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Assassinat de l'ex-DGSN Ali Tounsi : la peine capitale retenue contre Chouaib Oultache Vingt-quatre millions de dinars de dommages et intérêts pour la partie civile
Après plus de trois heures de délibérations et jusqu'à une heure tardive, lundi soir, le tribunal criminel près la Cour d'Alger a répondu par l'affirmative aux cinq questions liées aux charges retenues contre Chouaïb Oultache, à savoir l'homicide volontaire avec préméditation contre la personne d'Ali Tounsi et guet-apens, tentatives de meurtre sur la personne du chef de sûreté de la wilaya d'Alger et le directeur de l'administration générale de la Dgsn ainsi que le port d'arme et de munitions type 4 sans autorisation légale. Le juge Belkharchi, les assesseurs et les jurés ont donc condamné l'accusé à la peine capitale, confirmant ainsi la demande du procureur général. Les avocats de la défense disposent d'un délai de huit jours pour se pourvoir en cassation. Me Amine Sidhoum, l'un des avocats de Chouaib Oultache, a confirmé l'intention de la défense de se pourvoir en cassation soutenant que «la décision du tribunal a été un peu lourde et dure». Après le retrait des deux jurés, le tribunal criminel a examiné l'action civile. Les avocats des victimes se sont alors relayés à la barre pour présenter leurs demandes. Après délibérations, le tribunal a prononcé un jugement accordant aux ayants- droit (famille d'Ali Tounsi) et à l'ancien chef de sûreté de la wilaya d'Alger, un montant de 24 millions de dinars à titre de dommages et intérêts. En vertu de ce jugement, un montant de 23 millions de dinars a été accordé à la famille de la victime Ali Tounsi et un million de dinars à Abdelmoumene Abd Rabou, ancien chef de sûreté de la wilaya d'Alger. Rappelons enfin que le procès de l'assassinat d'Ali Tounsi, commis le 25 février 2010 au siège de la Dgsn, s'est ouvert dimanche dernier avec comme seul accusé Chouaib Oultache. Une cinquantaine de témoins ont défilé à la barre, dont le médecin légiste, des cadres supérieurs de la Dgsn ainsi que des membres de la famille de la victime et de l'accusé. Au cours de ce procès qui aura duré deux jours, Chouaib Oultache n'a cessé d'affirmer être innocent du meurtre de l'ex-Dgsn, soutenant la thèse d'un complot. Selon ses dires, il a certes blessé «son ami» Tounsi pour des raisons purement «professionnelles» mais ne l'a pas tué. Tout en regrettant son geste, conséquence d'un moment d'«emportement», il affirme que c'était de «la légitime défense». Concernant le meurtre de la victime, il soutient n'avoir «pas tué Ali Tounsi. Je l'ai certes blessé mais ils l'ont achevé et ils ont voulu me tuer pour me faire porter le chapeau (…)». Qui a alors tué Ali Tounsi ? «Je ne sais pas. Celui qui avait un différend avec lui», déclare l'accusé. Cependant et tout au long du procès, Chouaib Oultache n'a pas réussi à convaincre. Les déclarations contradictoires de l'accusé, les preuves présentées ainsi que le témoignage des personnes présentes au moment des faits, ont accablé Oultache et ont renforcé la conviction du tribunal criminel. A 72 ans, l'ancien colonel de l'armée et ex-chef de l'unité de pilotage de la Dgsn, qui a déjà passé 7 ans sous les verrous, est privé de liberté jusqu'à sa mort. H. Y.