La 8e édition du Festival international de théâtre de Béjaïa s'est clôturée, samedi soir dernier, avec Barbaros, un ballet turc alliant musique et danse moderne et glorifiant «la lége eyhan Murpyh» de l'Istanbul State opéra. La 8e édition du Festival international de théâtre de Béjaïa s'est clôturée, samedi soir dernier, avec Barbaros, un ballet turc alliant musique et danse moderne et glorifiant «la lége eyhan Murpyh» de l'Istanbul State opéra. Le spectacle, présenté en deux actes avec des ambiances et des styles distincts, exalte la vie des frères Aroudj, notamment l'aîné, communément connu sous le pseudonyme de Barberousse (à cause de sa barbe à la couleur rousse), roi de la flibuste à l'époque de la course en Méditerranée. Sa vie fut surtout mêlée au Maghreb, notamment aux villes de Béjaïa, Alger, Tlemcen et Tunis, que les deux frères turcs avaient sauvées un temps de la Conquista espagnole et imposé leur suprématie marine le long des rives de l'Afrique du nord, 33 années durant. Cette épopée a été théâtralisée et mise en poésie musicale par une virtuose de la chorégraphie. Les spectateurs, assurément non habitués au genre, ont répondu avec beaucoup d'enthousiasme à ce qui s'apparente à un voyage dans l'histoire qu'ils découvrent sous des angles mystérieux, pittoresques et artistiques. Les thèmes de batailles, la mer en furie, la mort d'hommes et la perte d'êtres chers ont été restitués, adoucis et enjolivés de surcroît grâce à une performance d'acteurs des plus abouties. Les portées acrobatiques des danseurs, la spirale des mouvements, exécutée avec justesse et sensualité, la flamboyance des danseurs et leur maîtrise technique ont été d'intenses moments de jubilation. Fin magique pour ce festival qui, une semaine durant, a multiplié les surprises agréables en offrant une palette de spectacles de haute facture. Une trentaine de spectacles était au programme de cette édition, marquée par ailleurs par l'organisation d'un colloque sur «le théâtre et la mythologie en Méditerrané», un séminaire de formation sur «la critique théâtrale», ouverte aux journalistes participants au festival et d'une journée hommage et évocation à feu Nabil Farès. Ouvert sur une pièce, récompensée d'un double Molière, «le porteur d'histoire» d'Alexis Michalik, le festival s'achève sur une œuvre majeure du prestigieux opéra d'Istanbul, non sans avoir égrené une brochette d'autres spectacles d'une qualité tout aussi méritoire. Ceci à l'instar de «The great disaster», qui refait le récit du naufrage du Titanic de la compagnie Askell, «Amour à ma mère» de Léonore Canales, décapant d'humour, «découvertes» de l'Irakien Kacem Mohamed, qui croque les rapports entre l'autorité et le peuple, «la mixture magique du bonheur» de l'Egyptien Chadi Edali, en quête d'une potion magique pour la félicitée mais qui n'en trouve pas, «Radrigan et Beckett entre trois continents» de Mauricio Celedon, un spectacle vivant joué en plein air, sont entre autres spectacles qui ont su gagner la ferveur du public. R. C.