Le ministère des Affaires étrangères de la Corée du Nord fustige le groupe naval américain qui s'approche de la péninsule coréenne et évoque une décision «imprudente» des Etats-Unis. «Nous prendrons la contre-attaque la plus dure contre les provocateurs pour nous défendre par la force puissante des armes et conserver la route choisie par nous», a déclaré un porte-parole du ministère Les médias nord-coréens ont mis en garde, hier, les Etats-Unis contre une attaque nucléaire, qui serait déclenchée au moindre signe laissant penser qu'ils cherchent à mener une frappe préventive contre la Corée du Nord. La tension est fortement montée ces jours-ci dans la péninsule coréenne, où le Nord pourrait mener son sixième essai nucléaire, tandis que le porte-avion américain Carl-Vinson se dirige vers la partie ouest du Pacifique. La Corée du Nord se tient prête à riposter à toute agression américaine, écrivait, hier, le journal Rodong Sinmun. «Notre puissante armée révolutionnaire surveille chaque mouvement de l'ennemi, et notre arsenal nucléaire est tourné vers les bases d'invasion américaines, non seulement en Corée du Sud et dans le théâtre des opérations du Pacifique, mais aussi sur le territoire américain même», écrit le quotidien officiel. L'Assemblée populaire suprême s'est réunie hier en session, comme elle le fait deux fois par an. Lors de ces sessions, des nominations importantes sont formalisées et les objectifs politiques officiellement approuvés. De son côté, la Corée du Sud a dit, hier, craindre des «provocations plus sérieuses» de la part du Nord, notamment sous la forme d'un test militaire. Le président sud-coréen par intérim, Hwang Kyo-ahn, a ordonné à l'armée d'intensifier la surveillance de la Corée du Nord et de rester en contact étroit avec les Etats-Unis. «Il est possible que le Nord se livre à des provocations plus importantes, comme un essai nucléaire synchronisé avec divers anniversaires et notamment l'Assemblée populaire suprême», a déclaré le président, à propos du parlement nord-coréen. Hwang Kyo-ahn assure l'intérim depuis la destitution de l'ancienne présidente dans une affaire de corruption. Samedi prochain correspond au 105e anniversaire de la naissance de Kim Il Sung, père fondateur de la Corée du Nord et grand-père de l'actuel dirigeant Kim Jong-un. Un défilé militaire devrait avoir lieu alors dans la capitale, Pyongyang. La Corée du Nord marque souvent les anniversaires qu'elle juge importants par des essais nucléaires ou des tirs de missiles. Dans un communiqué diffusé, hier, par l'agence de presse nord-coréenne KCNA, le ministère des Affaires étrangères de la Corée du Nord fustige le groupe naval américain qui s'approche de la péninsule coréenne et évoque une décision «imprudente» des Etats-Unis. «Nous prendrons la contre-attaque la plus dure contre les provocateurs pour nous défendre par la force puissante des armes et conserver la route choisie par nous», a déclaré un porte-parole du ministère dont le nom n'a pas été précisé. La Corée du Nord a mené cinq essais nucléaires dont deux l'an dernier et cherche à développer des missiles à ogive nucléaire susceptible d'atteindre les Etats-Unis. L'administration Trump a fait savoir qu'en ce qui concernait la Corée du nord, tout était possible, y compris les frappes militaires, comme en Syrie la semaine dernière. Dans une déclaration faite avant la venue à Moscou du secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson, le ministère russe des Affaires étrangères a déclaré mardi que la Russie était vivement préoccupée par la position des Etats-Unis vis-à-vis de la Corée du Nord. Le président américain Donald Trump a demandé la semaine dernière son homologue chinois Xi Jinping de jouer de son influence auprès du régime de Pyongyang pour qu'il réduise son programme nucléaire. La Chine et la Corée du Sud se sont entendues lundi pour prendre des «mesures fortes» contre la Corée du Nord en cas de nouvel essai nucléaire ou de test de missile balistique de la part de Pyongyang, a annoncé un responsable sud-coréen. Reuters