Le ministère des Transports allemand accuse certains modèles du groupe Fiat Chrysler Automobiles à moteur 2 litres diesel d'être dotés d'un dispositif d'extinction automatique des systèmes de traitement de gaz d'échappement. Ceux-ci ne fonctionneraient qu'un certain temps, celui des tests normés. Le ministère des Transports allemand accuse certains modèles du groupe Fiat Chrysler Automobiles à moteur 2 litres diesel d'être dotés d'un dispositif d'extinction automatique des systèmes de traitement de gaz d'échappement. Ceux-ci ne fonctionneraient qu'un certain temps, celui des tests normés. Le groupe FCA (Fiat Chrysler Automobiles) sera-t-il pris dans la même tourmente que Volkswagen avec le «dieselgate» ? Il est en tout cas aujourd'hui montré du doigt par les autorités allemandes qui l'accusent de tricherie aux tests d'émissions de rejets polluants, et particulièrement de NOx (oxydes d'azote). La méthode diffère quelque peu de celle employée par Volkswagen, mais le résultat est le même : les véhicules sont homologués pour des émissions largement inférieures à ce qu'ils émettent en réalité. Dans une lettre envoyée à la Commission européenne que s'est procurée l'agence Reuters, le ministère des Transports allemand explique que l'agence fédérale allemande de l'automobile (KBA) a repéré au cours de ses tests sur différents véhicules diesels du marché «un dispositif illégal d'extinction automatique des systèmes de traitement des gaz d'échappement» dont seraient dotés plusieurs modèles du groupe FCA. Il s'agit de modèles à moteur 2.diesel : Fiat 500X, Jeep Renegade et Fiat Doblo. Ce dispositif éteindrait le catalyseur d'oxydes d'azote après quelques cycles de nettoyage. Une temporisation qui interviendrait au bout de 22 minutes de fonctionnement du moteur, alors que les tests d'homologation des émissions polluantes durent une vingtaine de minutes environ. En clair : les véhicules équipés de ce système auraient été programmés pour limiter les émissions polluantes du moteur le temps des tests, avant que celui-ci ne se mette à cracher NOx et CO2 sans retenue. Cette découverte date du mois d'avril dernier, mais la lettre du ministère des Transports allemand permet de connaître le nom des modèles concernés. Elle met surtout en lumière le rôle que va devoir jouer la Commission européenne. Car avant d'alerter Bruxelles, l'Allemagne s'est contentée d'avertir le ministère italien de l'Infrastructure et des Transports, qui a répondu en juin dernier que le moteur incriminé avait été testé et répondait aux normes antipollution en vigueur. Forcément… La Commission a répondu à Berlin en disant qu'il incombait aux seules autorités italiennes de prendre des mesures pour réprouver d'éventuelles actes répréhensibles de ce genre. «Il s'agit d'abord et avant tout d'un dialogue entre deux Etats membres concernés, avec une obligation de tenir la Commission informée et la possibilité pour cette dernière de faciliter une solution si aucun accord ne peut être trouvé». Le groupe FCA sera-t-il contraint de faire modifier ses véhicules ? Rien n'est encore sûr, mais d'autres surprises ne sont pas à exclure dans ce dossier élargi du «dieselgate». En France, les mesures de la commission Royal ont montré que sur une centaine de véhicules testés, une large majorité dépassait les seuils des normes antipollution. Les constructeurs concernés ont pour le moment été sommés de s'expliquer et de présenter un plan d'amélioration. Mais il n'est pas encore question de sanctions.