Résolue à réformer son économie et à se libérer du joug pétrolier, l'Algérie a décidé de renforcer son industrie, notamment celle liée à la filière automobile. C'est dans cet objectif que l'Institut national supérieur de la formation professionnelle (Insfp) d'Arzew ouvrira ses portes fin septembre pour former une main-d'œuvre spécialisée dans les métiers de la filière automobile. Le directeur de la formation professionnelle d'Oran, Abdelkader Touil, qui l'a annoncé hier, cité par l'APS, a rappelé qu'Oran a été retenue en avril dernier par le ministère de tutelle comme wilaya pilote. Il a expliqué que cette décision a conduit à l'installation d'un comité de pilotage sous la tutelle du ministère de la Formation et de l'Enseignement professionnels pour la constitution d'un pôle automobile. L'institut entamera son programme avec deux groupes de quelque 36 étudiants, devant suivre pendant 30 mois une formation en maintenance industrielle. Une deuxième spécialité, à savoir celle de productique mécanique, sera lancée à la prochaine rentrée, en 2017. Le lancement d'autres spécialités se fera au fur et à mesure, en concertation avec les partenaires socioéconomiques, le constructeur automobile Renault Algérie en l'occurrence, de façon à adapter le canevas des offres de formation aux besoins de ces derniers. D'autres instituts ont été impliqués à partir de 2016 dans le développement de la branche de la maintenance et le service après-vente automobile, au niveau de l'Insfp d'Es-Sénia et du Cfpa de Oued Tlélat notamment. Le secteur de la formation professionnelle de la wilaya d'Oran compte sept autres projets de centres et instituts de formation, la réception de 3 parmi eux étant prévue pour décembre 2016, à savoir l'Insfp de Béthioua, le Cfpa de Hai Nedjma (Sidi Chahmi) et celui de Sidi El Bachir (Bir El Djir). La réception des quatre autres projets est prévue pour décembre 2017, à savoir Insfp de Belgaid (Bir El Djir) et les Cfpa de Mers El Hadjdaj, Boutlelis et Sidi Chahmi. Il faut préciser que le gouvernement, acculé par la crise économique mondiale et la chute des prix du pétrole, a pris conscience que le pays va tout droit vers la faillite étant donnée que son économie est sous l'emprise de la rente pétrolière. Raison pour laquelle des décisions urgentes d'austérité ont été prises mais il a aussi été question de la mise en place d'une stratégie à moyen et long terme. Il est ainsi prévu de booster l'investissement dans la filière automobile. Pour ce faire, le gouvernement a exigé en 2014 de l'ensemble des concessionnaires automobiles d'investir dans l'industrie avant 2017. D'ailleurs, pas plus tard que la semaine dernière et à l'approche de l'expiration du délai accordé, le ministère du Commerce a adressé une nouvelle mise en garde aux professionnels du secteur, à défaut ils perdront leur agrément. «En application de l'article 52 de la loi de finances 2014, j'ai l'honneur de vous rappeler que les concessionnaires automobiles bénéficiant de l'agrément du ministère de l'Industrie et des Mines sont tenus de réaliser un investissement industriel ou semi-industriel lié à leur activité automobile», a écrit le secrétaire général du ministère du Commerce dans le courrier adressé aux concessionnaires, début septembre. Dans ce courrier, cité par les médias, le ministère rappelle que «cet investissement doit être réalisé dans un délai maximum de trois ans, à partir du 1er janvier 2014, pour les concessionnaires en activité, et à partir de la date de l'agrément pour les autres concessionnaires». A défaut, «les concessionnaires automobiles n'ayant pas réalisé une activité industrielle seront soumis au retrait d'agrément, et de ce fait ne seront pas éligibles à l'octroi des licences d'importation de véhicules». Auparavant, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et le ministre de l'Industrie, Abdesselam Bouchouareb, avaient sommé ces professionnels d'investir et passer du statut de simples importateurs à celui de constructeurs. Cependant, sur l'ensemble des concessionnaires, seul Renault Algérie a réalisé un investissement dans le montage automobile à Oued Tlelat, près d'Oran, où il produit les deux modèles Renault Symbol et Dacia Sandero. En juillet dernier, le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, a fait savoir qu'«une dizaine de concessionnaires ont proposé des projets». Le département de Bouchouareb leur a accordé jusqu'au 31 décembre 2016 pour déposer leurs projets industriels. Tout en exigeant la mise en place d'une industrie automobile, l'Etat a accordé des avantages fiscaux au profit des sociétés de production de véhicules industriels ainsi qu'à l'ensemble des sociétés de production activant dans le domaine de l'assemblage et du montage agréées par le ministère l'Industrie et des Mines, et cela dans le seul but d'encourager la nouvelle filière. Dans le même ordre d'idée, l'avantage temporaire applicable actuellement depuis le 1er janvier 2015 pour une durée de trois ans, devrait être remplacé par un avantage permanent pour les acteurs du secteur. H. Y.