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Résurrection de Générale Entreprise Constantine
Dettes épongées, découvert bancaire racheté, crédit accordé
Publié dans La Tribune le 23 - 02 - 2009


Photo : A. Lemili
De notre correspondant à Constantine
A. Lemili
«Effectivement, nous vous le confirmons, notre entreprise fait partie de celles qui vont bénéficier des mesures d'assainissement décidées par l'Etat et la présente correspondance en est la preuve.»L'entreprise en question est Générale Entreprise de Constantine (GECO), ex-Ecotec et ex-ETC, au centre d'une médiatisation évoquant une liquidation chaotique, dénoncée par une partie de ses travailleurs, sans salaire depuis près de six mois.
M. Faghrour, le directeur général, qui nous a accordé une entrevue à son bureau, juge impératif de souligner qu'il «n'a jamais été question de liquidation de l'entreprise. L'Etat n'assainit pas une entité économique promise à la liquidation. C'est une antinomie. En fait, les travailleurs ont vite assimilé cette action, par méconnaissance des procédures administratives et, sans doute, à tort ou à raison, à un acte de saisie-récupération d'équipements de l'entreprise, consécutif à un jugement prononcé par le tribunal et rendu effectif par l'entremise d'un huissier de justice agissant dans l'intérêt de ses mandants, à une forme de liquidation. Une telle réalité [la saisie, ndlr] ne saurait être niée mais mériterait néanmoins d'être expliquée». Notre interlocuteur, accompagné de son staff
directionnel et du délégué des travailleurs, nous retracera dans les détails la genèse d'un processus ayant conduit l'ETC, un fleuron de l'industrie du bâtiment dans les années soixante, à un séisme politico-économique national du milieu des années 1990, avec, à la clé, l'exécution d'un dégraissage massif opéré dans le cadre d'un volet social réglementé et, enfin, une résurrection miraculeuse avec sa restructuration sous le sigle de GECO. Tout cela, évidemment, pour sauver une véritable institution du BTPH, préserver plusieurs centaines d'emplois, sans exclure la création d'un millier d'autres grâce à une reprise de l'activité. Constantine, à l'image de toute l'Algérie, étant en chantier. Cela se concrétisera par la suite par les nombreux projets lancés à partir de 1997.
GECO, ex-Ecotec et ex-ETC, est restée un label pour ses clients et les pouvoirs publics ne pouvaient se passer de l'un, sinon du seul bâtisseur professionnel dont la réputation a largement dépassé les frontières régionales.
C'est à partir de cette certitude que l'entreprise allait connaître un regain de notoriété, gagner des marchés et revenir aux bonnes habitudes, comme celle d'animer les chantiers à même de recréer de l'emploi dans une wilaya laminée par le chômage. Passant de
227 travailleurs en 1997 à 1 700 en 2005, GECO avait même réalisé la performance de modifier la carte de l'emploi de la wilaya, contribuant à une résorption conséquente de ce même chômage.
Le staff dirigeant et les travailleurs n'étaient pas seulement parvenus à sauver et créer des emplois, mais également à engranger des bénéfices et, par voie de conséquence, à profiter également de l'intéressement aux résultats.
Et quand le bâtiment va, tout va. Sauf peut-être que des décisions qui peuvent paraître salutaires pour des décideurs peuvent ne pas l'être pour les acteurs.
En 2005, la holding décide l'absorption d'autorité par GECO de deux autres entreprises au creux de la vague, Eco-Est et ETB, les responsables s'attendant sans doute à la pérennité d'une dynamique qui n'aura malheureusement pas lieu et souvent pour des considérations vraiment secondaires, pour ne pas dire futiles. La première est que dirigeants et travailleurs des deux sociétés absorbées ont mal vécu ce phagocyte involontaire de GECO, leurs cadres se soustrayant ou se résolvant peu à dépendre d'une hiérarchie alors qu'ils ont été à un moment de leur carrière…
la hiérarchie.La deuxième se résume aux ardoises ramenées avec les deux entreprises, en même temps que leurs cohortes de salariés, arriérés de salaires, dettes fiscales, parafiscales, sociales, contentieux judiciaires, etc.
Cet amalgame, à la limite contre nature, malgré l'analogie des activités ne connaîtra pas l'harmonie souhaitée et installera une période de vacuité, un climat délétère et la démission quasi collective de l'ensemble des travailleurs, dès lors que GECO ne pouvait plus assumer ses engagements ni souscrire, et pour cause ces perturbations, à de nouveaux projets et, partant, voir ses ressources drastiquement rétrécies en même temps que ses charges prenaient du volume en raison de l'inertie presque générale.
Toutes proportions gardées et un peu comme l'histoire du fruit talé qui contamine le reste du panier, GECO allait se retrouver au gré d'une gestion par à-coups par ses dirigeants étant plus sur le front du social que sur celui de l'activité propre de prospection des marchés, de l'implication technique dans les chantiers, la conduite d'une politique rationnelle des ressources humaines, l'absolue réflexion d'un redéploiement possible, compte tenu des potentialités existantes.
Ils devaient en somme gérer un quotidien… difficile et des lendemains… aléatoires, dont l'issue est aujourd'hui sur la place publique.
«2009, l'année du redémarrage de l'entreprise»
«2009 sera pour nous l'année du redémarrage de l'entreprise dès lors que nous savons maintenant qu'elle va bénéficier d'un assainissement. Nous referons le même parcours que l'année 1997 où nous avons démarré pratiquement de rien pour rendre à GECO son lustre et surtout ses mécanismes de gestion dignes de l'entreprise mère qui a bâti l'université de Constantine, joyau et orgueil du pays. Nous le disons avec conviction parce que nous le savons réalisable et aussi et surtout parce que nous l'avons déjà fait par le passé. Mieux, la vocation de GECO, qui s'est délesté d'une partie des activités annexes contraignantes contenues dans le CES pour ne se consacrer qu'aux gros œuvres…
D'ailleurs, sa vraie spécialité va nous permettre de la remettre sur orbite, d'aller à la conquête du marché et de prendre des projets parmi les plus ambitieux à hauteur de la technicité de ses potentialités humaines.
Les responsables des institutions nationales concernées ont fait preuve d'une grande lucidité et ont eu une réaction de visionnaires en décidant, parmi plusieurs autres entreprises, de l'assainissement de GECO, en ce sens qu'ils sont convaincus qu'elle dispose d'un know-how incontestable et demeure sur le plan national l'un des partenaires le plus fiable dans le domaine du BTPH.»
Mais comme tout ne peut pas aller comme dans le meilleur des mondes, il existe toutefois un immédiat moins idyllique que tout autre type de prospective, il s'agit du mécontentement des travailleurs, des moyens de répondre concrètement à leurs doléances en régularisant leur situation sociale et, partant, de reprendre une activité à l'arrêt, d'autant que nos interlocuteurs confirment que «seule une partie de l'administration et des agents relevant du service de sécurité sont en poste».
«Nous avons logiquement obtenu de la justice qu'une partie des recettes de la vente d'un terrain propriété de GECO et non pas d'une tierce personne privée qui n'a jamais existé, soit versée en priorité aux travailleurs et dans l'intégralité des salaires dus». Une condition sine qua non, voire une évidence, pour espérer rétablir le cordon ombilical. S'agissant du terrain en question, il constitue une hypothèque détenue par la Caisse générale des marchés publics à l'endroit de GECO, que ladite CGMP a décidé de vendre pour rentrer dans ses fonds consécutifs à des emprunts consentis à l'entreprise ou en garantie à des marchés. La caisse détiendrait également des créances d'Eco-Est qu'elle a répercutées, allègrement, même si la légitimité est de son côté sur GECO et récupérée par conséquent via les mêmes procédures rétorsives.
Or, l'huissier chargé de l'exécution de cette injonction de justice, évaluée à 11,4 milliards de centimes, a jugé plus opportun, et pour cause la relation prestataire/client, de procéder au remboursement des créances détenues par les fournisseurs avant celles dites sociales consistant en les rémunérations des travailleurs.
Néanmoins, l'effet de cette décision, ordonnée par le procureur, est tributaire des versements financiers auxquels procède le nouvel acquéreur du terrain de GECO et qui vraisemblablement s'en acquitte à tempérament. En tout état de cause, les prochains versements se feront à destination des 400 travailleurs pour la compensation d'un semestre d'impayés.
Si l'engagement étatique de l'assainissement de GECO est acquis, en quoi consiste-t-il ? Quels en seront les contours ?
Réponse des collaborateurs de M. Faghrour : «C'est en premier lieu le rachat de notre découvert bancaire, les dettes sociales, fiscales et para-fiscales qui vont être épongées, l'allocation d'un fonds de roulement pour redémarrer la machine. Le reste relève de notre compétence et de notre aptitude à relever le défi, d'une part, et de répondre à la confiance placée en nous, d'autre part. Nous restons cependant persuadés que les tutelles ne se sont pas trompées et ont saisi avec acuité la nature et surtout la fiabilité du dossier que nous leur avons soumis. Si GECO ne peut pas se passer de l'Etat, quelque part l'Etat ne peut pas se passer, non pas de GECO
seulement, mais de toutes les entreprises, de leur encadrement et de leurs travailleurs qui ont contribué au développement national et surtout répondu “présents” dans les moments les plus difficiles. Nous savons que nous pouvons être vraiment utiles à l'Algérie et nous en apporterons la preuve matérielle sur le terrain.».
GECO devrait entamer prochainement un projet de réalisation de 70 logements alors qu'elle détient également deux carrières fonctionnelles.Le staff administratif a quand même tenu à faire part de son souhait de voir suivie d'effet rapidement «la décision d'assainissement annoncée, dans la mesure où chaque jour d'attente est forcément un jour de trop».


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