difficulté avec de l'argent public
Pour M. Renzi, le sujet est devenu explosif. Les nouvelles règles européennes lui interdisent en effet de renflouer les établissements en difficulté avec de l'argent public. En cas de faillite, des milliers de petits épargnants, à qui les banques ont vendu des produits financiers en théorie réservés aux investisseurs, risquent donc la ruine… «Un tel drame aurait un coup politique terrible», résume M. Daveri.
Autant dire que la rentrée s'annonce délicate. En novembre, le pays doit organiser un référendum à haut risque sur la réforme constitutionnelle, qui vise à abolir le Sénat. Le premier ministre, qui en a fait l'un de ses chevaux de bataille, s'est dit prêt à remettre son poste en jeu en cas de défaite. «S'il part, ce sera la porte ouverte au (mouvement) 5 étoiles, et le coup d'arrêt aux réformes indispensables pour redresser l'économie», redoute un eurodéputé.
Voilà probablement pourquoi le Florentin songerait à mettre sur pied un nouveau plan de relance, si l'on en croit le Financial Times du 11 août. Avec, par exemple, des mesures ciblées sur les retraités les plus pauvres. De quoi regagner quelques points de popularité avant que les Italiens ne se rendent aux urnes.
M. C.
In lemonde.fr


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